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Kostia Konstantinoff

Kostia Konstantinoff[1], (en russe : ĐšĐŸŃŃ‚Ń ĐšĐŸĐœŃŃ‚Đ°ĐœŃ‚ĐžĐœĐŸĐČ), nĂ© le Ă  Odessa et mort le prĂšs de Port Deposit, Maryland), est un compositeur, pianiste et chef d’orchestre russe.

Kostia Konstantinoff
Kostia Konstantinoff vers 1940.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  43 ans)
Maryland
Nationalité
Activités
Autres informations
Instrument

Biographie

Konstantinoff Ă©migre Ă  18 ans pour rejoindre son frĂšre aĂźnĂ© Ă  Constantinople, puis Ă  Berlin et Ă  Paris oĂč se terminent ses Ă©tudes musicales. Il est lui-mĂȘme quelque temps professeur de piano au conservatoire russe de Paris.

Sa vĂ©ritable carriĂšre dĂ©bute par des concerts et des soirĂ©es de bienfaisance oĂč il accompagne les interprĂštes de chansons russes et tziganes (N. Poliakova, Iza Kremer, A.V. Valentinov, M.A. Spiridovitch, E. Skokan, etc.) et assure la direction d’orchestre dans les spectacles du thĂ©Ăątre populaire russe (1930), de l’opĂ©ra A. Dolinov (1931), de l’opĂ©ra russe du prince AlekseĂŻ Tsereteli (1941). Il est en le soliste du Concerto n° 1 de TchaĂŻkovski enregistrĂ© avec l’Orchestre de la SociĂ©tĂ© des Concerts du Conservatoire dirigĂ© par Charles Munch. Le , il interprĂšte le Concerto en la de Liszt sous la direction de Gustave CloĂ«z.

Les Ɠuvres de Kostia Konstantinoff ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es Ă  Paris au festival de la musique russe au ThĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es (1932). Il a dirigĂ© l’Orchestre symphonique de Paris lors de l’exĂ©cution de son poĂšme symphonique Stade (Jeux olympiques en 1933). Il est l’auteur de la musique des ballets Sport, Le Conte du bouleau pour le ballet de Boris Kniaseff (1930), Souvenirs de Vienne (1933), Port SaĂŻd pour le ballet russe de L. VoĂŻtsekhhovski, Carnaval (1936), Les Finances (1937). Il est aussi l’auteur de la suite pour deux pianos Maloniana (exĂ©cutĂ©e avec le concours de Lazare-LĂ©vy sous la direction d’Alfred Cortot - 1931). Il a Ă©crit la musique pour le spectacle Hamlet pour le thĂ©Ăątre Anton Tchekhov (en tournĂ©e Ă  Paris en 1931) et celle de l’opĂ©rette Don Philippe crĂ©Ă©e en 1943 au ThĂ©Ăątre Pigalle.

Chef de l’Orchestre de Paris[2] pendant l’Occupation, il devient suspect auprĂšs des autoritĂ©s allemandes, qui se rendent compte qu'il est juif (il fait l'objet d'une rare demande de dispense de port de l'Ă©toile jaune prĂ©sentĂ©e par le marĂ©chal PĂ©tain). Il ne sera pas inquiĂ©tĂ©[3].

Sa carriĂšre internationale reprend en 1946 avec des concerts Ă  Londres, Vienne, Copenhague puis sur le continent amĂ©ricain. DiffĂ©rents projets de ballets l’attendent Ă  New York, oĂč il compte s’installer Ă  son retour d’AmĂ©rique latine, mais un accident d’avion met fin le [4] Ă  une carriĂšre jusque-lĂ  prometteuse. Il a 43 ans.

