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Kuroki Tamemoto

Le comte Kuroki Tamemoto (黒木 為楨) ( - ) est un général de l'armée impériale japonaise. Durant la guerre russo-japonaise, les forces qu'il mènent connaissent une série de succès en Mandchourie à la bataille du fleuve Yalou, à la bataille de Liaoyang, et à la bataille de Mukden.

Biographie

Fils d'un samouraï du domaine de Satsuma (actuelle préfecture de Kagoshima), Kuroki combat pour le clan Shimazu contre les forces du shogunat Tokugawa durant la guerre de Boshin de la restauration de Meiji. Il mène un peloton d'infanterie du 1er bataillon à la bataille de Toba-Fushimi puis à la bataille du château d'Utsunomiya et est nommé lieutenant en .

En , Kuroki est nommé capitaine dans la nouvelle armée impériale japonaise. Il gravit rapidement les échelons et est nommé au 1er bataillon de grenadiers en et promu major. En ; à seulement 31 ans, il est nommé commandant du 12e régiment d'infanterie de Hiroshima et promu lieutenant-colonel.

Durant la rébellion de Satsuma de 1877, Kuroki commande un régiment contre son propre clan. Il est promu colonel en et nommé commandant du 2e bataillon de grenadiers. Il est promu général de brigade en mai 1885 puis général de division en . Il commande la 6e division lors de la première guerre sino-japonaise et participe à la bataille de Weihaiwei.

Promu général de corps d'armée en , Kuroki est nommé commandant de la 1re armée juste avant le déclenchement de la guerre russo-japonaise l'année suivante. Après avoir débarqué ses forces à Chemulpo près de Séoul à la mi-février, Kuroki affronte au Nord une petite force russe à la bataille du fleuve Yalou du au . Commandant l'aile gauche des Japonais à la bataille de Liaoyang, il repousse une attaque russe désorganisée du au .

Le général Ian Hamilton (de face) avec le général Kuroki après la victoire japonaise à la bataille du Cha-Ho (1904).

Durant la bataille du Cha-Ho, les forces de Kuroki réussissent de nouveau à défendre contre les offensives russes du général Alexeï Kouropatkine du 5 au puis il commande le flanc droit des Japonais à la bataille de Mukden du au [1].

De la même façon que la guerre russo-japonaise est décrite comme la première guerre moderne[2], le général Kuroki est décrit comme l'un des premiers généraux modernes, et pas seulement parce que ses forces sont victorieuses. En plus de commander le combat face aux Russes, Kuroki est obligé de dédier une grande partie de son attention aux observateurs étrangers[3]. Les reporters de guerre sont affectés par les restrictions de mouvements et la censure. Dans tous les conflits militaires qui suivent la guerre de 1904-05, une attention particulière sera mise à l'encadrement des correspondants de guerre[4].

L'attaché militaire de l'armée indienne britannique dans la 1re armée japonaise, le général Ian Hamilton appliquera à son retour directement les leçons apprises à l'observation de Kuroki. Durant la bataille des Dardanelles de 1915, il nomme le capitaine William Maxwell (en), journaliste qui rapporta la guerre russo-japonaise pour le Daily Mail, au poste de chef de la censure[5]. Kuroki sert également de modèle à l'attaché militaire américain John Pershing qui utilisera son expérience une décennie plus tard en Europe en convainquant le journaliste Frederick Palmer (en) de prendre la charge l'accréditation de la presse accompagnant la force expéditionnaire américaine en France durant la Première Guerre mondiale[6]. Palmer, comme Pershing, a fait l'expérience des restrictions de Kuroki durant la guerre russo-japonaise.

En dépit de ses succès militaires, Kuroki est l'un des deux haut-gradés japonais qui ne sont pas promus maréchaux, cela étant principalement dû à ses origines de Satsuma à une époque où le gouvernement est dominé par ses rivaux du domaine de Chōshū[7].

Retiré du service actif en 1909, il reçoit le titre de baron (danshaku) puis de comte (hakushaku) selon le système de noblesse kazoku.

En 1917, il devient gardien du sceau privé du Japon et le reste jusqu'à sa mort de pneumonie en 1923.

Distinctions

Hommages

Deux villes d'Amérique du Nord sont nommées en son honneur : une en Saskatchewan et une dans le Dakota du Nord[9].

Notes et références

  1. Connaughton, Richard Michael. (1988). The War of the Rising Sun and Tumbling Bear: A Military History of the Russo-Japanese War, 1904-5, p. 231.
  2. Sisemore, James D. (2003). "The Russo-Japanese War, Lessons Not Learned." U.S. Army Command and General Staff College; Kepplinger, Hans Mathias et al. "Instrumental Actualization: A Theory of Mediated Conflicts," European Journal of Communication, Vol. 6, No. 3, 263-290 (1991).
  3. Roth, Mitchel P. and James Stuart Olson. (1997). Historical Dictionary of War Journalism, p. 267.
  4. Walker, Dale L. "Jack London's War." World of Jack London website.
  5. Knightly, Philip. "Beating the censor – Ashmead-Bartlett's efforts to reveal the real story of Gallipoli," Visit Gallipoli (Information Services Branch of the Board of Studies NSW for the Department of Veterans' Affairs); Knightly, Phillip (2004). The First Casualty, p. 107; Roth, p. 196.
  6. Roth, p. 230.
  7. Humphreys, Leonard A. (1995). The Way of the Heavenly Sword: The Japanese Army in the 1920s, p. 3.
  8. The London Gazette, 15 May 1906
  9. http://www.webfamilytree.com/North_Dakota_Place_Names/K/kuroki_(bottineau_county).htm

Bibliographie

Liens externes

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