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Kotosh

Kotosh est un site archéologique du District de Huanuco au Pérou. Il comporte une série de six strates superposées, témoignant de l'occupation continue du site : elles vont de la période archaïque andine à la période intermédiaire andine. Le plus célÚbre de ses sanctuaires, aujourd'hui accessible au public, est le Temple des Mains Croisées, du nom des deux bas-reliefs représentant des bras croisés, datés vers 1800 av. J.-Chr. (phase dite Kotosh-Mito). Parmi les chercheurs et archéologues qui ont étudié ce site archéologique, on compte Javier Pulgar Vidal, Julio César Tello et Seiichi Izumi (le découvreur du Temple des Mains Croisées[1]).

Kotosh
GĂ©ographie
Pays
Province
RĂ©gion
Ville
Coordonnées
9° 55â€Č 51″ S, 76° 16â€Č 46″ O
Fonctionnement
Patrimonialité
Patrimoine culturel de la nation (en)
Carte

Localisation

Kotosh est une petite pampa Ă  km Ă  l'ouest de la ville de HuĂĄnuco en rive droite du rio Higueras.

Ce sanctuaire sacrĂ© remonte Ă  plus de 1800 av. J.-Chr., en plein Âge prĂ©cĂ©ramique andin (ou Âge prĂ©cĂ©ramique tardif) : ce serait le premier exemple d'architecture religieuse, non seulement du PĂ©rou, mais de toute l'AmĂ©rique. Ce monument pourrait commĂ©morer l'union de deux peuples.

Fouilles

Du temps de la Vice-royauté du Pérou, Kotosh était connu comme une huaca précolombienne, fréquentée par les chasseurs de trésors. Cette situation a persisté jusqu'à la découverte, dans les années 1930, d'une butte d'apparence naturelle. En 1934, Javier Pulgar Vidal identifie des fragments de poterie pré-inca dans ce secteur. Au cours des années suivantes, il reçut la visite du célÚbre archéologue Julio César Tello, qui l'a considéré d'emblée comme un site important : il observa que la céramique de Kotosh était apparentée avec la poterie chavín, ce qui semblait confirmer son hypothÚse de l'unité culturelle des peuples de la jungle aux montagnes. Kotosh, de ce point de vue, aurait constitué un maillon important dans l'émergence de la civilisation péruvienne, dont la matrice culture aurait été la culture Chavín.

Vue partielle du Temple des Mains Croisées.

AprĂšs la mort de Tello, les fouilles dans la rĂ©gion furent interrompues, jusqu'Ă  ce qu’en 1960 l’UniversitĂ© de Tokyo dĂ©pĂȘche une expĂ©dition Ă  la demande du professeur Seiichi Izumi, formĂ©e de l’archĂ©ologue Toshinico Sono, de l’anthropologue Kazuo Terada et d'autres spĂ©cialistes. Cette Ă©quipe dĂ©blaya les strates de Kotosh, mit au jour les restes d'un sanctuaire antique remontant Ă  l'Ăšre prĂ©cĂ©ramique, qu'elle baptisa de Temple des mains croisĂ©es : on voyait en effet, dans le soubassement d'un de ses murs intĂ©rieurs, un bas-relief d'argile reprĂ©sentant des poignets croisĂ©s, Ă  connotation apparemment religieuse.

À l'occasion d'une annĂ©e sabbatique, Izumi retourna en 1963 au PĂ©rou, emmenant avec lui une Ă©quipe de spĂ©cialistes plus fournie encore que celle de 1960, et dĂ©cidĂ© Ă  Ă©lucider une fois pour toutes le mystĂšre du temple. Les archĂ©ologues dĂ©gagĂšrent entiĂšrement l'Ă©difice, confirmant au passage son Ăąge prĂ©-cĂ©ramique (vers 1800 av. J.-Chr.), puisqu'ils ne trouvĂšrent aucun tesson de poterie. Les premiers tessons ne se retrouvent que dans la strate immĂ©diatement supĂ©rieure, dite du « Temple des niches. » Ils dĂ©couvrirent aussi dans la sĂ©quence de ces strates un type de cĂ©ramique que l'on rattache au Premier intermĂ©diaire.

PĂ©riodes

Frise chronologique des différentes strates archéologiques.

