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Kotcho Ratsin

Kotcho Ratsin ou Kočo Racin (en macédonien Кочо Рацин), né Kosta Apostol Solev (Коста Апостол Солев) le à Vélès et mort le près de Kitchevo, était un poète et révolutionnaire macédonien. Il est considéré comme le fondateur de la littérature macédonienne moderne. L'œuvre la plus connue de Kotcho Ratsin est le recueil de poèmes Aubes blanches, mais il a aussi écrit des nouvelles ainsi que des ouvrages ou des articles traitant de l'histoire, de la philosophie et de la critique littéraire.

Kotcho Ratsin
Description de l'image Kočo Racin.jpg.
Nom de naissance Kosta Apostol Solev
Naissance
Vélès, Empire ottoman
Décès
Mont Lopouchnik, près de Kitchevo, Macédoine
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture macédonien
Genres

Kotcho Ratsin était engagé auprès des communistes macédoniens et a rejoint la Résistance en 1943. Il est tué la même année dans des circonstances restées obscures.

Il a choisi son nom de plume, Ratsin, en hommage à une femme qu'il aimait, Rahilka Firfova-Ratsa. Il a par ailleurs utilisé pendant un temps le pseudonyme Neven Peyko en hommage à une autre femme, Nevena Bukić.

Biographie

Jeunesse

Kosta Solev Ratsin est né en 1908 à Vélès, ville du centre de la Macédoine du Nord alors située dans l'Empire ottoman. Ses parents, Marija et Apostol Solev, sont pauvres et possèdent un atelier de poterie. En 1918, alors que Kosta n'a que dix ans, il doit arrêter l'école, car ses parents n'en ont plus les moyens, et il commence à travailler avec son père. En 1924, il rejoint la Ligue des communistes de Yougoslavie, pour laquelle il se montre particulièrement brillant. Ainsi, en 1926, il devient cadre du comité régional de Vélès, puis, en , il est le seul délégué macédonien au congrès du parti communiste yougoslave de Dresde. Ratsin est également favorisé par ses origines sociales, car l'Union soviétique privilégie alors les cadres issus des classes populaires afin de conserver une identité ouvrière[1].

Le parti communiste est alors interdit en Yougoslavie, et Kotcho Ratsin est arrêté à son retour d'Allemagne. Il est cependant relâché au bout de trois mois à cause de preuves insuffisantes. En , il commence son service militaire à Požarevac, en Serbie. La même année, la branche macédonienne du parti communiste yougoslave s'effondre et n'est recréée qu'en 1933. Ratsin prend part à la reconstruction du mouvement et édite les deux seuls numéros d'un journal local. Après des dénonciations, 15 figures communistes macédoniennes, dont Ratsin, sont arrêtées en 1934. Il est emprisonné à Sremska Mitrovica, puis amnistié l'année suivante[1].

Succès et disgrâce

En prison, Kotcho Ratsin rencontre plusieurs écrivains dissidents serbes qui le poussent à écrire dans sa langue maternelle, le macédonien. Après sa libération, il travaille sur des poèmes et des chansons et publie son unique recueil, Aubes blanches, en 1939. Il s'intéresse aussi à l'histoire de son pays ainsi qu'à la philosophie et publie plusieurs ouvrages et articles. Reconnu comme un grand penseur macédonien, il tombe toutefois en disgrâce auprès des communistes en 1940, après un discours critique sur le parti. Il est exclu de la ligue communiste et boycotté par ses membres jusqu'en 1942.

Seconde guerre mondiale

Après l'invasion de la Macédoine par la Bulgarie en 1941, Kotcho Ratsin vit pendant un temps à Sofia, où il est arrêté puis incarcéré à Kornitsa, un village situé près de Nevrokop. En 1943, il réussit à atteindre Skopje et s'engage auprès de la Résistance communiste. Le , il reçoit l'ordre de rentrer dans sa base, située sur la montagne Lopouchnik, dans le massif de la Bistra, près de Kitchevo. Il est abattu par erreur par un soldat de garde et meurt quelques heures plus tard. Il existe des divergences sur les circonstances de sa mort, la version officielle du parti communiste avançant un malentendu tragique, tandis que des historiens pensent que le parti aurait souhaité la mort de Kotcho Ratsin à cause de ses idées trop pro-macédoniennes. Par ailleurs, les hommes stationnant à la base de Lopouchnik auraient eu le temps de transférer Ratsin vers un hôpital militaire, ce qu'ils n'ont pas fait[2].

Œuvre

Buste de Kotcho Ratsin à Samobor, en Croatie

Kotcho Ratsin a commencé à écrire en 1928, lorsqu'il avait vingt ans. Ses premières œuvres sont une série de poèmes en serbo-croate et en bulgare écrits pour Rahilka Firfova. Il a compilé certains de ces poèmes dans son Anthologie de la souffrance (Антологија на болката) et a aussi écrit la même année une chanson en serbo-croate, Les fils affamés (Синови глади), pour la revue Kritika de Zagreb. En 1932, il publie avec deux étudiants de Skopje un recueil de poèmes en serbe baptisé 1932. Kotcho Ratsin commence à écrire en macédonien en 1936, et son premier poème dans cette langue, À un ouvrier (До еден работник), est publié par le magazine croate Književnik. Deux ans plus tard, il publie un nouveau poème en serbe, La mort du mineur asturien (Смрт астуриског рудара), dédié à un mineur de Vélès mort lors de la Guerre d'Espagne. Enfin, en 1939, il connaît la consécration avec Aubes blanches, tiré à quatre mille exemplaires et vendu dans toute la Yougoslavie ainsi qu'en Macédoine du Pirin.

Kotcho Ratsin écrit également quelques nouvelles au cours des années 1930, toutes publiées après sa mort. Il a aussi remporté un prix en 1928 lors d'un concours littéraire organisé par la revue croate Kritika. Son roman le plus ambitieux, Opium (Афион), a vraisemblablement été commencé en 1931, et quelques extraits ont aussi été publiés par Kritika, mais les manuscrits ont été perdus lors de son arrestation.

Kotcho Ratsin s'est particulièrement intéressé au bogomilisme et a écrit trois ouvrages sur le sujet, dont seulement un a été publié de son vivant. Il a aussi écrit plusieurs articles sur la théorie d'Hegel et sur la critique littéraire, ainsi que des essais sur la littérature.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Références

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