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Julienne Anoko

Julienne Saratou Ngoundoung Anoko est une socioanthropologue, spécialisée en épidémiologie et santé publique, née à Yaoundé, au Cameroun, en 1968, de nationalité camerounaise puis espagnole.

Julienne Anoko
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Autres informations
Directeur de thĂšse
Jean-Pierre Warnier (d)

Biographie

Enfance, formation et débuts

NĂ©e en 1968 Ă  YaoundĂ©[1] , Julienne Anoko entame initialement des Ă©tudes supĂ©rieures en lettres modernes Ă  la facultĂ© de YaoundĂ©, puis les interrompt. Des annĂ©es difficiles suivent, avec deux enfants Ă  charge,« sans nouvelles de leur pĂšre biologique ». À la suite d'une rencontre avec un anthropologue camerounais, elle se prend d’intĂ©rĂȘt pour cette discipline. AprĂšs des Ă©tudes menĂ©es en autodidacte, elle est admise en entrĂ©e directe en maĂźtrise Ă  l’UniversitĂ© Paris-Descartes. Elle complĂšte cette formation par un master en anthropologie mĂ©dicale au MusĂ©um national d'histoire naturelle, Ă  Paris, sous la direction d'Alain Epelboin[2], et par un DEA Ă  l’UniversitĂ© d’OrlĂ©ans[3], puis commence la prĂ©paration d’une thĂšse. Cette prĂ©paration, menĂ©e entre des locaux universitaires parisiens et des Ă©tudes sur le terrain, nĂ©cessite plusieurs annĂ©es. Cette thĂšse d’anthropologie sociale, intitulĂ©e Du sang et de l'argent : itinĂ©raires du chasseur et de la venaison chez les Tikar du Cameroun central est menĂ©e sous la direction de Jean-Pierre Warnier[2] - [4] - [5].

CarriĂšre

Elle s’installe Ă  Madrid, avec son mari, de nationalitĂ© espagnole. En 1991, son Ă©poux est nommĂ© en Angola pour y diriger la coopĂ©ration espagnole. Julienne Anoko dĂ©couvre ce pays. En 2004, elle soutient sa thĂšse Ă  Paris, avec succĂšs[4] - [5].

En 2005, l'Angola est confrontĂ©e Ă  une Ă©pidĂ©mie de fiĂšvre hĂ©morragique due au virus de Marburg, assez proche du virus Ebola. Des Ă©quipes mĂ©dicales occidentales issues d’ONG interviennent. Mais Ă  la suite de malentendus et de maladresses dans la façon de procĂ©der de ces Ă©quipes, un climat trĂšs tendu s’installe avec la population, bloquant les progrĂšs contre l’épidĂ©mie. L'une des erreurs est par exemple d'enterrer des personnes dans des tombes qui ne sont pas correctement identifiĂ©es, entre le nom officiel et le nom d’usage, et l’utilisation de repĂšres Ă©tablis trop rapidement. L’équipe occidentale concernĂ©e se voit accusĂ©e de voler des corps. De façon gĂ©nĂ©rale, les funĂ©railles constituent un point d'achoppement entre des Ă©quipes mĂ©dicales dont une des obsessions est de bloquer la propagation du virus, et des familles pour qui ce moment reste un temps fort sur lequel des rites sont Ă  respecter, malgrĂ© la crise sanitaire. L'OMS dĂ©cide alors de faire appel Ă  l'anthropologue Alain Epelboin et d'engager Julienne Anoko, dĂ©jĂ  prĂ©sente en Angola, qui connaĂźt bien Alain Epelboin, pour aider les Ă©quipes mĂ©dicales Ă  mieux identifier les besoins des populations, les normes sociales de ces populations, et pour mieux se faire comprendre[2] - [5] - [6].

D’autres missions suivent, en Afrique et Ă©galement en AmĂ©rique et en Europe, au rythme des Ă©pidĂ©mies, notamment la peste Ă  Madagascar, le virus Zika, la grippe H1N1 et une succession d’épidĂ©mies Ebola, de 2014 Ă  2020. Depuis 2005, elle soutient ainsi l’action de plusieurs institutions (administrations publiques, ONG, organisations internationales de dĂ©veloppement et des Nations unies) en particulier pour contrer des Ă©pidĂ©mies d'urgence (et Ă©galement dans les programmes de dĂ©veloppement)[7] - [8] - [9] - [10].

Depuis fĂ©vrier 2019, Julienne Anoko est la premiĂšre anthropologue titulaire d’un poste et responsable d’un service Ă  l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), une reconnaissance implicite du rĂŽle que peuvent jouer les sciences sociales en matiĂšre de santĂ© publique[7].

Références

  1. (en) Peter Grier, « ‘If you can keep it’: Where next for a strained democracy », The Christian Science Monitor,‎ (lire en ligne)
  2. Jean-Philippe RĂ©my, « Julienne Anoko, une science trĂšs humaine », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. « Une approche anthropologique de la crise Ébola . Anoko Julienne Cameroun/Espagne », sur Croix-Rouge française
  4. « Julienne Saratou Ngoundoung Anoko - Ethnologie - Cameroun Tikar », sur le site theses.fr
  5. (es) JosĂ© Naranjo, « Julienne Anoko: “Hay quien saca partido a la epidemia, el ‘ebolabusiness” », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne)
  6. (en) Richard Knox, « Researchers Experiment with Treatments for Marburg Virus », NPR,‎ (lire en ligne)
  7. MĂ©lanie Gouby, « D’Ebola au Covid, le doute contamine », Les Jours,‎ (lire en ligne)
  8. Joan Tilouine, « Ebola est prĂ©sent partout, et potentiellement en chaque villageois », Le Monde,‎
  9. (en) Amy Maxmen, « How the Fight Against Ebola Tested a Culture’s Traditions », National Geographic,‎ (lire en ligne)
  10. AnaĂŻs Brosseau, « Ebola sous le regard des anthropologues », La Croix,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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