Synopsis

Le site comporte une succession d'édifices reflétant six phases d'occupation[2] :

Tradition Kotosh ou Mito

Cette tradition de sanctuaires en terre battue Ă  foyer central (oĂč l'on incinĂ©rait certainement des offrandes) a Ă©tĂ© dĂ©nommĂ©e « tradition religieuse de Kotosh », « tradition Mito » ou « tradition des Autels du Feu SacrĂ© ». On connaĂźt bien sĂ»r des Ă©difices plus anciens, comme ceux retrouvĂ©s Ă  La Galgada (Pallasca, Áncash) qui remonte Ă  2380 av. J.-Chr., ou celui d’Huaricoto (MarcarĂĄ, Áncash), qui remonte Ă  2796 av. J.-Chr. Mais on a retrouvĂ© des vestiges Ă  Tantamayo (Huanuco), Ă  Caral (Supe) et Ă  Huacaloma (Cajamarca), ce qui suppose une tradition qui s'Ă©tendait sur tout le nord des Andes centrales du PĂ©rou, de la CĂŽte jusqu'Ă  l'orĂ©e de la jungle de Selva.

Description

Autre vue extérieure du site de Kotosh.

Kotosh est formĂ©e d'une sĂ©rie d'Ă©difices construits en pierre hourdie Ă  l'argile, de plan quadrangulaire et sur terrasse remplie d'un bĂ©ton de galets, de pierres concassĂ©es et d'argile. Les piĂšces intĂ©rieures sont modestes : de 4 Ă  m de large, bien que la largeur de l'Ă©difice dĂ©passe 10 m de largeur. Il est dĂ©pourvu de baies ou fenĂȘtres et sa toiture Ă©tait probablement en terrasse. À l’intĂ©rieur de chaque piĂšce, on distingue deux niveaux : le niveau le plus bas est de terre battue, l'autre niveau, circulaire, est surĂ©levĂ©e comme une banquette. La piĂšce basse comporte un petit puits au centre qui servait de foyer, et qui Ă©tait connectĂ© Ă  une conduite de ventilation souterraine. Les parois sont enfoncĂ©es de niches de tailles diverses, et en certains cas de simples peintures ou bas-reliefs en forme de bras croisĂ©s, comme au Temple des Mains CroisĂ©es.

Le Temple des mains croisées

Le bas-relief des mains croisĂ©es, dans le temple de mĂȘme nom.
Moulage en terre cuite des deux mains, retrouvé à Kotosh.

Comme on l'a dit plus haut, le Temple des mains croisĂ©es est le plus cĂ©lĂšbre sanctuaire de la rĂ©gion de Kotosh. Il affecte un plan rectangulaire de 9,50 m de large par 9,30 m de long. On y pĂ©nĂštre par une porte haute de 2,15 m.

Dans les murs, hauts de 2,40 Ă  2,80 m, on a dĂ©couvert des bossages couverts d'une fine couche d'argile de teinte blanc-crĂšme, creusĂ©s de niches en corne. Dans la partie infĂ©rieure de ces niches, on a retrouvĂ© des moulages en cĂ©ramique des fameuses mains croisĂ©es, que les archĂ©ologues ont pris grand soin de ne pas endommager. On ignore la signification de ces objets. Les chercheurs japonais y voient un symbole d'amitiĂ©, de rapprochement, de bontĂ© ; mais pour d'autres, ces mains Ă©taient au cƓur d'un culte religieux qui serait la premiĂšre religion d'AmĂ©rique. Il est tout aussi probable que ce bas-relief soit le vestige d'une statue dont le reste a disparu.

Tous les temples de cette tradition sont séparés en deux niveaux, possÚdent un foyer central au niveau inférieur et une cheminée souterraine d'évacuation des fumées.

Notes

  1. ArqueologĂ­a del PerĂș
  2. Jean-Claude Vignoli, « Kotosh et le temple des mains croisées », sur Lost Highway, (consulté le )

Bibliographie

  • JosĂ© Antonio del Busto et JosĂ© Antonio, PerĂș preincaico, pp. 56-58. ColecciĂłn de obras escogidas de JosĂ© Antonio del Busto. Lima, Empresa Editora El Comercio S.A., 2011. (ISBN 978-612-306-033-6)
  • Kauffmann Doig, Federico: Historia y arte del PerĂș antiguo. Tomo 1, pp. 136-138. Lima, Ediciones PEISA, 2002. (ISBN 9972-40-213-4)
  • Kaulicke, Peter: El PerĂș Antiguo I. Los perĂ­odos arcaico y formativo, pp. 38. ColecciĂłn Historia del PerĂș, editada por la Empresa Editora El Comercio S.A. Lima, 2010. (ISBN 978-612-4069-86-4)
  • Silva Sifuentes, Jorge E. T.: «Origen de las civilizaciones andinas». Incluida en la Historia del PerĂș, p. 79. Lima, Lexus Editores, 2000. (ISBN 9972-625-35-4)

Voir Ă©galement

(es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Kotosh » (voir la liste des auteurs).

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Liens externes

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