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Kosen judo

Le Kosen judo (é«˜ć°ˆæŸ”é“ Kƍsen jĆ«dƍ) dĂ©signe une forme de judo se voyant appliquer des rĂšgles de compĂ©titions diffĂ©rentes des rĂšgles dominantes du Kodokan et qui octroie une plus grande libertĂ© dans la pratique du combat au sol dite ne-waza.

Le Kosen Judo s'est dĂ©veloppĂ© Ă  la fin du XIXe siĂšcle et durant la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle dans les lycĂ©es techniques japonais kƍtƍ senmon gakkƍ (é«˜ç­‰ć°‚é–€ć­Šæ Ą) dont le mot kƍsen (高氈) est une abrĂ©viation. De nos jours, une pratique similaire du judo ayant perdurĂ© au sein des « sept universitĂ©s impĂ©riales Â», le terme Kosen judo est Ă©galement utilisĂ© pour dĂ©signer les rĂšgles sportives qui s'appliquent au sein de ces universitĂ©s ou plus gĂ©nĂ©ralement le style de judo qui s'y est dĂ©veloppĂ©. Il s'agit d'un style hautement spĂ©cialisĂ© et orientĂ© vers le combat au sol, dont se revendique parfois certains judokas experts en ne-waza[1].

RĂšgles

Les rĂšgles d’un combat de Kosen judo correspondent Ă  un croisement entre un combat de judo et un combat de jiu-jitsu brĂ©silien moderne. Tous les combats de Kosen judo commencent debout. Cependant, contrairement au judo actuel, le judoka kosen peut attirer son adversaire au sol en se laissant tomber sur le dos et les fesses. Cette technique est nommĂ©e hikkikomi en judo ou tirer la garde en jiu-jitsu brĂ©silien. Une fois au sol, les Ă©tranglements et les clĂ©s articulaires sont autorisĂ©s. De plus, les clĂ©s de jambes aussi bien que les clĂ©s de bras sont autorisĂ©es.

Les rencontres n’ont aucune limite de temps et Ă©taient gĂ©nĂ©ralement disputĂ©es sur un tatami de 20 Ă— 20 mĂštres au total. Une zone de dĂ©part de 8 Ă— 8 mĂštres Ă©tait marquĂ©e sur le tatami, ainsi qu’une zone de danger qui se terminait Ă  16 Ă— 16. Si un judoka sort de la zone de danger, le combat est recommencĂ©, en garde, demi-garde ou contrĂŽle latĂ©ral selon l’endroit ou le judoka ayant l’avantage se trouvait. Le match se gagne par soumission :

  • clĂ© articulaire ;
  • strangulation de l’adversaire ;
  • contrĂŽle, immobilisation des quatre coins pour maintenir l’adversaire au sol.

Un contrĂŽle des quatre coins ne peut ĂȘtre efficace que grĂące Ă  Tate-Shiho-Gatame, position oĂč l’on contrĂŽle l’adversaire en Ă©tant sur tout son corps.

Histoire

En 1898, les lycĂ©es techniques japonais kƍtƍ senmon gakkƍ (é«˜ç­‰ć°‚é–€ć­Šæ Ą) commencĂšrent Ă  organiser des compĂ©titions de judo puis mirent en place une compĂ©tition annuelle entre les diffĂ©rentes Ă©coles, nommĂ©e Kosen Taikai (é«˜ć°ˆć€§äŒš Kƍsen Taikai) qui dura de 1914 Ă  1944. Les Ă©tudiants Kosen faisaient partie de l'Ă©lite sociale de leur Ă©poque et Ă©taient marquĂ©s par un fort esprit de compĂ©tition, non pour leur victoire personnelle mais pour celle de l'Ă©cole pour laquelle ils se battaient. Pour cette raison, lors des affrontements par Ă©quipes contre une autre Ă©cole, il Ă©tait courant de ne pas abandonner mĂȘme Ă©tranglĂ© ou victime d'une clef articulaire[2].

Un match de Kosen judo ne pouvait ĂȘtre remportĂ© que par ippon, autrement la nulle pouvait ĂȘtre dĂ©clarĂ©e par l'arbitre. Cette derniĂšre possibilitĂ© pouvant avoir une incidence tactique sur le dĂ©roulement des matches par Ă©quipe, elle encouragea les Kosen judokas Ă  approfondir leurs techniques au sol. En effet:

  • Il est plus facile d'obtenir un match nul au sol qu'en affrontant son adversaire debout.
  • Il est plus rapide de transformer un Ă©tudiant, parfois judoka dĂ©butant, en compĂ©titeur en lui apprenant Ă  "tirer une garde" et Ă  combattre au sol plutĂŽt qu'en se concentrant sur les techniques debout, souvent longues Ă  maitriser, et laissant le risque d'ĂȘtre balayĂ© par un adversaire plus expĂ©rimentĂ© en techniques de projection.

Les pratiquants se concentrĂšrent ainsi sur la pratique du judo ne waza et Ă©tudiĂšrent en profondeur des techniques telles les attaques contre la position "en tortue", les retournements, les Ă©tranglements (en particulier sankaku jime), et les clefs articulaires incluant notamment les clefs de jambes[2].

Toutefois, le développement grandissant d'un Judo spécialisé avec un usage de plus en plus important de la garde tirée (hikkikomi) pour amener son adversaire au sol fit craindre que le Judo puisse devenir exclusivement une discipline de lutte au sol. Pour éviter cette possibilité, une réforme des rÚgles du judo limitant la pratique du ne waza fut menée en 1925. Il fut notamment décidé qu'un match devait commencer debout et que tirer plus de trois fois la garde de son adversaire signifiait la victoire de ce dernier. Cependant, Jigoro Kano autorisa les écoles Kosen à maintenir leurs compétitions avec des rÚgles dérogatoires.

Il le fit pour différentes raisons[2]:

  • Peu de judoka pratiquaient uniquement le newaza.
  • Il dĂ©sirait qu’il y ait des spĂ©cialistes du newaza dans le judo.
  • Il n’arrivait Ă  se convaincre que la pratique unique du newaza Ă©tait une chose mauvaise en soi.
  • Les judokas kosen pratiquaient aussi le Tachiwaza malgrĂ© l’emphase qu’il mettaient sur le newaza.
  • Il pensait que le newaza Ă©tait si efficace et facile Ă  apprendre que l’emphase devait ĂȘtre portĂ© sur le tachiwaza afin de crĂ©er l’harmonie dans la qualitĂ© de ces deux connaissances.
  • Les nouvelles rĂšgles Ă©taient conçues comme un moyen de mettre l’accent sur le tachiwaza tout en maintenant le newaza.

AprĂšs la Seconde guerre mondiale, toute forme d'art martial fut interdite au Japon par l'occupant amĂ©ricain et le judo scolaire banni jusqu'en 1950. La fin des compĂ©titions de Kosen judo dans son cadre scolaire d'origine lui fit perdre facto l'importance qui lui restait dans la pratique du judo[3]. Toutefois, le Kosen Judo subsiste dans les "Sept universitĂ©s impĂ©riales" (Tokyo, Kyoto, Tohoku, Kyushu, Hokkaido, Osaka, Nagoya) qui ont adoptĂ© ses rĂšgles et participent depuis 1952 Ă  un tournoi annuel inter-universitĂ©s connu sous le nom de Nanatei JĆ«dƍ ou Shichitei JĆ«dƍ (äžƒćžæŸ”é“).

Pratiquants renommĂ©s de Kƍsen JĆ«dƍ

Parmi les maĂźtres en Kosen judo, on compte notamment:

  • Masahiko Kimura (1917-1996), multiple champion national.
  • Matsumura Shigeya (dĂ©cĂ©dĂ© en 2016[4]).
  • Kosaka Mitsunosuke (1906-1998).
  • Hirata Kanae (dĂ©cĂ©dĂ© en 1998).
  • Katsuhiko Kashiwazaki, Ă©galement champion du monde de judo en 1981.
  • Yuki Nakai, Ă©lĂšve d'Hirata Kanae et premiĂšre ceinture noire de jiujitsu brĂ©silien au Japon[5].
  • Koji Komuro, Ă©lĂšve d'Hirata Kanae[1] et Ă©galement champion du monde vĂ©tĂ©ran de judo[6].

Notes et références

  1. (en) Koji Komuro, JUDO Newaza of Koji Komuro Komlock
  2. (en) Katsuhiko Kashiwazaki, Osaekomi (Judo Masterclass Series), Ippon Books, , 112 p. (ISBN 978-1-874572-36-7), p. 14-15
  3. (en) « Master Tsunetane Oda - Judo Info », sur judoinfo.com (consulté le )
  4. « Matsumura Sensei est mort », sur lespritdujudo.com, (consulté le )
  5. (en) « Yuki Nakai shares expertise with Japanese team », sur https://www.ijf.org, (consulté le )
  6. « Veteran World Championships 2017, Olbia, Italy – DAY 2 », sur ijf.org, (consultĂ© le )
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