Junte de reconstruction nationale
La Junte de reconstruction nationale (Junta de Gobierno de Reconstrucción Nacional ) est le gouvernement provisoire du Nicaragua à partir de la chute de la dictature de Somoza face aux troupes sandinistes en juillet 1979, jusqu'en janvier 1985, quand a lieu l'élection de Daniel Ortega du Front sandiniste de libération nationale à la présidence.
Historique
Les rebelles sandinistes ont proclamĂ© la mise en place de la junte en tant que gouvernement provisoire le 16 juin 1979, alors que la guerre civile contre Anastasio Somoza Debayle entrait dans sa phase finale. Elle est composĂ©e de cinq membres : un membre de la direction du FSLN et futur prĂ©sident, Daniel Ortega, deux militants de gauche affiliĂ©s au FSLN, Sergio RamĂrez et MoisĂ©s Hassan Morales, et deux reprĂ©sentants "de droite", Alfonso Robelo et Violeta Barrios de Chamorro, future prĂ©sidente du Nicaragua veuve de l'Ă©crivain Pedro JoaquĂn Chamorro Cardenal, assassinĂ© en 1978.
Dans la première quinzaine de juillet, l'envoyé du gouvernement américain William Bowdler a fait pression sur les sandinistes pour élargir la junte en ajoutant plus de membres, tels qu'Adolfo Calero, Ismael Reyes et Mariano Fiallos.
Après la chute de Somoza, il est rapidement devenu évident pour Robelo et Chamorro qu'ils n'avaient aucun pouvoir réel, et Chamorro a démissionné le 19 avril 1980, suivi de Robelo trois jours plus tard. Le 18 mai, ils ont été remplacés par Arturo Cruz et Rafael Córdova Rivas. Cruz démissionnera en mars 1981, bien qu'il ait accepté un temps d'être ambassadeur aux États-Unis.
Le 4 mars, la nomination de Cruz Ă Washington a Ă©tĂ© annoncĂ©e, ainsi que le dĂ©part d'Hassan pour le Conseil d'État et la promotion d'Ortega au poste de coordinateur de la junte dĂ©sormais composĂ©e de trois membres. Bien que la junte n'ait peut-ĂŞtre offert que peu d'autoritĂ© Ă ses membres non sandinistes, la notoriĂ©tĂ© publique de cette forme de gouvernement a contribuĂ© Ă consolider la primautĂ© d'Ortega au sein de la direction du FSLN et Ă renforcer la notoriĂ©tĂ© de RamĂrez.
Le 4 novembre 1984, une Ă©lection prĂ©sidentielle a eu lieu, remportĂ©e par le principal membre de la junte Daniel Ortega et son colistier, Sergio RamĂrez en tant que vice-prĂ©sident. Cependant, certains partis d'opposition l'ont boycottĂ©e, invoquant des conditions injustes. Alors que l'administration Reagan et de nombreux grands mĂ©dias amĂ©ricains ont affirmĂ© que les Ă©lections ne seraient ni libres ni Ă©quitables, de nombreux observateurs Ă©lectoraux affiliĂ©s aux gouvernements d'Europe occidentale, ainsi que des organisations non gouvernementales amĂ©ricaines, ont dĂ©clarĂ© les rĂ©sultats lĂ©gitimes[1]. Ortega a pris ses fonctions le 10 janvier 1985 et la junte a Ă©tĂ© dissoute.
Articles connexes
Références
- « On this day: 1984: Sandinistas claim election victory », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )