LĂ©onti Mroveli
LĂ©onti Mroveli (en gĂ©orgien : áááááąá áá ááááá) est un Ă©vĂȘque et historien gĂ©orgien du XIe siĂšcle.
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Période d'activité |
XIe siĂšcle |
« Mroveli » nâest pas son patronyme mais provient de son titre dâĂ©vĂȘque de Ruisi (prĂšs d'Urbnisi), charge quâil assuma Ă partir de 1066 et qui est Ă lâorigine de la translittĂ©ration anglo-saxonne de son nom en « Leontius of Ruisi ».
LĂ©onti Mroveli est considĂ©rĂ© comme lâauteur de plusieurs textes constituant la base du corpus utilisĂ© au XVIIIe siĂšcle par le prince Vakhoucht Bagration et son comitĂ© dâhistoriens pour Ă©tablir la premiĂšre partie de la Chronique gĂ©orgienne traduite et Ă©ditĂ©e ensuite par Marie-FĂ©licitĂ© Brosset dans son Histoire de la GĂ©orgie. Il est constituĂ© par:
- lâHistoire des rois de Kâartâli (C'xorebay K'art'velt'a Mep'et'a), qui relate les Ă©vĂ©nements depuis lâorigine lĂ©gendaire de lâIbĂ©rie jusquâau roi Mirvan III ou Miriam ;
- la conversion de Kâartâli par Nino ou Nina (Mok'c'evay K'art'lisay) qui relate la vie de Nino et la conversion du roi Mirvan III ;
- le martyr dâArcâil roi de Kâartâli qui a pour sujet le roi Artchil Ier le Martyr du VIIIe siĂšcle.
RĂ©cemment, Stephen H. Rapp a cherchĂ© Ă dĂ©montrer en sâappuyant sur lâanalyse lexicologique interne des textes que LĂ©onti Mroveli, qui n'Ă©voque pourtant aucune source antĂ©rieure, nâĂ©tait quâun compilateur et quâil travaillait sur des ouvrages antĂ©rieurs, vraisemblablement du VIIIe siĂšcle.
Problématique
Ces textes, notamment le C'xovreba Mep'et'a (Histoire des rois), donnent un rĂ©cit continu et cohĂ©rent de lâhistoire de la GĂ©orgie avec de nombreux dĂ©tails gĂ©nĂ©alogiques, mais qui le plus souvent ne permettent pas dâĂ©tablir des synchronismes satisfaisants avec les sources occidentales romaines ou grecques et les sources armĂ©niennes ou arabes.
Par ailleurs, la chronologie retenue implique des rĂšgnes de longueurs exceptionnelles : Pharnabaze Ier (65 ans), son fils Sauourmag (75 ans), son petit-fils Mirian Ier (50 ans), avec des longĂ©vitĂ©s patriarcales et des paternitĂ©s arrivĂ©es au-delĂ de 60 ans. On constate des durĂ©es de rĂšgne Ă©galement exceptionnelles pour les princes du VIIIe siĂšcle, de StĂ©phannos II Ă Artchil et Djouanscher : 3 gĂ©nĂ©rations pour 147 ans de 639 Ă 786 ou Ă lâinverse des successions de rĂšgnes parallĂšles sur une pĂ©riode rĂ©duite comme la double dynastie du Ier siĂšcle : 74 ans seulement pour 5 gĂ©nĂ©rations.
La critique contemporaine reproche Ă Cyrille Toumanoff dâavoir accordĂ© trop de confiance Ă ce systĂšme quâil ne remet explicitement en cause que sur la Diarchie du Ier siĂšcle, la datation de lâavĂšnement des Bagratides ou la chronologie des princes du VIIIe siĂšcle.
Bibliographie
- (en) Stephen H. Rapp, Studies in Medieval Georgian Historiography: Early Texts and Eurasian Contexts, Peeters Publishers, Louvain, 2003 (ISBN 9042913185).
- Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siÚcles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siÚcle, Paris, de Boccard, , 634 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8)
- (en) Robert W. Thomson, Rewriting Caucasian History: The Medieval Armenian Adaptation of the Georgian Chronicles : The Original Georgian Texts and the Armenian Adaptation, Oxford University Press, 1996 (ISBN 0198263732).