Légion lettone
La Légion lettone ( letton: Latviešu leģions) est une unité de la Waffen-SS créée en , pendant la Seconde Guerre mondiale. À l'origine formée de volontaires, elle a rapidement intégré une majorité de conscrits lettons[1]. L'unité prend part aux opérations d’extermination des juifs de Lettonie et est impliquée dans divers crimes de guerre en Union soviétique[2]. Elle a été dissoute en lors de la capitulation allemande, faisant partie des dernières unités à se rendre.
Légion lettone | |
Défilé de la Légion lettone devant la cathédrale du Dôme de Riga en , au premier plan des soldats de la 15e division SS (lettone no 1). | |
Création | |
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Dissolution | |
Pays | Lettonie |
Allégeance | Allemagne nazie |
Branche | Waffen-SS |
Type | Infanterie |
Effectif | 87 550 hommes le 1er juillet 1 944 |
Couleurs | couleurs nationales lettones |
Devise | Dievs svētī Latviju (Dieu, bénis la Lettonie) |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
Batailles | Front de l'Est |
Commandant historique | |
Elle était composée de deux divisions :
- la 15e division SS (lettone no 1) administrativement subordonnée au VIème corps d'armée SS, souvent positionné en réserve ou à la disposition du XXXXIII corps d'armée ;
- la 19e division SS (lettone no 2).
Création
Sur ordre d'Hitler à la suite de la demande d'Heinrich Himmler, la Légion Lettone est créée en janvier 1943. Les unités fondamentales de l'unité étaient divers bataillons de la police lettone, formées en 1941 pour exécuter des missions sécuritaires et opéraient sur le Front de l'Est sous le commandement de la Wehrmacht. Peu à peu, des collaborateurs lettons rejoignirent la Légion.
Postérité
La Journée du Légionnaire fêtée le 16 mars à Rīga commémore la défaite de l'armée rouge face à la Légion lettone le 16 mars 1944 sur la rivière Velikaïa. Son caractère officiel, instauré par le gouvernement letton en 1998, a été abrogé en 2000 face à la controverse internationale. La Journée continue cependant d’être commémorée par des organisations nationalistes. Le Conseil de l'Europe affirme que ces hommages sont de nature à « renforcer le racisme et l’antisémitisme » et que « toute tentative pour commémorer les personnes qui ont combattu dans la Waffen-SS et collaboré avec les nazis doit être condamnée »[2].
Le musée de l’Occupation de la Lettonie, une institution publique basée à Riga, célèbre la Légion lettonne comme une unité de résistance au communisme et occulte les crimes qui lui sont attribués[2].
Dans la commune de Zedelghem en Belgique, le parti d’extrême droite Vlaams Belang fait installer en 2018 une sculpture en hommage à la Légion lettonne[2]. Baptisée De Letse Bijenkorf (« la ruche lettone »), cette ruche serait peuplée d’autant d’abeilles que de Lettons ayant séjourné à la fin de la guerre, dans le camp de prisonniers de guerre britannique voisin (Vloethemveld) où ont été détenues jusqu’à 100 000 personnes, dont 12 000 Lettons[3].
Notes et références
- (lv + en) Edvīns Brūvelis et al., Latviešu leģionāri / Latvian legionnaires, Daugavas vanagi, (OCLC 66394978)
- Jean-Baptiste Malet, « Belgique. En Flandre, un monument à la gloire des Waffen-SS », sur L'Humanité,
- Jean-Pierre Stroobants, « En Belgique, une « Ruche » à la mémoire de soldats nazis fait débat », Le Monde, (lire en ligne)
Bibliographie
- [Feldmanis 2005] (en) Inesis Feldmanis, « Waffen-SS Units of Latvians and Other Non-Germanic Peoples in World War II: Methods of Formation, Ideology and Goals », dans Valters Nollendorfs, Erwin Oberlander, The Hidden and Forbidden History of Latvia under Soviet and Nazi Occupations, 1940-1991 : Selected Research of the Commission of the Historians of Latvia, Riga, Institute of the History of Latvia, coll. « Symposium of the Commission of the Historians of Latvia » (no 14), , 386 p. (ISBN 9984601927, lire en ligne [PDF]), p. 122-131
- [Svencs 2013] (en) Edmunds Svencs, The Latvian Legion (1943–1945) and Its Role in Latvia's History (Master's Thesis), Fort Leavenworth, U.S. Army Command and General Staff College, , 137 p. (lire en ligne [PDF])