Kalmouks
Le terme Kalmouks (kalmouk cyrillique : Хальмгуд ; mongol : ᠬᠠᠯᠢᠮᠠᠭ
ᠬᠦᠮᠦᠨ, VPMC : qalimag qümün, cyrillique : Халимаг хүн, MNS : Khalimag khün) est le nom donné aux descendants de Mongols occidentaux, les Oïrats d'Asie centrale, qui migrent vers l'ouest au XVIIe siècle. Ils s'établissent alors en Russie, dans le bassin de la Volga, certains, musulmans, dans l'Oural d'où ils pillent par deux fois le monastère Dalmatov au sud de Perm[4], d'autres, bouddhistes, aux alentours d'Astrakhan. La République de Kalmoukie est située au sein de la fédération de Russie. Les Kalmouks, et plus généralement les Oïrats, sont parfois nommés Éleuthes (« libres ») dans les textes grecs du XVIIIe siècle.
Russie | 183 372 (2010)[1] |
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• Kalmoukie | 162 740 (2010)[1] |
Mongolie | 205 000 (2005)[2] |
Chine | 139 000[2] |
Ukraine | 325[3] |
Langues | Kalmouk |
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Religions | Principalement bouddhisme tibétain (présence de minorité chrétienne orthodoxe en Russie et musulmane sunnite au Kirghizstan) |
Ethnies liées | Oïrats et autres Mongols |
Origine
Après être devenus vassaux des Mongols en 1207, les Oïrats mènent une vie nomade dans les steppes de l'Altaï. Au XVe siècle, les tribus oïrates forment une puissante alliance connue sous le nom des « Quatre peuples Oïrats ». Parmi les principales tribus figurent les Choros, les Torguts et les Dörbets.
En 1616, mécontents du contrôle de l'alliance par les Choros, la plupart des Torguts et une partie des Dörbets migrent vers l'ouest. Ils s'installent alors dans le bassin de la Volga.
En 1771, certains entreprennent un retour vers leurs territoires ancestraux. Ceux qui atteignent la Chine rejoignent ainsi les autres Oïrats. Ceux qui restent dans la région de la mer Caspienne se désignent alors sous le nom de Kalmyks (littéralement « ceux qui sont restés »)[5]. Les Kalmouks, soumis aux Tsars puis au régime soviétique, se sédentarisent lentement tout en entretenant leur culture et leur langue. Ceux de l'Oural se fondent parmi les Başkört et ceux de l'Altaï parmi les Kirghizes.
Au début du XXe siècle, de nombreux Kalmouks engagés dans l'armée des Russes blancs doivent fuir la Russie après la révolution de 1917. Plusieurs milliers, capturés par l'Armée rouge, sont tués pendant la guerre civile russe (1918-1920).
Désormais, les Kalmouks peuvent être divisés en trois sous-groupes ethniques : les Torgut, les Dörbets et les Bouzaves : ces derniers sont devenus chrétiens orthodoxes.
Parmi les exilés hors de Russie, quelques dizaines de milliers de Kalmouks ont aujourd'hui la nationalité française. Jean Djorkaeff, père de Youri Djorkaeff, est d'origine kalmouke. D'autres ont gagné les États-Unis. Enfin, une minorité kalmouke convertie à l'islam vit au Kirghizistan.
Notes et références
- (ru) Итоги ВПН 2010 Recensement russe de 2010, 2010
- (en) Kalmyk-Oirat, in Gordon, Raymond G., Jr. (ed.), 2005. Ethnologue: Languages of the World, 15th edition. Dallas, Tex.: SIL International
- (uk)Composition nationale de la population, recensement ukrainien de 2001
- (en) Georg Michels, « Rescuing the Orthodox: The Church Policies of Archbishop Afanasii of Kholgmogory, 1682-1702 » in Geraci Robert P., Of Religion and Empire, Ithaca ; London : Cornell University Press, 2001, p. 19-37
- note : dans l'alphabet cyrillique la lettre y se prononce "ou"
Annexes
Articles connexes
- Kalmoukie
- Kalmouk (langue)
- Telo Rinpoché
Liens externes
- (en) Kalmyks: nomads of Europe sur le site du Musée d'ethnographie et d'anthropologie de l'Académie des sciences de Russie