Partitions de Kostia Konstantinoff

Partitions répertoriées au département de la musique de la BNF

Deux piĂšces pour piano, 1929
  • I – PrĂ©lude
  • II – Bagatelle
Chant et piano[5]
  • Torches, 1932
  • Alerte, 1937
  • Bar, 1937
  • Boite Ă  musique, 1937
  • Cargo, 1937
  • Chant des bĂ»cherons, 1937
  • Chapelle, 1937
  • Finale-TroĂŻka, 1937
  • Idylle-TroĂŻka, 1937
  • Maquette du chĂąteau, 1937
  • Messe de minuit, 1937
  • Mort de GrĂ©gor, 1937
  • Musique chinoise A., 937
  • Musique chinoise B., 1937
  • RĂ©ception, 1937
  • Retour la nuit, 1937
  • Sentinelles, 1937
  • Sonnailles, 1937
  • Les souliers de Stassik, 1937
  • Stassik court, 1937
Piano seul
  • Carte de Pologne, 1937
  • DĂ©part TroĂŻka, matin, 1937
  • Jenny Holte, 1937
  • Lutte, 1937
  • L’orage, 1937
  • Pas d’Ivan, 1937
  • SynthĂšse, 1937
  • TraĂźneaux, 1937
  • TroĂŻka (gĂ©nĂ©rique), 1937
Chant et piano[5]
  • A la rescousse, 1937
  • HĂ©ros, 1937
  • Idylle, 1937
  • Incendie-Idylle, 1937
  • Le juge, 1937
  • Musique indienne, 1937
  • L’ours et les petits chiens, 1937
  • PiĂšge, 1937
  • Poursuite, 1937
Autres
  • LĂ©gende du bouleau, ballade symphonique pour piano et orchestre (rĂ©duction pour deux pianos), 1935
  • Vienne, partition d’orchestre, 1935
  • Vienne, rĂ©duction pour deux pianos, 1937
  • Concerto pour violon et orchestre (rĂ©duction pour violon et piano), 1936
  • Capriccio d’aprĂšs Goya (partition d’orchestre), 1941
  • ÉlĂ©gie (pour piano), 1941
  • ÉlĂ©gie (pour orchestre avec piano conducteur), 1941
  • ÉlĂ©gie (transcription pour violon par l’auteur avec acc. de piano), 1942
  • Piccoli (partition d'orchestre), 1941
  • Largo extrait de Piccoli (piano seul), 1941
  • Largo extrait de Piccoli (transcription pour violon par l’auteur avec acc. de piano), 1942
  • Berceuse pour Pouska (piano seul), 1941
  • Id. pour violon (avec acc. de piano), 1941
  • Id. pour petit orchestre, 1942
  • Polka miniature (pour piano), 1942
  • Finances-Bourse (partition d’orchestre), 1942
  • Gavotte extrait de la petite suite (piano seul), 1941
  • Gavotte extrait de la petite suite (transcription pour violon et piano par l’auteur), 1942
  • Turandot ballet (partition d’orchestre), 1941
  • Danse tartare de Turandot (piano seul), 1942
  • Don Philippe, opĂ©rette lyrique, 1943
  • Don Philippe, suite de valses pour piano seul, 1943

Autres partitions

Un certain nombre de partitions manuscrites et imprimĂ©es furent tout Ă  fait par hasard rĂ©cupĂ©rĂ©es vers 1970 dans un placard mural partiellement protĂ©gĂ© de l'humiditĂ©, dans un petit manoir aujourd'hui disparu, autrefois connu sous le nom de chĂąteau de Malvirade, situĂ© dans un parc actuellement loti, Ă  cĂŽtĂ© de la D813, et partiellement dĂ©truit par un incendie, Ă  Fauguerolles. Ce fonds, comprenant Ă©galement quelques correspondances ainsi que l'opuscule citĂ© en annexe, est toujours dĂ©tenu par la personne ayant fait cette dĂ©couverte surprenante. Parmi ces manuscrits, on notera la prĂ©sence de partitions, style caf'conc', au nom de Stanove, qui semble ĂȘtre un pseudo du compositeur (ainsi qu'une localitĂ© ukrainienne).

