Accueil🇫🇷Chercher

Kaa

Kaa est un personnage de fiction du roman Le Livre de la jungle (1884) de Rudyard Kipling. Il apparait dans le long métrage d'animation Le Livre de la jungle de Walt Disney Pictures.

Kaa
Lettrine ornée à gauche de Kaa, tirée de la compilation The Two Jungle Books (1895) par Rudyard Kipling.
Lettrine ornée à gauche de Kaa, tirée de la compilation The Two Jungle Books (1895) par Rudyard Kipling.

Sexe masculin
Espèce python

Kaa original, par Kipling

Kaa est un python et comme tous les grands serpents, il semble débonnaire, passant sa vie à se chauffer au soleil, mais c'est un chasseur craint de tous les peuples de la jungle et principalement des singes.

Dans le livre originel de Rudyard Kipling, Le Livre de la jungle, Kaa est un ami de Mowgli. En effet, il vient en aide à Baloo et Bagheera pour récupérer Mowgli enlevé par les Bandar-Log et plus tard se lie d'amitié avec le petit homme.

Kipling le représente clairement (au même titre que Shere Khan) comme un prédateur sans état d'âme.

Adaptation par Disney

Kaa
Personnage Disney
Espèce python
Sexe masculin
Lieu de résidence Jungle indienne
1re apparition 1967
Le Livre de la jungle

Dans le dessin animé de Walt Disney, il est un des prédateurs de Mowgli. Le serpent le rencontre pour la première fois dans un arbre ; intrigué par le petit d'homme, Kaa le regarde avec intérêt, mais ce n'est qu'une fois que Bagheera ordonne à Mowgli de dormir que Kaa décide de l'hypnotiser. Alors que le serpent va engloutir le petit d'homme, Bagheera se réveille et cogne Kaa contre une branche. Kaa, pour se venger, met alors la panthère en transe. Cependant, Mowgli, qui s'est réveillé, fait basculer les anneaux du python hors de l'arbre et réveille Bagheera. Plus tard, Kaa capture Mowgli et le met en confiance tout en l'hypnotisant. Il est interrompu dans sa tâche par Shere Khan. Sous des apparences respectueuses, il craint et déteste ce dernier mais n'hésite pas à lui mentir au péril de sa vie afin de conserver sa proie. C'est d'ailleurs par frayeur envers Shere Khan qu'il frissonne, réveillant Mowgli de son hypnose[1]. Notons qu'un python n'est pas venimeux mais qu'il doit quand-même trouver un moyen pour immobiliser ses proies pour mieux les ingérer.

Conception

un python molure
Kaa est un python molure.

Le studio Disney fait rarement usage de serpents hormis dans le documentaire Le Désert vivant (1953)[2]. Thomas et Johnston recensent aussi Noah's Ark (1959) et Birds in the Spring (1933)[2]. Durant la conception du scénario du Livre de la jungle, il apparaît que c'est la relation entre Mowgli et les animaux qui peut être le moteur de l'animation[3]. Le scénario de Bill Peet évoque Kaa comme un serpent profitant de sa discussion avec Mowgli pour l'enserrer dans ses anneaux[3]. Ce n'est qu'après plusieurs réunions de développement de l'histoire que le concept d'une attaque de Kaa sur Mowgli pendant la discussion entre Bagheera et Mowgli émerge[4]. Un très grand python, puisqu'il est décrit, dans la nouvelle La Chasse de Kaa comme mesurant « 30 pieds de long ». En raison de la longueur du serpent, définie par Peet, Kaa est un python réticulé[5]. Le personnage, qui ne devait apparaître que dans une seule scène, a été repris pour une seconde[6]. L'animation du reptile est supervisée par Johnston et Kahl[6].

Le choix de cette scène effectué, une partie des animateurs s'attèle à dessiner le serpent plus précisément et se confronte à plusieurs points difficiles[7]. Thomas et Johnston énumèrent les points suivants : la tête du serpent est le prolongement du corps, les yeux ne clignent pas, les mouvements sont glissants et la langue est fourchue[7]. Les animateurs craignent alors que le personnage soit trop fou, pas assez menaçant tout en étant moins repoussant[8]. Ils prennent la décision de chercher une voix pour orienter et peut-être corriger le personnage[8]. Huit acteurs s'essayent au rôle sans succès et c'est la tentative suivante qui est la bonne[8].

