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Julien Simyan

Julien Simyan, né à Cluny, en Saône-et-Loire, le , mort à Paris le , était une personnalité politique de la Troisième République française. Notable bourguignon, maire, conseiller général, député radical-socialiste, il est appelé par Georges Clemenceau en pour occuper dans son gouvernement le poste de sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes, auprès du Ministre des Travaux publics et des Postes et Télégraphes. Il détient ce portefeuille ministériel de second plan durant près de trois ans. D'anonyme parlementaire qu'il était, plutôt classé dans la gauche de son Parti, il est projeté au premier rang de l'actualité lors des grèves générales des postiers qui paralysent les PTT durant le premier semestre de l'année 1909.

Julien Simyan
Illustration.
Fonctions
Député de Saône-et-Loire
1885-1889
1898-1921
Gouvernement IIIe RĂ©publique
Groupe politique RRRS (1885-1921)
SĂ©nateur de SaĂ´ne-et-Loire
1921-1926
Groupe politique GD (1921-1926)
Conseiller général du canton de Cluny
1892-1925
Sous-secrétaire d'État aux Postes et télégraphes
–
Gouvernement Gouvernement Georges Clemenceau (1)
Biographie
Nom de naissance Julien-Antoine Simyan
Date de naissance
Lieu de naissance Cluny
Date de décès
Lieu de décès 17e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France France
Parti politique radical-socialiste
Profession médecin

L'Ă©lu de SaĂ´ne-et-Loire

Issu d'une vieille famille du Clunisois, pourvoyeuse d'opposants républicains sous la Restauration puis pendant la Monarchie de juillet et sous le Second Empire Julien Simyan fait des études de médecine. Fort du réseau tressé par son "clan", il mêle très rapidement activités professionnelles (il est médecin aliéniste), mandats électoraux locaux et direction de journaux dans le périmètre réduit de la région sud du département de Saône-et-Loire, le Mâconnais. Il dispose ainsi du soutien du principal quotidien radical du département, L'Union républicaine, édité à Mâcon. Maire de Cluny à plusieurs reprises, conseiller général du canton de Cluny, il est élu député de son département, une première fois en 1885, sur une liste "radicale-socialiste", où il représente l'extrême gauche républicaine de cette mouvance. Ne se représentant pas lors des élections de 1889, il est battu en 1893, dans la 2e circonscription de l'arrondissement de Mâcon. Son rival, Pierre-Henri de Lacretelle, ancien compagnon de Lamartine, ne se représente pas lors des élections de 1898. Simyan est alors élu député et il est réélu régulièrement jusqu'à son élection comme sénateur de Saône-et-Loire en 1921.

Dans son département d'origine, Julien Simyan apparaît longtemps comme un "extrémiste" du radicalisme. Son soutien, en 1901, aux mineurs de Montceau-les-Mines lors de la grève qui dure plus de trois mois, lui vaut cette réputation. Ainsi, le journaliste anarchiste Charles Malato le présente de façon relativement bienveillante, sous les traits du "Dr Paryn", dans le roman militant qu'il écrit sur cet événement : la Grande grève.

Le , il devient l'un des six vice-présidents du comité exécutif du Parti républicain, radical et radical-socialiste (PRRRS)[1].

Son fils aîné, Alfred, sous-lieutenant d'infanterie, est tué au combat fin au Col de la Chipotte. Un autre fils, âgé de 18 ans, caporal, est blessé en novembre de la même année[2].

Le sous-secrétaire d'État aux PTT

La presse de l'Ă©poque soutient que le nouveau patron des Postes et tĂ©lĂ©graphes aurait sans doute prĂ©fĂ©rĂ© l'Agriculture plutĂ´t que le poste « technique » des PTT, oĂą il dĂ©pend du ministre des Travaux publics, Louis Barthou. Pourtant, comme Clemenceau il est bien accueilli, suivi d'une rĂ©putation qui le classe vers la gauche de l'hĂ©micycle parlementaire. Dès novembre 1906 tous les facteurs rĂ©voquĂ©s lors de la grève des facteurs de Paris d' sont rĂ©intĂ©grĂ©s dans leur emploi. Mais il multiplie rapidement les maladresses, et provoque l'hostilitĂ© grandissante des postiers et tĂ©lĂ©graphistes en prĂ©sentant une rĂ©forme de l'avancement interne, en publiant des notes de service vexatoires, en rognant sur les « heures de nuit », etc. Un incident lors d'une manifestation des postiers ambulants sous les fenĂŞtres de son administration, en , provoque l'intervention de la police dans les salles mĂŞmes du Central tĂ©lĂ©graphique parisien, rue de Grenelle, des arrestations et des condamnations immĂ©diates d'emprisonnement de sept postiers[3]. Parmi eux, le leader de l'Association gĂ©nĂ©rale des agents ambulants et son homologue du central tĂ©lĂ©graphique. Julien Simyan intervient personnellement dans les services, et selon des tĂ©moignages concordants, insulte des dames tĂ©lĂ©graphistes qui l'apostrophent. C'en est fait. La première grève massive de fonctionnaires[4] français dĂ©bute Ă  la suite de cette accumulation de faux-pas. Clemenceau promet le renvoi de son sous secrĂ©taire d'État pour calmer le jeu et mettre fin Ă  la grève. En fait, il n'en est rien. Julien Simyan garde sa place jusqu'Ă  la chute du Ministère. Mais aucun chef de gouvernement ne se hasarde Ă  proposer dĂ©sormais une suite Ă  la carrière ministĂ©rielle du dĂ©putĂ© bourguignon.

Il crée pendant son ministère une nouvelle boîte aux lettres en fonte, murale ou sur pied, reconnaissable au décor : un coq sur la porte ; rapidement, la boîte est surnommée simyanette.

Il est inhumé sous un grand sarcophage de pierre au cimetière de Cluny[5].

Sources

  • Voir les bibliographies des articles:
  • L'Illustration, numĂ©ros des 20 et .
  • « Julien Simyan », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • « Julien Simyan », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • BenoĂ®t Yvert: Dictionnaire des ministres (1789- 1989), Perrin, Paris, 1990.
  • Christian Henrisey : Postiers en grèves, 1906 - 1909, CE Sud-Est PTT, Paris, 1995.
  • Charles Malato : La Grande Grève, Paris, 1905. Ouvrage rĂ©Ă©ditĂ© en 1999 par les Ă©ditions Le Caractère en marche, Ă  Montceau-les-Mines, avec une prĂ©face de Rolande TrempĂ©. (ISBN 2-910012-20-4)

Notes et références

  1. Bulletin du Parti républicain radical et radical-socialiste : organe officiel du comité exécutif, 29 décembre 1905, p. 2.
  2. Le Temps, 22 novembre 1914, Tableau d'honneur, morts pour la France : guerre de 1914-1918
  3. Christian Henrisey, Postiers en grèves 1906-1909, pp. 113 et suiv. : « Grève gĂ©nĂ©rale aux PTT, l'explosion de mars 1909 Â»
  4. Georges Frischmann,Histoire de la fédération CGT des PTT, éditions sociales, Paris, 1967
  5. Cimetières de France et d'ailleurs

Articles connexes

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