Katia Gagnon
Katia Gagnon est une journaliste et autrice canadienne née en 1970. Elle se spécialise dans le reportage d’enquête sur les sujets sociaux. Elle participe aux deux saisons de l'émission La Une, une série documentaire de Télé-Québec sur les dessous des enquêtes journalistiques à La Presse[1].
Biographie
Katia Gagnon est titulaire d'un baccalauréat en communications de l'UQAM[2]. Après un stage estival à La Presse en 1992[3], elle débute sa carrière de journaliste en tant que correspondante parlementaire à Québec pour La Presse canadienne, où elle couvre notamment la campagne référendaire[4]. Elle est embauchée par La Presse en 1996[5]. En 1997, elle est la première femme élue à la présidence de la Tribune de la presse à l'Assemblée nationale du Québec[6]. Elle se joint à l'équipe éditoriale du quotidien en 2001[7].
Katia Gagnon se tourne vers le journalisme d'enquête avec la série de reportages Cité des Prairies: Les enfants perdus de la DPJ[8], où elle partage pendant 5 semaines le quotidien de jeunes et d'éducateurs dans un centre d'hébergement pour ados en difficulté. Ses dossiers mettent en lumière une variété de sujets sociaux, comme les conditions de vie en CHSLD[9], les logements insalubres de Montréal[10], et le recours aux unités de débordement dans les salles d'urgences des hôpitaux[11]. En 2007, elle révèle au grand public le code de vie de la municipalité d'Hérouxville, initiant un débat de fond sur les accommodements raisonnables dans la société québécoise[12]. En 2009, elle remporte avec Caroline Touzin le Prix Judith-Jasmin dans la catégorie «Grand reportage» pour le dossier Grandir à Montréal-Nord[13].
Après avoir occupé les fonctions de directrice des informations générales entre 2010 et 2012, elle devient chef de la division enquêtes à La Presse[5]. Elle poursuit son travail rigoureux, qui lui vaut plusieurs nominations à des prix prestigieux. Ses reportages primés incluent notamment un profil du cardinal Marc Ouellet[14], une série sur l'euthanasie[15], une enquête sur la facilité d'obtenir des ordonnances de morphine[16] et un reportage sur les appareils de loterie vidéo[17]. Au coeur du Mouvement #MoiAussi de l'automne 2017, elle fait partie des journalistes qui révèlent les allégations d'inconduites sexuelles d'Éric Salvail[18] et de Gilbert Rozon[19]. Elle enquête également sur les agissements du réalisateur Sylvain Archambault[20] et du chef d'orchestre Charles Dutoit[21]. Elle pilote un reportage qui met en lumière les nombreuses erreurs médicales survenues sur une période de dix ans auprès d'aînés vivant en résidences privées ou en CHSLD[22].
Elle récolte deux autres Prix Judith-Jasmin, d'abord pour le reportage Tragédie de la fillette de la DPJ à Granby : elle s’appelait X[23], puis pour le dossier sur l'explosion du jeu en ligne au Québec durant la pandémie de Covid-19, en collaboration avec Francis Vailles et Hugo Joncas[24]. Sa couverture approfondie des précarités du système de protection de la jeunesse au Québec[25] reçoit une nomination pour le Prix Joan Hollobon pour le Journalisme spécialisé au Concours canadien de journalisme de 2022[26].
Katia Gagnon poursuit une carrière d'autrice en parallèle à son métier de reporter. L'ouvrage Au pays des rêves brisés vise à briser les tabous associés aux troubles de santé mentale par le biais d'entretiens avec des personnalités québécoises, des patients et des soignants[27]. Dans ses deux premiers romans, elle met en scène son alter ego Marie Dumais, journaliste d'enquête au passé trouble[28]. Elle se tourne ensuite vers le suspense psychologique avec Rang de la Croix[29]. Après une série de reportages sur les troubles du comportement alimentaire chez les jeunes filles, elle rédige la biographie du Dr Jean Wilkins, fondateur de l'unité de la médecine de l'adolescence du CHU Sainte-Justine[30]. En 2022, en collaboration avec Gabrielle Duchaine et Ariane Lacoursière, elle publie un essai résumant les effets dévastateurs des premiers mois de la pandémie de Covid-19 sur le réseau des CHSLD[31].
