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L'Abri

L'Abri est un film documentaire suisse réalisé par Fernand Melgar, sorti en 2014.

L'Abri
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Affiche du film
RĂ©alisation Fernand Melgar
Pays de production Drapeau de la Suisse Suisse
Genre Documentaire
DurĂ©e 101 minutes
Sortie 2014

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film montre le quotidien tragique au cƓur de l'hiver d'un hĂ©bergement d’urgence pour sans-abri Ă  Lausanne. Avec La forteresse et Vol spĂ©cial, le cinĂ©aste clĂŽt une trilogie consacrĂ©e Ă  l'asile et l'immigration en Suisse. Comme pour ses prĂ©cĂ©dents films, il est tournĂ© en cinĂ©ma direct[1].

À sa sortie, le film suscite une polĂ©mique sur l'accueil d'urgence dans la capitale olympique. La municipalitĂ© lausannoise en majoritĂ© Ă  gauche est prise Ă  partie et mise face Ă  ses contradictions[2]. Mathilde BlottiĂšre dans TĂ©lĂ©rama Ă©crit : « Le rĂ©alisateur montre Ă  quelle vitesse la misĂšre ronge, comme de l'acide, les liens entre les gens. Aux cĂŽtĂ©s de ces parias, Fernand Melgar instruit aussi le procĂšs d'un pays fermĂ© jusqu'au dĂ©ni, crispĂ© sur son confort, aveuglĂ© par la peur »[3].

Le film est présenté en premiÚre mondiale le au 67e Festival du film de Locarno. Il est salué par la critique et reçoit plusieurs prix internationaux.

L'Abri est disponible en libre-accĂšs sur internet [4].

Synopsis

L'Abri suit les destins croisĂ©s de quelques migrants, en majoritĂ© des chĂŽmeurs europĂ©ens et des Roms, Ă  Lausanne oĂč ils espĂšrent trouver une vie meilleure dans un pays encore Ă©pargnĂ© par la crise Ă©conomique. Mais l’espoir cĂšde Ă  la dĂ©sillusion : ces hommes et ces femmes, parfois accompagnĂ©s de leurs enfants, se retrouvent rapidement en grande prĂ©caritĂ© et sans logement. AprĂšs une journĂ©e harassante Ă  errer dans la ville et trouver de quoi survivre, ces sans-abri doivent lutter le soir venu pour espĂ©rer dormir au chaud. À Lausanne, en plein hiver, ils sont plus de 200 Ă  chercher un lit chaque nuit. Pour « limiter l’attractivitĂ© » de la ville, la MunicipalitĂ© a dĂ©cidĂ© de brider l’accueil d’urgence Ă  100 places.

Chaque soir, les veilleurs de l'Abri PC, un des trois centres d’hĂ©bergement d'urgence, ont la lourde tĂąche de « trier les pauvres » : personnes ĂągĂ©es, femmes et enfants d’abord, hommes ensuite. AprĂšs une bousculade parfois violente, seuls 50 « Ă©lus » sont admis Ă  pĂ©nĂ©trer dans ce souterrain de la protection civile. Dans cette cour des miracles, les visages crispĂ©s se dĂ©tendent. Le temps d’une nuit de rĂ©pit, ils ont une collation, une douche et un lit propre. Entre les communautĂ©s s’établit une cohabitation qui produit des moments de joie et d’échange, mais aussi des tensions qui peuvent Ă©clater Ă  tout moment.

Les autres, les refusĂ©s, savent que la nuit hivernale va ĂȘtre longue. ChassĂ©s par la police qui les rĂ©veille et les amende chaque fois qu'ils s’assoupissent dans un parc, un arrĂȘt de bus ou une cage d’escalier, ces fantĂŽmes de la nuit transis de froid errent jusqu’au petit matin dans une ville qui aimerait voir ces hĂŽtes indĂ©sirables disparaĂźtre au plus vite[5].

Fiche technique

Production

Contexte

Une veilleuse essaie de contenir les sans-abri.

Au cours de l'hiver 1992, la Ville de Lausanne ouvre pour la premiĂšre fois une structure d’accueil de nuit, afin de faire face Ă  une augmentation du nombre de sans-abri[6]. La Suisse subit de plein fouet la rĂ©cession et, dans le pays du plein-emploi, le mot chĂŽmage apparaĂźt dans le vocabulaire courant. Dans l’Europe entiĂšre, une crise Ă©conomique durable s’installe. Dans un rapport de 1993, la MunicipalitĂ© dĂ©clarait que «la prĂ©sence Ă  Lausanne de sans-abri ne constitue pas un phĂ©nomĂšne nouveau. Ce mode de vie a reprĂ©sentĂ© un choix existentiel plus ou moins consenti pour une minoritĂ© d’individus incapables de – ou ne dĂ©sirant pas – s’insĂ©rer dans la sociĂ©tĂ©. Ce phĂ©nomĂšne semble s’étendre et toucher des personnes pour lesquelles il ne constitue plus un choix dĂ©libĂ©rĂ©, mais bel et bien l’expression d’une exclusion sociale»[7]. Lausanne dĂ©veloppe deux premiĂšres structures nocturnes d’hĂ©bergement d’urgence, un filet social qui doit permette Ă  une population locale prĂ©carisĂ©e de trouver une solution temporaire de logement.

La ligne de la Ville est claire: «Personne ne doit dormir dehors »[8]. Les moyens mis en Ɠuvre visent Ă  offrir une roue de secours aux rĂ©sidents locaux se retrouvant Ă  la rue, avant qu'ils soient pris en charge de maniĂšre plus adĂ©quate par les services sociaux. Les rĂšgles de fonctionnement qui rĂ©gissent la vie de ces logements d’urgence sont strictes et n’ont presque pas changĂ© depuis le dĂ©but: l’hĂ©bergement n’est pas garanti car il dĂ©pend des places disponibles; la prioritĂ© est donnĂ©e aux personnes Ă©tablies officiellement sur le canton de Vaud; aucune rĂ©servation n’est possible et il faut s’inscrire chaque soir; une structure d’accueil ne peut devenir un logement fixe et aucun effet personnel ne doit ĂȘtre laissĂ© pendant la journĂ©e; le nombre de nuitĂ©es maximum par centre est de quinze par mois[6]. Mis Ă  part quelques rĂ©calcitrants difficiles Ă  rĂ©insĂ©rer dans une norme sociale, il s’est vite avĂ©rĂ© que la majoritĂ© des usagers des structures d’urgence n’étaient pas des gens du pays, mais des Ă©trangers de passage. Pour ces nouveaux vagabonds, de plus en plus nombreux, ces abris d’urgences sont devenus un rĂ©el mode de vie. La dĂ©tĂ©rioration Ă©conomique et sociale dans le monde, assortie de conditions politiques difficiles et de nombreux conflits, contribue Ă  augmenter les flux migratoires[9].

Le sans-abri Dimitri bénit son repas.

À la suite de la dĂ©couverte d'une personne morte de froid dans la rue, une troisiĂšme structure d’urgence saisonniĂšre de 50 places est ouverte en 2001[10]. Vingt ans aprĂšs leur ouverture, les trois structures Ă  Lausanne, qui offrent 57 places l’étĂ© et 107 places pendant l’hiver, sont engorgĂ©es[11]. Le nombre de sans-abri n’a cessĂ© de croĂźtre et, en 2011, on y a comptabilisĂ© 26 224 nuitĂ©es et 8 767 refus par manque de place[6]. Une fois les structures d’urgence remplies, sur une moyenne quotidienne de 200 sans-abri, le calcul est simple: en Ă©tĂ©, 150 personnes dorment dehors et en hiver, ils sont une centaine Ă  lutter contre le froid. Ils vont alors s’évanouir dans la nuit Ă  la recherche d’un abri de fortune tels que parking, toilettes publiques ou escalier d’immeuble[6].

Les trois structures d'urgence lausannoise ont atteint leur limite d’accueil, malgrĂ© le fait qu’elles ont plus que doublĂ© leur capacitĂ© au fil des annĂ©es. Chaque soir, leur personnel est amenĂ© Ă  sĂ©lectionner les bĂ©nĂ©ficiaires qui recevront un lit. La prioritĂ© est donnĂ©e aux personnes rĂ©sidant dans le canton, puis aux femmes, aux enfants et aux personnes les plus vulnĂ©rables. Les pĂšres et les fils majeurs sont sĂ©parĂ©s de leur famille au moment du tri. Pour les places restantes, un quota par ethnie est gĂ©nĂ©ralement appliquĂ©[12]. La MunicipalitĂ©, en majoritĂ© Ă  gauche a choisi le statu quo en matiĂšre d'offre d’accueil d’urgence. Jean-Christophe Bourquin, municipal socialiste, assume: «Lausanne fait dĂ©jĂ  beaucoup pour accueillir les sans-abri. Il n’y a pas de consensus politique pour Ă©tendre l’offre. D’ailleurs ceux qui ne trouvent pas de place dans un abri sont souvent des jeunes hommes en bonne santĂ© qui ont choisi de venir ici»[12]. Lausanne a adoptĂ© l’argument de l’"appel d’air" qui pourrait compromettre son fragile Ă©quilibre[13]. En bridant volontairement l’accueil d’urgence, les autoritĂ©s cherchent Ă  dĂ©courager ces migrants sans-abri et les faire partir: «Mettre plus de lits Ă  disposition attirerait une population plus nombreuse et venant de plus loin, estime Michel Cornut, chef du Service social lausannois. Il nous manquerait donc toujours des lits » [14].

Le journaliste Matthieu Loewer du Courrier considĂšre que cette « barque Ă  moitiĂ© pleine (l'endroit pourrait abriter 100 personnes), ce bunker de la protection civile se profile en mĂ©taphore parfaite d’une Suisse Ă  la porte entrouverte qui craint l’ « immigration massive ». Et le tri opĂ©rĂ© Ă  l’entrĂ©e, comme devant une boĂźte de nuit, reflĂšte la politique d’asile trĂšs sĂ©lective Ă  nos frontiĂšres. Au-delĂ  de l’exemple lausannois ou helvĂ©tique, « L’Abri » soulĂšve ainsi des questions de sociĂ©tĂ© dĂ©ployĂ©es dans toute leur complexitĂ©. PrĂ©fĂ©rant jouer la carte de l’humour que celle de l’émotion, il met surtout nombre de prĂ©jugĂ©s, Ă  l’épreuve du rĂ©el. Et s’impose dĂšs lors, selon le vƓu de son auteur, comme une Ɠuvre « d’utilitĂ© publique »[15].

Protagonistes

BĂźrta et sa famille espĂšrent encore entrer Ă  l'Abri.

Fernand Melgar a rencontrĂ© beaucoup de Roms, en particulier des femmes et des enfants en grande difficultĂ© Ă©conomique. Ces derniers ne vont pas Ă  l'Ă©cole. « Le soir ils dorment dans un abri PCi ou dans une voiture. Ils ne se couchent pas avant minuit, et doivent ĂȘtre debout Ă  6 h. Je les ai souvent vus tomber de fatigue, c'est donc pour eux impossible de suivre une scolaritĂ© normale » regrette le rĂ©alisateur. La majoritĂ© vivent de la mendicitĂ© car Lausanne est une des rares villes de Suisse romande qui l'autorise[16]. D'autres familles viennent d'Espagne ou du Portugal, fuyant la crise Ă©conomique qui sĂ©vit depuis 2008. « Il suffit de regarder la carte du chĂŽmage en Europe. Elles viennent ici car c’est l’un des derniers endroits oĂč elles ont bon espoir de trouver du travail, et d’ailleurs beaucoup en trouvent, sinon elles ne viendraient pas. Ces gens ne sont pas ici pour demander la charitĂ©, commente Fernand Melgar. À la suite de l'explosion de la bulle immobiliĂšre, de nombreuses personnes quittent la pĂ©ninsule ibĂ©rique. « On m’a souvent dĂ©crit des situations proches de l’émeute urbaine, surtout dans le sud de l’Espagne, oĂč le chĂŽmage atteint 60% par endroits chez les jeunes. On m’a parlĂ© de suicides, d’expropriations[17]. La situation est intenable. Beaucoup laissent tout derriĂšre eux, font le plein de leur voiture, et partent en tentant un coup de poker.» Les autoritĂ©s lausannoises semblent prises au dĂ©pourvu sur la maniĂšre de prendre en charge ces immigrĂ©s europĂ©ens. Les communautĂ©s espagnoles et portugaises Ă©tablies en Suisse depuis une, deux voire trois gĂ©nĂ©rations ne se mobilisent pas envers leurs compatriotes[18]. Fernand Melgar, fils d'immigrĂ©s espagnols, constate: « Ceux qui sont Ă©tablis ici prĂ©fĂšrent gĂ©nĂ©ralement fermer la porte derriĂšre eux. Ils se sont fait une place et ne veulent pas la perdre. Les secundos ont l’impression d’ĂȘtre au bord de la barque, et se sentent menacĂ©s d’à leur tour tomber Ă  l’eau. Du coup, ils rĂ©agissent assez violemment, en votant MCG par exemple »[19]. François Barras du 24 Heures Ă©crit que « entre ceux qui restent dehors, les Ă©lus qui reçoivent soupe et matelas et les travailleurs sociaux contraints d’imposer une hiĂ©rarchie Ă  la misĂšre, Melgar ne filme que des victimes. Celles d’un systĂšme imparfait, dont les laissĂ©s-pour-compte font le dĂ©cor souterrain de nos villes. Sans angĂ©lisme ni posture moralisatrice, le cinĂ©aste fixe sur l’écran cette Ă©quation jamais rĂ©solue que chacun prĂ©fĂšre oublier. Soudain, la sidĂ©ration de cet Ă©migrĂ© du SĂ©nĂ©gal devant la charitĂ© si parcimonieuse du «pays de Rolex» devient la nĂŽtre »[20].

Tournage

Le veilleur José ne sait plus qui choisir.

Le tournage commence le Ă  l'Abri PC de la VallĂ©e de la Jeunesse Ă  Lausanne et se termine le [21]. Quelques scĂšnes sont tournĂ©es Ă  l'ancien Espace MozaĂŻk au Flon, au bureau des rĂ©servations du Service social et dans la ligne M2 du mĂ©tro de Lausanne[22]. «Avant de tourner, nous avons fait six mois de repĂ©rages, indique le rĂ©alisateur. Nous devions convaincre les usagers de l'Abri »[23]. Pour la premiĂšre fois, Fernand Melgar tient la camĂ©ra pour la totalitĂ© du film. Il est accompagnĂ© de la preneuse de son : «La confiance est si fragile que nous fonctionnons avec une Ă©quipe rĂ©duite»[23]. Les rĂ©actions devant l'objectif sont diverses. Quelques-uns sourient au cinĂ©aste, d’autres Ă©vitent la camĂ©ra, la plupart n’y prennent plus garde. Au fil des mois, les sans-abri ont eu le temps de se familiariser Ă  la prĂ©sence de Fernand Melgar. «Ça ne me gĂȘne pas qu’il me filme, explique Amadou, un Espagnol de 35 ans. Il m’a bien expliquĂ© ce qu’il voulait faire. Je pense que montrer notre situation peut aider »[23]. Le rĂ©alisateur a aussi convaincu les veilleurs de l’abri de participer au film. «Je regarde des deux cĂŽtĂ©s: celui des usagers mais aussi celui des surveillants, explique Fernand Melgar. Certaines nuits, je suis restĂ© dehors avec les personnes qui n’avaient pas pu rentrer dans l’abri. D’autres soirs, je suis restĂ© Ă  l’intĂ©rieur pour suivre le travail des employĂ©s »[23]. StĂ©phane Gobbo de L'Hebdo analyse que « l’intĂ©rĂȘt des films de Melgar, qui sont ce que l’on appelle, en opposition aux reportages, des documentaires de crĂ©ation: le spectateur est libre de ses interprĂ©tations. Reste que, dans le cinĂ©ma dit du rĂ©el comme dans la fiction, l’objectivitĂ©Ì n’existe pas. DerriĂšre chaque film, il y a un regard. Et disons que celui du Lausannois est pour le moins critique. On sent constamment que derriĂšre Melgar le cinĂ©aste se cache Fernand l’humaniste. CinĂ©aste citoyen, cinĂ©aste militant, cinĂ©aste humaniste: peu importent les Ă©tiquettes. Fernand Melgar est avant tout un cinĂ©aste essentiel »[24].

