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Katia Bengana

Katia Bengana ⴽⴰⵜⵢⴰ ⴱⴻⵏ ⴳⵏⴰ, née en et morte assassinée le à Meftah au sud est d'Alger, était une lycéenne algérienne connue pour avoir refusé de porter le hijab, malgré les menaces de mort des islamistes au début de la guerre civile algérienne. Elle devient après sa mort un symbole de la lutte des droits des femmes en Algérie.

Katia Bengana
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Biographie

À 17 ans, elle refuse de porter le hijab, que les fanatiques religieux tentent d'imposer en Algérie au début de la guerre civile. Au lycée, elle n'hésite pas à afficher ses opinions, ce qui pousse ses camarades gagnés à la cause de la République islamique à lui appliquer l'étiquette de moutabarridja (terme idéologique coranique signifiant dévergondée)[1]. Elle est menacée de mort plusieurs fois.

Assassinat

Entre le et le , treize femmes sont assassinĂ©es par les islamistes pour « mauvaise vie »[2]. Le , Katia Bengana sort du lycĂ©e Ă  Meftah oĂą elle Ă©tudie et se dirige vers la maison, accompagnĂ©e par une camarade. Ă€ quelques centaines de mètres du lycĂ©e, deux jeunes fanatisĂ©s, anciens Ă©lèves de l'Ă©tablissement, apparaissent soudain de derrière un coin avec un fusil au canon sciĂ© (mahchoucha) et font signe Ă  la camarade de Katia de s'Ă©loigner. Celle-lĂ , saisie de peur, prend la fuite et Katia se retrouve seule face aux inconnus. La lycĂ©enne n'a pas le temps de rĂ©aliser la signification de ce qui se passe, l'assassin vide son arme sur elle[2] - [3].

L'assassinat de Katia Bengana n'est pas un geste individuel. Le meurtre de la jeune fille devait servir d'exemple, être un avertissement à toutes les femmes d'Algérie pour leur faire prendre conscience du sort qui les attendait si elles refusaient d'obéir à l'intégrisme islamique. Quelques jours avant Katia Bangana, une étudiante en droit, Amel Zenoune Zouani[4], est tuée par un groupe armé à Sidi Moussa.

Manifestation

L'assassinat de Katia Bengama émeut de nombreuses Algériennes. Le , à l'appel du Rassemblement algérien des femmes démocrates (RAFD) et de l'Association pour le triomphe des droits des femmes (AITDF), des dizaines de milliers d'entre elles manifestent à Alger, place Addis-Abeba, en scandant des slogans hostiles aux islamistes et en brandissant des portraits de victimes de ces derniers[2].

IcĂ´ne des droits des femmes

La tragédie de Katia Bengana a été étiquetée par la presse intégriste islamique comme « un drame passionnel », au mépris de la lutte du père de l'héroïne algérienne de prendre la parole dans le contexte du pandémonium idéologico-médiatique algérien[5].

Bibliographie

  • Feriel Lalami, Les AlgĂ©riennes contre le code de la famille : La lutte pour l'Ă©galitĂ©, Paris, Les Presses de Sciences Po, , 362 p. (ISBN 978-2-7246-1254-7)
  • Allas Di Tlelli, Katia Bengana, une lycĂ©enne qui a narguĂ© l’islamisme, Éditions la PensĂ©e, , 260 p. (ISBN 978-9931-708-07-0)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « Katia Bengana : Une héroïne, un repère, une voie », sur Le Matin d'Algérie (consulté le )
  2. Hassane Zerrouky, La Nébuleuse islamiste en France et en Algérie, Éditions n° 1, , 374 p. (ISBN 978-2-84612-320-4, lire en ligne).
  3. Katia Bengana assassinée pour l'exemple
  4. « Amel ZENOUNE ZOUANI », sur Ajouad Algerie Memoires, (consulté le )
  5. Katia Bengana a été assassinée pour avoir refusé de porter le hidjab
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