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Jules Dallet

Marie Hippolyte Jules Dallet, né le 4 janvier 1876 à Paris et mort le 19 février 1970 à Auray, est un artiste peintre français.

Jules Dallet
Jules Dallet, s.d.
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie Hippolyte Jules Dallet
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Mouvement

Biographie

Fils de Jean-Baptiste Auguste Dallet et de Marie Victorine Spitz, Jules Dallet est né le à Paris dans le Xe arrondissement[1]. Il s’est marié avec Marie Joseph Aimée Taoc, née le à Muzillac (Morbihan), le à Paris dans le XIVe arrondissement[1]. Leur fille unique, Geneviève, a souvent été prise comme modèle (huile, pastel, gouache ou fusain) par son père.

Une formation académique

En 1891, âgé de seulement 15 ans, Jules Dallet entre à l’École nationale des arts décoratifs[2]. Il est inscrit dans la classe du peintre Edmond Lechevallier-Chevignard[3] et suit en particulier des cours de dessins d’après modèle vivant[4]. Il apprend également l’architecture et la construction ; il reçoit un prix en dessin d’architecture en 1892[5].

En 1902, il est reçu à l’épreuve d’admission de l’École nationale des beaux-arts de Paris[6]. Il se forme auprès du peintre Fernand Cormon[7] - [8], professeur d’atelier qui a eu entre autres comme élèves Adolphe Beaufrère, Émile Bernard, Jean Frélaut, Henri Matisse, John Peter Russel, Chaïm Soutine, Henri de Toulouse-Lautrec et Vincent van Gogh. À 27 ans, Jules Dallet participe à la première édition du Salon d’automne de 1903 au Petit Palais[9]. Il expose de nouveau les années suivantes au Grand Palais (1904, 1905 et 1907)[10].

Un artiste au front pendant la Première Guerre mondiale

Mobilisé dès le , Jules Dallet entre au 15e régiment d’infanterie[11]. L’artiste réalise de multiples croquis de ses camarades sur le front de Champagne. Il représente le soldat au repos ou à l’ouvrage creusant des tranchées et façonnant des outils pendant les longs moments d’attente. Cette série de croquis s’échelonne de à . Certains croquis exceptionnels ont servi d’illustrations à une série de cartes postales éditée par l’Armée et distribuée aux poilus pour leur correspondance[12]. D’autres ont été présentés à l’Exposition nationale des œuvres des artistes tués à l’ennemi, blessés, prisonniers et aux armées organisée dans la salle du jeu de Paume à Paris du au [13].

Blessé, Jules Dallet est évacué le ; il retourna au front une fois guéri et fut décoré[11].

Ses talents de dessinateur sont autrement mis à profit par ses supérieurs car l’Armée recrute d’anciens élèves des Beaux-Arts de Paris, notamment ceux ayant reçu comme Jules Dallet un prix en dessin d’architecture. Il est donc affecté à l’aérostation et incorporé dans la 90e compagnie d’aérostiers en comme observateur sur le front en Champagne pour déterminer l’emplacement des ouvrages et batteries ennemies et ceci jusqu’en , date de sa démobilisation[11].

  • Croquis du front Ă  Foncquevillers (Pas-de-Calais), avril-
  • Foncquevillers - soldat au repos, 19 avril 1915
    Foncquevillers - soldat au repos,
  • Foncquevillers - soldat Ă  l'affĂ»t, 3 juin 1915
    Foncquevillers - soldat à l'affût,
  • Foncquevillers - Soldats creusant une tranchĂ©e, 19 juin 1915
    Foncquevillers - Soldats creusant une tranchée,
Autoportrait, 1938
Carte de visite de l’Atelier DAL-COUR
Carte de visite de l’Atelier DAL-COUR

Création de l’Atelier DAL-COUR

À son retour à la vie civile, Jules Dallet retrouve ses camarades d’atelier et Fernand Cormon, son ancien professeur, qu’il a revu pendant la guerre et avec lequel il s’est lié d’amitié.