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Critique positive

Le film est prĂ©sentĂ© en premiĂšre mondiale le au 67e Festival du film de Locarno. Lors de la table ronde "Rendez-vous du cinĂ©ma suisse 2014" organisĂ©e par Swissfilms Ă  Locarno, Thierry MĂ©langer des Cahiers du CinĂ©ma juge que c'est « Un film puissant et intelligent construit comme une mĂ©taphore de la Suisse mais aussi de notre sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral qui tente impitoyablement de nous tenir Ă  l'Ă©cart de la misĂšre du monde. Un chef d’oeuvre Ă  ne pas manquer » et pour Sandrine Marques du Monde « un engagement total du cinĂ©aste donne Ă  L’Abri un souffle humaniste hors du commun »[25].

Polémique

Un sans-abri tente de forcer le passage face aux policiers.

À la sortie du film, le municipal lausannois chargĂ© de la CohĂ©sion sociale Oscar Tosato est fortement critiquĂ© pour sa politique envers les sans-abri. Les Lausannois dĂ©couvrent avec stupeur la sĂ©lection qui se joue chaque soir Ă  la porte de l'Abri PC par les veilleurs qui doivent choisir lesquels dormiront au chaud et ceux qui resteront dehors. Au cours du tournage, le Service social de la ville a introduit un systĂšme de carte qui permet aux sans-abri de savoir dĂšs le matin s'ils auront un lit ou non. Mais la demande semble ne jamais se tarir et le problĂšme persiste. « Ce film montre diffĂ©rentes facettes de la gestion d’un abri et le travail essentiel des veilleurs, rĂ©agit Oscar Tosato. Ils assument aussi bien les questions d’organisation, d’intendance que celles relatives Ă  l’animation. Ils doivent de plus favoriser les contacts, crĂ©er des liens sociaux, cela aprĂšs avoir dĂ», parfois, refuser trĂšs durement des personnes Ă  l’entrĂ©e »[26]. La duretĂ© de cette situation laisse Ă  penser que la crĂ©ation de lits supplĂ©mentaires pourrait ĂȘtre la solution. Comment Lausanne, ville de gauche, laisse des personnes dormir dehors? «On peut critiquer cet Ă©tat de fait, dit le municipal. Mais il faut aussi reconnaĂźtre que les refus sont liĂ©s au fait qu’il existe une offre, que Lausanne est fiĂšre de proposer, et j’en appelle Ă  d’autres collectivitĂ©s pour mettre en place ce type d’aide pour les migrants de passage »[26]. En Suisse romande, seules Lausanne et GenĂšve proposent ce type d’accueil d’urgence[27]. Mais Oscar Tosato ne croit pas Ă  une augmentation de lit. «Nous avions tentĂ© de trouver une solution pour les Roms en tolĂ©rant l’occupation de locaux, ce qui a augmentĂ© de 65 le nombre de lits, raconte-t-il. Cela n’a pas supprimĂ© la barriĂšre Ă  l’entrĂ©e de l’abri: il y aura toujours quelques personnes de trop et toutes les dĂ©marches n’y changent rien »[26].

Distinctions

  • 2014 : Mention spĂ©ciale Cinema e GioventĂč au Festival du film de Locarno;
  • 2014 : Giraldillo d'Argent – Nuevas Olas Fiction / Nonfiction au Sevilla European Film Festival[28];
  • 2014 : Grand prix Rosario Valpuesta au Sevilla European Film Festival[29];
  • 2014 : Prix de la ville d'Amiens au Festival International du Film d'Amiens[30];
  • 2015 : Prix du Jury "Hors-les-Murs" au FIFDH, GenĂšve[31];
  • 2015 : Grand prix Ă  Europe Orient Documentary Film Festival, Tanger[32];
  • 2015 : Mention spĂ©ciale du jury au Festival des LibertĂ©s, Bruxelles[33];
  • 2016 : 3e prix documentaire aux Internationales Filmwochenende WĂŒrzburg[34];
  • 2016 : Grand prix au Ceme Doc, Mexico[35].

