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L'Assassinat du duc de Guise (Delaroche)

L’Assassinat du duc de Guise est un tableau réalisé par Paul Delaroche en 1834. Le tableau représente l'assassinat du duc Henri Ier de Guise, par la garde du roi de France Henri III (appelée les Quarante-Cinq), dans la chambre de ce dernier au château de Blois, le , lors des États généraux.

L'Assassinat du duc de Guise
Artiste
Date
1834
Commanditaire
Type
Technique
Dimensions (H Ă— L)
57 Ă— 98 cm
Propriétaire
No d’inventaire
PE 450
Localisation

Histoire

CommandĂ© par Ferdinand-Philippe, duc d'OrlĂ©ans, en 1833, le tableau est livrĂ© en . Le tableau lui plait Ă  tel point qu'il dĂ©cide de doubler le prix et le paye 12 000 francs[1]. Delaroche a alors dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© auparavant deux aquarelles sur ce sujet, aujourd'hui au musĂ©e Fabre et Ă  la Wallace Collection. Le peintre a Ă©galement rĂ©alisĂ© les costumes d'une pièce d'Alexandre Dumas appelĂ©e Henri III et sa cour, jouĂ©e en 1829 et que connaissait la famille de Louis-Philippe. Ludovic Vitet, ami de Delaroche, a Ă©galement Ă©crit une pièce (jamais jouĂ©e) qui consacre une scène au sujet du tableau. En 1834, le duc d'OrlĂ©ans commande Ă  Jean-Auguste-Dominique Ingres une peinture reprĂ©sentant La Maladie d'Antiochus qui doit servir de pendant au tableau de Delaroche[2].

Ă€ la mort du duc en 1842, le tableau reste dans les collections de la duchesse, HĂ©lène de Mecklembourg-Schwerin, jusqu'Ă  la vente de la Galerie d'OrlĂ©ans en 1853. Il est alors acquis par Henri d'OrlĂ©ans, duc d'Aumale, frère cadet de Ferdinand-Philippe, pour la somme de 52 500 francs. Il le conserve alors dans sa rĂ©sidence de Twickenham, Orleans House, puis dans son château de Chantilly, après la reconstruction de ce dernier, Ă  son retour en France[1]. Le duc de Guise fauchĂ© par la mort lui rappelle son dernier fils, François, duc de Guise Ă©galement, disparu brusquement en 1872. Il fait accrocher ce tableau au centre de la salle de la Tribune[3].

Description

La scène représente le moment où Henri III, alors caché derrière un rideau, apparait pour constater la mort du duc de Guise, accueilli par les huit membres de sa garde personnelle, appelée les Quarante-Cinq, qui ont commis le crime. Toute la partie droite du tableau est occupée par le corps du duc assassiné, maculé de sang. Le décor et le mobilier se veulent fidèles au style alors en cours au XVIe siècle et la lumière est sombre[4].

Ĺ’uvres en rapport

Une gravure contemporaine est exécutée par Théophile Victor Desclaux ; éditée par Goupil & Cie, elle connait un certain succès[5].

Une réplique est conservée au château de Blois ; elle a été acquise en 1895 à la vente de Robert de Saint-Amand, élève de Delaroche. En 2014, une réplique est prêtée au musée des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre de l'exposition L'invention du passé. Histoires de cœur et d'épée en Europe, 1802-1850.

Un dessin préparatoire est conservé au Musée des beaux-arts d'Orléans (inv. 598b), deux études de détail au Fitzwilliam Museum (inv. 1667) et au Musée Boijmans Van Beuningen et quatre autres au musée Condé[6].

Influence

On considère généralement que le film L'Assassinat du duc de Guise réalisé en 1897 est une version animée de ce tableau[7] - [8] - [9], bien que ce rapprochement soit parfois remis en doute[10].

Références

  1. Garnier-Pelle 1997, p. 128.
  2. Garnier-Pelle 1997, p. 130.
  3. Matthieu Deldicque 2023, p. 10.
  4. Garnier-Pelle 1997, p. 130-131.
  5. « Desclaux, Victor », in Henri Beraldi, Les graveurs du Dix-neuvième siècle, Léon Conquet, 1886, tome 5, p. 195-196.
  6. Garnier-Pelle 1997, p. 129-130.
  7. Jean-Claude Seguin, Alexandre Promio, ou Les énigmes de la lumière, L'Harmattan, coll. « Champs visuels », 1999, 301 p. (ISBN 2-7384-7470-5), « Les tableaux animés (septembre 1897) », p. 120-121.
  8. François Amy de la Bretèque, « Les Vues historiques et Scènes reconstituées dans la production Lumière : Un jugement en appel », dans Philippe Dujardin, André Gardies, Jacques Gerstenkorn et Jean-Claude Seguin (dir.), L'aventure du cinématographe (actes du Congrès mondial Lumière organisé à l'Institut de la communication de Lyon du 7 au 10 juin 1995), Lyon, Université Lumière Lyon-II et Aléas, , 371 p. (ISBN 2-84301-019-5), p. 256.
  9. Jérémy Houillère, « Scènes de crime à la Belle Époque : Dispositifs et effets spectaculaires du cinéma des premiers temps », Ad Hoc, CELLAM, no 1 « Le Spectaculaire »,‎ (lire en ligne).
  10. Roland Cosandey, « Le plan de l'escalier, L'Assassinat du duc de Guise (film d'art, 1908) : Espace, temps, corps », Iichiko : A journal for transdisciplinary studies of pratiques, Tokyo, no 64,‎ , p. 50 (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Nicole Garnier-Pelle, Chantilly, musĂ©e CondĂ© : Peintures des XIXe et XXe siècles, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, coll. « Inventaire des collections publiques françaises » (no 42), , 445 p. (ISBN 2-7118-3625-8), p. 128–131 (notice no 82).
  • Matthieu Deldicque (dir.), Visages des guerres de religion, Dijon, Editions Faton, Domaine de Chantilly, , 95 p. (ISBN 978-2-87844-338-7).

Articles connexes

Liens externes

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