Notes et références

Annexes

NĂ©crologie de Nina Berberova dans  Â« La PensĂ©e russe » du

"DĂ©cĂšs de K. Konstantinoff

Plein de talent, d’énergie, de vie et de force crĂ©atrice, « Kostia Â» Konstantinoff,  homme gai, aimable, qui allait avoir  44 ans, compositeur, pianiste-virtuose, chef d’orchestre a pĂ©ri dans une terrible catastrophe aĂ©rienne, qui a eu lieu  Ă  New York le Ă  18 h 30. L’avion qui se dirigeait apparemment vers le Guatemala s’est Ă©levĂ© dans les airs avec Ă  son bord 53 passagers. Entre New York et Miami, le moteur s’est soudain arrĂȘtĂ© en plein vol et l’appareil s’est Ă©crasĂ© au sol. Il n’y a pas eu de survivants, tous sont morts brĂ»lĂ©s.

A quoi bon ? Quel sens cela peut-il avoir ? A qui cette mort profite-t-elle ? Tout avait Ă©tĂ© donnĂ© Ă  cet homme avec une rare gĂ©nĂ©rositĂ© : la santĂ©, l’apparence physique, un grand amour pour la vie qui, ces derniĂšres annĂ©es, l’avait tellement gĂątĂ©.  Konstantinoff se trouvait au faĂźte de la rĂ©ussite. Tout lui souriait : l’amour, la crĂ©ation, la gloire.

Il Ă©tait nĂ© Ă  Odessa et s’y Ă©tait liĂ© d’amitiĂ© dans son enfance avec KataĂŻev, Olesha et le dĂ©funt poĂšte E. Bagritski. AprĂšs avoir souffert de la faim dans sa jeunesse, il avait conquis non seulement l’Europe, mais aussi les deux AmĂ©riques. Au cours des deux derniĂšres annĂ©es, il avait presque passĂ© tout son temps en avion de Vienne Ă  Stockholm ou de ZĂŒrich Ă  Londres pour donner des concerts jusqu’à ce printemps oĂč, le 1er avril, il est parti pour Buenos-Aires et de lĂ  au Mexique, au Venezuela et enfin, Ă  New-York.

Il Ă©tait venu chez moi pour la premiĂšre fois il y a un peu plus d’un an. Le poĂšte Georges RaĂŻevski l’avait amenĂ©. Nous avions beaucoup dĂ©battu du livret du « Cavalier d’Airain Â», opĂ©ra qu’il voulait composer. Nous nous sommes enflammĂ©s tous les trois pour cette idĂ©e. Au bout de trois mois, RaĂŻevski et moi avions dĂ©jĂ  terminĂ© dans leurs grandes lignes les deux premiers tableaux. Konstantinoff nous pressait. Le plan gĂ©nĂ©ral lui plaisait. Mais il terminait au mĂȘme moment son ballet « Le Veau d’or Â» (pour le thĂ©Ăątre de Copenhague) et il composait des  romances sur les paroles de Pouchkine.

Sa capacitĂ© de travail Ă©tait stupĂ©fiante. Il avait en lui tant de vie que, lorsqu’il avait grimpĂ© l’escalier quatre Ă  quatre et entrait dans une piĂšce, il l’emplissait tout entiĂšre. Il s’asseyait au piano, commençait Ă  jouer des thĂšmes de son « Veau d’or», racontait, donnait libre cours Ă  son imagination


Sa fiancĂ©e, la danseuse Marianne Ivanoff  (« Ă©toile Â» de l’ OpĂ©ra de Paris), trĂšs jeune beautĂ©, Ă©tait partie en Argentine avant lui. Elle l’attendait avec une amie Ă  Miami. Il appartient Ă  d’autres de dĂ©crire les qualitĂ©s musicales de Konstantinoff. J’ai simplement voulu, Ă  l’annonce de son dĂ©cĂšs, tracer le portrait de cet homme exceptionnellement talentueux et douĂ© pour le bonheur.

Il Ă©tait chez moi la veille de son dĂ©part. « Vous n’avez pas peur de prendre l’avion ? Â» lui avais-je demandĂ©. « Pas question de traĂźner trois semaines sur un paquebot ! Â» fut sa rĂ©ponse. « Et oĂč pourra-t-on vous trouver ? Â» « Reconquista, 611, Buenos Aires Â», rĂ©pondit-il. Cette « rue des conquĂ©rants Â» devait ĂȘtre son quartier gĂ©nĂ©ral pour toute la durĂ©e de son sĂ©jour en AmĂ©rique. Il Ă©tait lui-mĂȘme de la race des conquĂ©rants.

Nina Berberova."

La revue illustrĂ©e L’Élite internationale Ă  Paris de , numĂ©ro franco-russe[6], comporte un court article sur Kostia Konstantinoff accompagnĂ© de son portrait (dessin Ă  la plume) par Paul Colin :

« K. KONSTANTINOFF : Le jeune compositeur russe bien connu, est nĂ© Ă  Odessa en 1903. AprĂšs avoir terminĂ© ses Ă©tudes en Russie, il joue un peu partout en Europe. Puis il se rend Ă  Berlin et prend les conseils d'Egon Petri, l'un des meilleurs Ă©lĂšves de Busoni. Puis il vient Ă  Paris. Les MaĂźtres Alfred Cortot et Lazare-LĂ©vy s'intĂ©ressent Ă  lui comme pianiste dĂšs son arrivĂ©e et avec Thomas de Hartmann (en) il travaille la composition. En 1931, Ă  l'OpĂ©ra-Comique, on donne la reprĂ©sentation de ses deux ballets Sport et La LĂ©gende du Bouleau, qui fut une soirĂ©e magnifique. En juin 1932, une autre soirĂ©e de ses Ɠuvres, dirigĂ©es par Hans Weisbach, obtint un succĂšs triomphal, aux Champs-ÉlysĂ©es. MĂȘme immense succĂšs en juillet 1932 aux Champs-ElysĂ©es pour son ballet LĂ©gende du Bouleau. Depuis, en Allemagne, en SuĂšde, Ă  Paris, ses Ɠuvres sont toujours bien accueillies et le 12 fĂ©vrier dernier, Ă  la Salle Pleyel, l'Orchestre Symphonique de Paris avait inscrit son tableau symphonique Stadion au programme du concert donnĂ© pour la commĂ©moration de la mort de Wagner. Le succĂšs fut considĂ©rable. Il sera bientĂŽt jouĂ© Ă  la Radio de Paris et ces temps-ci dans deux ou trois autres SociĂ©tĂ©s symphoniques de Paris. Ce jeune compositeur, au talent Ă  la fois fort et plein de charme, appartient Ă  la culture franco-allemande ; il continue la lignĂ©e des grands Russes et sa musique, tout en Ă©tant moderne, reste fidĂšlement attachĂ©e Ă  la beautĂ© des vieilles traditions. A son talent de composition, il joint celui de pianiste virtuose et de chef d'orchestre. »

Notes

  1. Ou encore Constantin de Konstantinoff, Karol Konstantinoff
 Il utilisa aussi le nom de Schneider sous l'Occupation. Son vrai nom Ă©tait Constantin Borissovitch Schraiber, Ă©crit Schreiber en français.
  2. Sans lien avec l'actuel ; c'Ă©tait un satellite de Radio-Paris.
  3. Voir sur etoilejaune-anniversaire.
  4. Cf. gendisasters.com et books.google.fr.
  5. Paroles de J. Haël et A. Deguil.
  6. Vendu au bĂ©nĂ©fice du ComitĂ© central de patronage de la jeunesse universitaire russe Ă  l’étranger ; directeurs : EugĂšne Efimovsky et Jean Kahane.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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