Références

  1. Nicolai Morawitz - ATS, « Fernand Melgar: « le rĂ©alisateur, un tĂ©moin oculaire » », ATS,‎
  2. Alain DĂ©traz, « Tosato face Ă  la rĂ©alitĂ© crue de L'abri », 24 Heures,‎ , p. 21
  3. Mathilde BlottiĂšre, « L'abri », TĂ©lĂ©rama,‎ , p. 72
  4. « rts.ch - dossiers - 2015 - climage », sur rts.ch (consulté le )
  5. Par Vincent Maendly, « «La police ne confisque pas les sacs de couchage» », 24Heures, 24heures, VQH,‎ (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. « L’HĂ©bergement d’Urgence Ă  Lausanne », sur http://www.lausanne.ch, (consultĂ© le )
  7. « Réponse de la Municipalité du 29.11.2012 - Ville de Lausanne », sur http://www.lausanne.ch (consulté le )
  8. Marie Nicollier, « «Le mot d'ordre est clair: personne ne doit dormir dehors» », Tribune de GenĂšve,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. « 2014, annĂ©e Ă  risques pour l’économie mondiale », sur Le Monde.fr (consultĂ© le )
  10. Jean-Louis Thomas, « Une mort qui interpelle », SWI swissinfo.ch,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. DĂ©veloppement de la Ville et communication – Web &multimĂ©dia, « Aide sociale d'urgence », Vlle de Lausanne,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Camille Kraft, « Dans le froid, Lausanne trie ses sans-abri par sexe et par ethnie », Le Matin Dimanche,‎ , p. 3
  13. « appel d’air — Wiktionnaire », sur fr.wiktionary.org (consultĂ© le )
  14. RaphaĂ«l Ebinger, « Avec les Roms ressurgit le projet d’interdire la mendicitĂ© », 24 Heures,‎ , p. 19
  15. Mathieu Loewer, « «L’Abri», refuge des invisibles - Le Courrier », Le Courrier,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  16. Mathieu Signorell, « Les mendiants bannis chez la moitiĂ© des Vaudois », Tribune de GenĂšve,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  17. communiquĂ© de presse, « Expropriations en Espagne : la commission des pĂ©titions examine les plaintes | ActualitĂ© | European Parliament », Parlement europĂ©en,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  18. Duc-Quang Nguyen, « La Suisse, terre d'immigration europĂ©enne », SWI swissinfo.ch,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  19. Olivier Francey, « Carlos Medeiros, un prĂ©sident qui dĂ©range », Le Temps,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  20. François Barras, « vec L'abri,Fernand Melgar assĂšne a Locarno un nouveau film coup-de-poing, aprĂšs la polĂ©mique de Vol spĂ©cial », 24 Heures,‎ , p. 24
  21. « Abri PC de la VallĂ©e de la Jeunesse », Ville de Lausanne,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  22. 5D Multimédia et Communication Web, « Appartenances - Espace Mozaïk Lausanne », sur www.appartenances.ch (consulté le )
  23. Par Renaud Bournoud, « Fernand Melgar a filmĂ© tout l’hiver dans l’abri de la VallĂ©e de Jeunesse », 24Heures, 24heures, VQH,‎ (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consultĂ© le )
  24. StĂ©phane Gobbo, « Melgar au bout du tunnel », L'Hebdo,‎ , p. 58
  25. « Podcast: Rendez-vous du cinéma suisse 2014 (67. Festival del film Locarno) », (consulté le )
  26. Vincent DĂ©traz, « Tosato face Ă  la rĂ©alitĂ© crue deL’abri, le dernier film de Melgar », 24 Heures,‎ , p. 21
  27. « Plus d'hĂ©bergements d'urgence Ă  Lausanne et Ă  GenĂšve contre le froid », RTS,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  28. (es) Fotogramas.es, « PalmarĂ©s del Festival de Sevilla 2014 », Fotogramas,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  29. (es) « Melgar recibe en la UPO el Premio Rosario Valpuesta », elcorreoweb.es,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  30. vince_jamal (at) hotmail (dot) com / Section _Raphik / les Esserres, « 2014 », sur www.filmfestamiens.org (consulté le )
  31. « Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains, GenÚve », sur www.fifdh.org (consulté le )
  32. (en-US) « FdeoTanger », sur fdeotanger.com (consulté le )
  33. « Festival des Libertés 2015 »,
  34. (en-GB) « www.filmwochenende.de », sur 2016.filmwochenende.de (consulté le )
  35. (en-US) « CEME DOC – Cine Documental de Migraciones y Exilio », sur www.cemedoc.com (consultĂ© le )

Liens externes

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