Jules Dallet crée en 1920 son entreprise dans le IIe arrondissement au 113 rue d’Aboukir, avec son associé Clément Courcier, né à Auxerre en 1872. Ils l’appellent de leurs deux noms : DAL-COUR[14]. Cet atelier de créations graphiques est spécialisé dans le dessin industriel à l’encre de Chine et la mise en page des catalogues de luxe pour les grands magasins. En tant que décorateurs, ils dessinent des vases en céramique, des carreaux de faïence, des meubles, des cheminées et des façades de magasins. Dallet et Courcier puisent leur inspiration dans l’Art nouveau, mouvement artistique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle qui s’appuie sur l’esthétique des lignes courbes et l’emploi de motifs floraux. Ils ont également recours aux thèmes médiévaux alors très en vogue.

Jules Dallet continue à peindre et participe à la vie artistique parisienne[15] en exposant au Salon des Beaux-Arts du Cercle militaire du XIVe arrondissement en 1934, 1936 et 1937[16]. Cette même année, il participe au Salon d’art sacré, sous la présidence de Maurice Denis[17].

Un peintre breton

Jules Dallet s’installe en Bretagne à partir de 1939. Il habite à Auray dans le quartier du Verger[18]. Il réalise de nombreux tableaux d’Auray et de sa région.

Jules Dallet est mort le , à 94 ans. Il est enterré au cimetière Saint-Gildas. Sa fille Geneviève, décédée le , repose à ses côtés, ainsi que son gendre.

Ĺ’uvre

Jules Dallet était un artiste aux multiples facettes ; son œuvre est constituée d’huiles, de pastels, d’aquarelles, de croquis mais il a également créé et parfois réalisé des objets de céramiques, mobilier-paravents, projets de vitraux.

C’est un excellent peintre de paysages : un certain nombre de ses toiles représentent Auray et le pittoresque port de Saint-Goustan (le quai Franklin et ses bateaux ; la place Saint-Sauveur et ses maisons en pan-de-bois ; la promenade du Stanguy ; le vieux pont). Il a peint également de nombreux paysages aux environs d’Auray (la rivière du Loch, Locmariaquer et la côte sauvage à Quiberon) mais aussi des vues de la côte bretonne (Le Conquet, le goulet de Brest, Camaret-sur-Mer, Ouessant, Saint-Brieuc…).

Les grands cieux bretons ainsi que la mer et les rivières, les jeux de la lumière et de l’eau étaient pour lui une source d’inspiration inépuisable.

Il a exécuté des huiles en Espagne, en Italie, dans les Pyrénées pour garder le souvenir des paysages découverts lors de ses différents voyages.

Il excellait également dans le portrait ; deux portraits en pied de jeunes femmes des années 1920-1930 sont représentatifs de son talent.

  • Galerie de peinture
  • Auray - place Joffre, le marchĂ© aux cochons
    Auray - place Joffre, le marché aux cochons
  • Auray - le GolhĂ©rès, les lavandières
    Auray - le Golhérès, les lavandières
  • Auray - Saint-Goustan, le Stanguy
    Auray - Saint-Goustan, le Stanguy
  • Auray - Saint-Goustan, place Saint-Sauveur
    Auray - Saint-Goustan, place Saint-Sauveur
  • Auray - pont de Saint-Goustan
    Auray - pont de Saint-Goustan
  • Le Bono - pointe du Boursule, le jeu du couteau
    Le Bono - pointe du Boursule, le jeu du couteau
  • Locmariaquer - la croix des fleurs
    Locmariaquer - la croix des fleurs

Expositions

  • Salons d’Automne, organisĂ©s au Petit Palais puis Grand Palais Ă  Paris (1903, 1904, 1905 et 1907).
  • Exosition nationale des Ĺ“uvres des artistes tuĂ©s Ă  l’ennemi, blessĂ©s, prisonniers et aux armĂ©es, organisