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Kodomo no hi

Kodomo no hi (ć­äŸ›ăźæ—„, litt. « journĂ©e des enfants ») est un jour fĂ©riĂ© au Japon. Cette ancienne fĂȘte, originellement appelĂ©e Tango no sekku (ç«ŻćˆăźçŻ€ć„), version japonaise de la fĂȘte chinoise de la fĂȘte des bateaux-dragons (Duanwu) (ç«ŻćˆçŻ€/ç«ŻćˆèŠ‚, Duānwǔ jĂ­e), nommĂ©e Dano (ç«Żćˆ/였제) en CorĂ©e et Táșżt Đoan Ngọ (en) (çŻ€ç«Żćˆ) au Vietnam, clĂŽt la Golden Week le . Cela fait suite Ă  l'acculturation et la rĂ©probation du calendrier chinois, utilisĂ© jusqu'en 1873, sous l'influence forcĂ©e euro-amĂ©ricaine (et de son calendrier), de l'Ăšre Meiji[1]. Elle cĂ©lĂšbre les enfants, et plus particuliĂšrement les garçons, dans tout le Japon. Elle est entourĂ©e de nombreux rites et symboles.

Kodomo no hi
Koi nobori
Koi nobori

Nom officiel Kodomo no hi (ć­äŸ›ăźæ—„)
Observé par Japon
Signification CélÚbre la personnalité des enfants et leur bonheur
Date
LiĂ© Ă  Golden Week (Japon), fĂȘte des bateaux-dragons, dano-je

Autres appellations japonaises :

  • en japonais commun : Tango (ç«Żćˆ), Tango no sekku (ç«ŻćˆăźçŻ€ć„, fĂȘte saisonniĂšre de Duanwu), Shƍbu no sekku (菖è’ČăźçŻ€ć„, fĂȘte saisonniĂšre du jonc odorant) ;
  • en japonais ryuku : Tanwu (ç«Żćˆ), Dangwagunichii (ă‚°ăƒłă‚°ă‚Ąăƒă‚°ăƒ‹ăƒăƒŒ).

Histoire de Tango no sekku

Le kanji tan (ç«Ż) a pour sens en japonais « dĂ©but », « premier », « commencement », et uma/go (捈), signifie le signe du cheval, et notamment dans l'astrologie chinoise, mais cela signifie Ă©galement midi (捈, wǔ) en chinois. Toujours en chinois, duan (chinois : ç«Ż ; pinyin : duān), a Ă©galement le sens d’extrĂ©mitĂ©. Cela renvoie donc Ă  « fĂȘte Ă  l'extrĂ©mitĂ© de midi », qui correspond en fait au 5e jour du 5e mois, fĂȘte de l'Ă©tĂ© sur le calendrier lunaire chinois. En japonais, on peut penser qu'il y a Ă©galement une influence par le choix de la date du soit dĂ» Ă  un homophone du mot « go » en japonais qui peut aussi signifier « cinq » lorsqu'il s'Ă©crit : äș”. On traduit cela parfois en Occident en « double cinq », ce qui n'est pas une habitude en Chine ni en CorĂ©e, mais pourrait renvoyer Ă  une mauvaise interprĂ©tation du nom en japonais.

Cette fĂȘte d'origine chinoise fut introduite Ă  la cour impĂ©riale pendant l'Ă©poque de Nara (VIIIe siĂšcle)[2] en mĂȘme temps que les autres sekku (çŻ€ć„, « festivals de saisons ») et marque le dĂ©but de l'Ă©tĂ©.

Dans l'ancien temps, ce festival Ă©tait consacrĂ© aux joncs odorants acorus calamus (菖è’Č, shƍbu, de la famille des Acoraceae), d'oĂč son autre appellation de Shƍbu no sekku (菖è’ČăźçŻ€ć„, « festival des joncs odorants »). Le Tango, hĂ©ritĂ© de la fĂȘte chinoise du Duanwu, se dĂ©roulant le 5e jour du 5e mois lunaire que l'on retrouve Ă©galement en CorĂ©e et au Vietnam, Ă©tait un jour important pendant lequel se dĂ©roulaient des rituels purificatoires destinĂ©s Ă  Ă©carter les catastrophes.

Ce jour-lĂ , Ă  la Cour comme dans le peuple, on accrochait des feuilles de shƍbu et de yomogi (ヹヱゼ, armoise commune) (en chinois, on appelle Ă©galement cette fĂȘte (艟节 / è‰ŸçŻ€, Ài jie, « fĂȘte de l'armoise », en japonais mogusa (艟, nom de la plante du yomogi), aux avant-toits des maisons. À la cour, on suspendait Ă©galement aux piliers des kusudama (くす玉, « couronnes d'herbes mĂ©dicinales ») oĂč Ă©taient entremĂȘlĂ©s notamment de l'armoise et de l'iris et desquels pendaient de longs fils de cinq couleurs, symboles de longĂ©vitĂ©. On se livrait Ă  des jeux Ă  caractĂšre hĂ©roĂŻque comme tirer Ă  l'arc Ă  cheval ou organiser des courses de chevaux. Les vassaux se ceignaient Ă©galement de couronnes d'iris. Dans le peuple, on organisait des jeux de tir Ă  l'arc, Ă©quipe contre Ă©quipe, qui eurent cours jusqu'Ă  l'Ă©poque Edo pendant laquelle ils furent interdits car considĂ©rĂ©s comme dangereux.

C'est entre l'Ă©poque de Kamakura et l'Ăšre Edo que Tango no sekku (ç«ŻćˆăźçŻ€ć„) fut popularisĂ©e en tant que fĂȘte des garçons. Pendant la pĂ©riode de Kamakura, les rites du Tango tombent progressivement en dĂ©suĂ©tude Ă  la cour. Cependant, les buke (familles de samouraĂŻs) se montrent de plus en plus disposĂ©es Ă  accorder une grande importance Ă  cette journĂ©e pendant laquelle on remet aux jeunes garçons des Ă©lĂ©ments d'armure. Cette pratique tient probablement son existence du fait que le mot « shƍbu » dĂ©signant l'iris est homophone avec shƍbu (ć°šæ­Š) qui signifie, lui, « esprit chevaleresque », « valeurs militaires ». C'est aussi Ă  partir de cette Ă©poque que se rĂ©pand parmi le peuple la tradition du shƍbu-yu (« bains d'iris »), le sakĂ© d'acore, etc.[2].

C'est à l'époque Edo, à l'entrée dans une société de buke, que le Tango prend une dimension importante. Le bakufu (gouvernement militaire), les daimyos (seigneurs) et les hatamoto (vassaux directs du shogun) devaient se rendre au palais d'Edo en grande pompe pour adresser un compliment au shogun et lui apporter des présents.

En 1948, annĂ©e de la loi sur les jours fĂ©riĂ©s, Tango no sekku devient la fĂȘte nationale qui est connue actuellement et est rebaptisĂ©e Kodomo no hi (ă“ă©ă‚‚ăźæ—„), le jour des enfants.

Les festivités de Kodomo no hi

Koi nobori volant à Oboke Koboke dans la vallée d'Iya de la préfecture de Tokushima.

MĂȘme si cette fĂȘte est de nos jours consacrĂ©e Ă  tous les enfants, elle reste encore ancrĂ©e dans la tradition et dans son histoire, et cĂ©lĂšbre toujours plus particuliĂšrement les garçons. On suspend encore des feuilles de shƍbu et de yomogi aux portes des maisons pour conjurer le mauvais sort. Tous les enfants prennent des shƍbu-yu (bains d'iris). Ils ont parfois mĂȘme le droit de boire du sakĂ© aromatisĂ© Ă  l'iris. Ils peuvent aussi dĂ©guster des pĂątisseries traditionnelles prĂ©parĂ©es pour l'occasion telles que les kashiwa-mochi (ă‹ă—ă‚é€…) et les chimaki (ăĄăŸă).

De nos jours, les enfants ne reçoivent plus d'armures de samouraĂŻ mais les familles ayant des garçons exposent une gogatsu ningyƍ (äș”月äșșćœą, « poupĂ©e de mai ») dans le tokonoma (ćșŠăźé–“, sorte d'alcĂŽve) de la maison.

Cette fĂȘte est Ă©galement liĂ©e Ă  la carpe koĂŻ, qui en est devenue le principal symbole, par le biais des koi nobori (鯉ćčŸ, littĂ©ralement « banniĂšre carpe »), des manches Ă  air en forme de carpes qui reprĂ©sentent la force et la persĂ©vĂ©rance.

Tous ces rites symboliques permettent de souhaiter bonheur et santĂ© aux enfants. Chacun reprĂ©sente la purification, la croissance, la force et le courage et la persĂ©vĂ©rance. Des qualitĂ©s que l'on espĂšre particuliĂšrement pour les garçons puisque cette fĂȘte leur Ă©tait initialement destinĂ©e, les filles ayant leur propre fĂȘte le , pour Hina matsuri (ăČăȘç„­ă‚Š), la « fĂȘte des poupĂ©es ».

Notes et références

  1. « Le Japon des années 1870-1880 », sur www.guimet-photo-japon.fr (consulté le ).
  2. « Le 5 mai : Tango no sekku, la fĂȘte des garçons », sur www.nippon.com (consultĂ© le ).

Annexes

Articles connexes

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