Julien Chièze

Le 30 novembre 2012, à la suite du scandale du « DoritosGate » ayant éclaté au Royaume-Uni, le site Arrêt sur images diffuse une émission traitant de la déontologie dans le milieu français du journalisme consacré aux jeux vidéo, animée par Daniel Schneidermann. Les invités sont Julien Chièze (en tant que cofondateur de Gameblog), Gaël Fouquet (rédacteur en chef de Gamekult), Usul (chroniqueur sur Jeuxvideo.com) et Ivan Gaudé (directeur de la publication de Canard PC)[14]. À la question de Schneidermann, « par rapport à l'indépendance qu'est la vôtre et celle de vos médias par rapport aux éditeurs de jeux, par exemple si vous deviez vous mettre une note de un à cinq », Chièze répond que « la rédaction est à cinq sur cinq indépendante par rapport aux choix des éditeurs. Sur Gameblog, aucune des pressions des éditeurs n'est prise en compte. » Concernant le DoritosGate, Gaudé estime qu'il s'agit d'« un phénomène typiquement anglais », et que « c'est toute la presse britannique qui est comme ça, c'est-à-dire qu'il y a une espèce de connivence voire de corruption qui est flagrante depuis une dizaine d'années. [Les britanniques] ont des comportements qui sont pas du tout les mêmes que les nôtres. Ils ont une notion anglo-saxonne du journaliste qui est publiciste, qui est attaché de presse, qui change de métier, qui revient. En France il y a des problèmes, mais pas à ce niveau-là. » Julien Chièze se dit « totalement d'accord avec la vision d'Ivan. » Il ajoute : « c'est quelque chose qu'on retrouve aussi au Japon, où la presse jeu vidéo n'est pas totalement corrompue, mais les éditeurs repassent derrière, c'est-à-dire demandent d'abord de lire les papiers pour les valider. Ça c'est quelque chose qui ne se passe pas en France du tout, et qu'à Gameblog on n'accepterait pas. » Chièze reconnait que « des conflits d'intérêts peuvent émerger, mais que tous ne sont pas du même degré, à partir du moment où il y a transparence, ou il y a volonté de mettre sous le tapis. »

Le 6 décembre 2012, Arrêt sur images relève[15] qu'en 2011, Julien Chièze a été « invité sur France Inter[16] pour parler d'un jeu, Deus Ex: Human Revolution... qu'il devait présenter officiellement le jour même, contre rémunération de l'éditeur. Une double casquette qui n'avait pas été soulignée à l'époque sur Inter. » Le site estime qu'il s'agit d'un « exemple de mélange des genres. » Concernant ce genre de « ménages » et les conflits d'intérêts avec la fonction de journaliste, Julien Chièze rétorque que même s'il est « journaliste de fait », il se voit plutôt comme un « ménestrel » du jeu vidéo ; il se défend de posséder une carte de presse, et ajoute : « lorsque je présente un jeu, je m'impose comme règle de ne jamais faire le test du jeu que j'ai présenté, ce qui n'est pas le cas dans d'autres sites, par exemple sur Gamekult. » Interrogé sur son auto-entreprise Spootnix, « avec laquelle vous vendez vos prestations à un certain nombre de fabricants », Chièze répond : « Financièrement, c’était intéressant. J’ai d’ailleurs créé Spootnix dans une optique de transparence. Je voulais séparer cette activité de Gameblog (...), juste pour pouvoir facturer. » Selon lui, l'entreprise Spootnix serait inactive depuis 2013[17].

Selon Martin Lefebvre, « on peut tout de même se demander dans quelle mesure M. Chièze ne tient pas lieu de bouc-émissaire à une profession qui peine à se remettre en question[18] » ; Usul note pour sa part que « souvent, ceux qui se mettent à critiquer la presse jeu vidéo tombent sur lui directement. C'est l'arbre qui cache la forêt[19] ». Usul publiera pourtant plus tard un épisode de l'émission humoristique 3615 Usul titré « l'indépendance »[20], où un personnage nommé Hubert semble être la caricature de Julien Chièze et des controverses qui lui sont liées[21] - [22] - [23] - [24].

Julien Chièze entretient une rivalité forte avec Julien Tellouck, directeur éditorial et animateur à Game One, avec qui il a collaboré dans l'émission Game Zone[25].

En mars 2015, Julien Chièze déclenche une polémique en affichant une photo réunissant plusieurs rédacteurs de médias vidéoludiques, dont un rédacteur du site Gamekult, dînant ensemble lors d’un voyage au Japon[26]. L'ensemble, payé par Sony, ravive un débat sur l’indépendance des rédactions consacrées aux jeux vidéo, notamment remise en question en 2012 à la suite du DoritosGate. Par ailleurs, le rédacteur en chef de Gamekult, Thomas Cusseau (alias Yukishiro) commente : « Au risque de réveiller je ne sais quelle « rivalité » factice (et débile), sachez que je « déconseille » aux membres de la rédaction depuis un an d’être pris en photo avec Julien Chièze et de participer aux contenus de Gameblog, quels qu’ils soient, ou de parler de Gameblog sur les réseaux sociaux, » puis explique « agir simplement en raison de sa « réputation » », et « invoque l’image de Gamekult et son besoin de « différenciation » éditoriale. » Julien Chièze réagit : « Les propos de Yukishiro sont directement assimilables à de la discrimination » ; il dénonce « l'acharnement » et le « harcèlement » dont sa compagne et lui font l'objet sur un forum de Gamekult, notamment[27] - [28] - [29].

• Milthon du jeu vidéo
• Alain Huyghues-Lacour
• Marc Lacombe