La voix originale est celle de Sterling Holloway[5] - [8], acteur plus habitué à des personnages de souris[9]. Grant considère le choix d'Holloway comme un coup de génie et l'acteur, dont c'est l'un des premiers rôles de méchant, se surpasse dans le doublage[5]. Pour Thomas et Johnston, Holloway permet de donner vie au personnage conçu par le studio[10]. Le personnage est sinistre, hypnotique et hypocondriaque, se plaignant de ses sinus, mais sa voix est l'élément le plus effrayant de sa personnalité[5]. L'hypnose est sa principale arme et, d'après l'histoire originale, il est âgé de plus de 100 ans et encore jeune[11]. Il est aussi sinistre que divertissant avec une incapacité à garder la bouche close[9]. L'aspect physique du serpent est même l'objet de plusieurs gags avec, par exemple, le nœud à sa queue ou sa tête percutant chaque branche lors d'une chute[5]. Cette idée de serpent bloqué par un nœud avait déjà été utilisée dans le court métrage Birds in the Spring (1933) des Silly Symphonies[3], de même que l'hypnose. D'après Thomas et Johnston, l'utilisation de Sterling Holloway a permis de transformer une scène de rencontre avec un personnage mineur en une scène de plus en plus drôle[12]. La scène aurait pu être plus longue car les frères Sherman avaient composé un chorus avec des paroles de menace plus explicites[13]. Reitherman préfère ne pas l'inclure pour ne pas ralentir le film[13].

Un autre point difficile est le choix de la peau de Kaa, rayures ou larges taches[14] et comment gérer les anneaux se serrant à des vitesses différentes sans trop dépasser le budget[15]. Thomas et Johnston notent que les animateurs dont ils font partie ont raté la bouche du serpent car aucun n'a un intérieur de bouche rose, une erreur dans le choix des couleurs due à l'habitude d'utiliser cette couleur pour les autres personnages[7].

Thomas et Johnston évoquent une anecdote durant la production du film[12]. L'assistante chargée de leur donner leur salaire hebdomadaire avait peur des serpents et refusait de venir les payer tant que des esquisses de Kaa étaient affichées aux murs[12]. Elle restait dans le couloir le plus loin possible de la porte et, bien que les animateurs aient envisagé de l'utiliser pour vérifier les effets de leurs dessins sur les personnes souffrant de phobie des reptiles, elle refusa même d'aller voir le film une fois achevé[14]. L'assistant réalisateur Danny Alguire propose à la place une de ses amies du Texas qui a peur des serpents pour passer le test[15]. Sans être informée, elle regarde un extrait du film avec Kaa et n'a pas peur, permettant aux animateurs de poursuivre leur travail[15].

Interprètes

Chansons interprétées par Kaa

Aie confiance (Trust in Me)

Notes et références

  1. La croyance erronée selon laquelle le serpent hypnotise ses proies avant de les manger s'explique par l'absence de paupière qui donne une impression d'un regard fixe. De plus, durant le processus de capture des micromammifères, il les envenime très nettement puis attend leur mort avant de les ingérer. Cette scène de prédation dans laquelle la proie convulse puis meurt devant le serpent qui les observe, comme s'il les tuait du regard, renforce la croyance du pouvoir hypnotique. Cf Françoise Serre Collet, 50 idées fausses sur les serpents, éditions Quæ, (lire en ligne), p. 116-117.
  2. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 418.
  3. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 419.
  4. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 420.
  5. (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 271.
  6. (fr) Pierre Lambert, Walt Disney, l'âge d'or, p. 263.
  7. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 421.
  8. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 422.
  9. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 144.
  10. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 423.
  11. (en) Jeff Kurtti, Disney Dossiers : Files of Character from the Walt Disney Studios, p. 122.
  12. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 424.
  13. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 427.
  14. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 425.
  15. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 426.

Liens externes

  • Ressource relative Ă  la bande dessinĂ©e :
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.