Ĺ’uvres
Essai
Gabrielle Duchaine, Katia Gagnon et Ariane Lacoursière, 5060 : L'hécatombe dans nos CHSLD, Boréal, , 232 p. (ISBN 978-2-764-62713-6)
Biographies
RĂ©compenses
- 1995 – Prix Jean-Charles Pagé, catégorie «Presse écrite périodique»[32]
- 2007 – Prix Judith-Jasmin, catégorie «Nouvelles, médias nationaux»[33]
- 2008 – Prix Jules-Fournier[34]
- 2009 – Prix Judith-Jasmin, catégorie «Grand reportage»[35]
- 2019 – Prix George-Brown pour Grande enquête (avec Isabelle Hachey, Simon-Olivier Lorange, Tristan Péloquin, Fanny Lévesque, Gabriel Béland, Thomas de Lorimier et William Leclerc)[36]
- 2020 – Prix Judith-Jasmin, catégorie «Justice et faits divers»[37]
- 2021 – Prix Judith-Jasmin, catégorie «Affaires et économie» (avec Francis Vailles et Hugo Joncas)[38]
Liens externes
Notes et références
- « L’automne et le 4e pouvoir », sur Le Quotidien, (consulté le )
- « La diplômée Katia Gagnon obtient le prix Jules-Fournier remis par le Conseil supérieur de la langue française du Québec », sur Actualités UQAM, (consulté le )
- « La contribution de La Presse », La Presse,‎ , A16 (lire en ligne)
- Katia Gagnon, « À bord de l'autobus », La Presse,‎ , PLUS2 (lire en ligne)
- « La Presse | Katia Gagnon », sur La Presse (consulté le )
- Claude Masson, « Le rayonnement des femmes journalistes de La Presse », La Presse,‎ , B2 (lire en ligne)
- André Pratte, « Le forum des Québécois », La Presse,‎ , A20 (lire en ligne)
- Katia Gagnon, « La cité des enfants perdus », La Presse,‎ , A1 (lire en ligne)
- André Pratte, « La vieillesse en face », La Presse,‎ , A31 (lire en ligne)
- Rima Elkhouri, « Le tiers-monde à Montréal », La Presse,‎ (lire en ligne)
- Ariane Krol, « Du couloir au dortoir », La Presse,‎ , A14 (lire en ligne)
- Paul Cauchon, « Congrès de la Fédération des journalistes du Québec - Un texte sur la place des femmes en politique vaut à Manon Cornellier un des prix Judith-Jasmin », sur Le Devoir, (consulté le )
- Katia Gagnon, « À bord du vaisseau spatial », La Presse,‎ , PLUS1 (lire en ligne)
- Katia Gagnon, Mathieu Perreault et Mali Ilse Paquin, « Le soldat de la foi », La Presse,‎ , PLUS3 (lire en ligne)
- Katia Gagnon, « Docteur, je veux mourir », La Presse,‎ , A6 (lire en ligne)
- Katia Gagnon, « Morphine à volonté », sur La Presse+, (consulté le )
- Katia Gagnon, Kathleen Lévesque et Marie-Claude Malbœuf, « Des vies ruinées », sur La Presse+, (consulté le )
- Katia Gagnon, « Petite histoire d'un scoop », sur La Presse+, (consulté le )
- Richard Therrien, « Tout le monde en parle, les victimes aussi », sur Le Soleil, (consulté le )
- Stéphanie Vallet et Katia Gagnon, « Humiliations sur les plateaux de Sylvain Archambault », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Fanny Lévesque, Katia Gagnon et Véronique Lauzon, « Les dessous de la rupture », sur La Presse+, (consulté le )
- Katia Gagnon, Gabriel Béland, Tristan Péloquin et Simon-Olivier Lorange, « Bavures médicales fatales », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Katia Gagnon, « Tragédie de la fillette de la DPJ à Granby: elle s’appelait X », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Francis Vailles, Katia Gagnon et Hugo Joncas, « Le jeu en ligne « explose » », sur La Presse+, (consulté le )
- Katia Gagnon, « Direction de la protection de la jeunesse: La petite enfant sauvage », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Concours canadien de journalisme, « Les nominations sont dévoilées pour le Concours canadien de journalisme de 2022 », sur www.newswire.ca (consulté le )
- Marthe Lemery, « L'univers de la maladie mentale », Le Droit,‎ , A12 (lire en ligne)
- Danielle Laurin, « Les monstres dans le placard », sur Le Devoir, (consulté le )
- Josée Boileau, « L’ombre terrible du passé », sur Le Journal de Montréal, (consulté le )
- Jean Siag, « Jean Wilkins : prendre le temps », sur La Presse+, (consulté le )
- Jean-Louis Bordeleau, « Que s’est-il vraiment passé en avril 2020 dans les CHSLD ? », sur Le Devoir, (consulté le )
- « Raymond Bernatchez prix Jean-Charles Pagé », La Presse,‎ , A5 (lire en ligne)
- Fédération professionnelle des journalistes du Québec, « Gagnants du prix Judith-Jasmin - 2007 », sur Fédération professionnelle des journalistes du Québec (consulté le )
- Violaine Ballivy, « Une journaliste de La Presse reçoit un prix prestigieux », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Fédération professionnelle des journalistes du Québec, « Gagnants du prix Judith-Jasmin - 2009 », sur Fédération professionnelle des journalistes du Québec (consulté le )
- Mayssa Ferah, « Concours canadien de journalisme : trois prix pour La Presse », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Fédération professionnelle des journalistes du Québec, « Gagnants du prix Judith-Jasmin - 2020 », sur Fédération professionnelle des journalistes du Québec (consulté le )
- Fédération professionnelle des journalistes du Québec, « Gagnants du prix Judith-Jasmin - 2021 », sur Fédération professionnelle des journalistes du Québec (consulté le )