Léo-Ernest Ouimet
Léo-Ernest Ouimet, né le à Saint-Martin-de-Laval[1] et décédé le [2] à Montréal, est un pionnier du cinéma québécois.
Naissance |
Saint-Martin-de-Laval |
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Nationalité | Canadien |
Décès |
Montréal |
Profession | Projectionniste et réalisateur |
Films notables | Why get married |
Biographie
Léo-Ernest Ouimet, né à Saint-Martin-de-Laval et fils d'un agriculteur, a reçu une formation en génie électrique (p. 17, 19)[2]. Il travaille comme projectionniste au parc Sohmer et éclaire le Théâtre national (p. 20, 25)[2], puis commence à présenter ses propres spectacles. En 1904, il utilise son « cinétoscope » pour projeter les résultats de l'élection canadienne (p. 31)[2].
Au mois de janvier 1906, il crée le Ouimetoscope, le premier cinéma de Montréal, qui a au départ 500 chaises (p. 53)[2]. Ayant soixante-quinze piastres dans sa poche, il en paye cinquante en loyer pour un mois. Le nom « Ouimetoscope » était une idée de son collaborateur Gustave Comte, rédacteur du journal La Presse (p. 50)[2].
Il gagne 5 000 dollars pour acheter une automobile l'année suivante. Son Ouimetoscope vient sept ans avant les premières grandes présentations sur Broadway. Il coûte entre 10 et 25 cents pour entrer et des instruments de musique sont joués à l'intérieur (p. 66, 68)[2].
En 1907, Ouimet agrandit sa salle qui passe à 1 200 sièges, séparant les femmes et les hommes[3]. Ses premières productions mettent en scène sa famille[1]. C'est ainsi qu'il réalise Mes espérances en 1908[1]. Ouimet s'intéresse aussi à l'explosion de Halifax (p. 561)[4], au nouveau pont de Québec[5] et à la venue du maréchal Joffre[6]. Le congrès eucharistique de Montréal de 1910[7] et l'affaire de la gare Windsor[8] l'intéressent également.
Ouimet rencontre des difficultés parce que ce n'est qu'en 1912 qu'il peut diffuser ses films le dimanche, ce qui ne plaît pas à monseigneur Bruchési (p. 115, 161)[2]. Un de ses plus grands succès est la distribution du film Les Périls de Pauline[9], pour lequel l'actrice Pearl White reçoit une invitation de New York. En 1914, il crée la société « Pathé Famous Film Syndicate of Quebec » qui sera renommée « Specialty Film Import » l'année suivante[10].
Le , il filme les funérailles de Sir Wilfrid Laurier[11].
En 1922, il doit finalement vendre son cinéma avant de partir pour Hollywood, sans finalement obtenir la réussite qu'il croyait y trouver[12]. En 1924, il termine la réalisation de son film Why get married?, lequel n'obtiendra qu'un faible succès auprès du public (p. 209)[2].
En 1933, Ouimet est revient à Montréal, totalement ruiné (p. 225)[2]. Il devient gérant du Cinéma Impérial où il exploite le cinéma parlant qui se fait en France (p. 227)[2].
En 1935, il fut poursuivi après qu'un feu blessa deux fillettes dans son cinéma (p. 230)[2]. Il était de tradition que les salles de spectacle cessaient de chauffer les 1er mai (p. 227)[2]. Le printemps 1935 ne fut pas très clément et la salle était glaciale, Ouimet mit donc une chaufferette dans sa loge sous son bureau. Il quitta quelques instants, mais en revenant, la chaufferette avait déjà causé l'incendie (p. 228)[2].
Plus tard, il enseigne au séminaire de Sainte-Thérèse. La plupart des films qu'il a réalisés sont aujourd'hui disparus[13].
À l'occasion du soixantième anniversaire de l'ouverture du Ouimetoscope en 1966, la Cinémathèque canadienne inaugure une plaque commémorative durant une cérémonie à laquelle participera Ouimet[14]. Mort à l'âge de 94 ans, il a pu voir le théâtre Le Canadien prendre le nom de Ouimetoscope en 1967. Le prix L.-E.-Ouimet-Molson est décerné en son honneur. En 2006, on célèbre le centième anniversaire de son invention.
Voir aussi
Article connexe
Référence
- https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/ouimet-leo-ernest
- Léon-H. Bélanger, Léo-Ernest Ouimet et les débuts du cinéma québécois, Montréal, VLB éditeur, , 247 p.
- « Salles de cinéma permanentes « Histoire du Québec », sur histoire-du-quebec.ca (consulté le )
- Jean, Marcel, 1963- et Coulombe, Michel, 1957-, Le dictionnaire du cinéma québécois, Montréal (Québec), Boréal, (ISBN 2-7646-0427-0 et 9782764604274, OCLC 1006893527, lire en ligne)
- « Œuvres | La Cinémathèque québécoise » (consulté le )
- « Œuvres | La Cinémathèque québécoise » (consulté le )
- Guy Laperrière, « Le congrès eucharistique de Montréal en 1910 : une affirmation du catholicisme montréalais », Études d'histoire religieuse, , p. 21-39 (ISSN 1193-199X, lire en ligne)
- « Léo-Ernest Ouimet (1877-1972) Cinéaste », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
- (en) Frank Kessler et Nanna Verhoeff, Networks of Entertainment : Early Film Distribution 1895–1915, Indiana University Press, , 352 p. (ISBN 978-0-86196-937-1, lire en ligne)
- « Quand on regardait les nouvelles sur les écrans des cinémas », sur Le Devoir (consulté le )
- collections.cinematheque.qc.ca
- « Ernest Ouimet, pionnier de l’image », sur Mémoires des Montréalais, (consulté le )
- « UN FILM DU PIONNIER LÉO-ERNEST OUIMET RETROUVÉ ! | La Cinémathèque québécoise », sur www.cinematheque.qc.ca (consulté le )
- « Un Montréalais, pionnier du cinéma », La Presse, , p. 42 (lire en ligne)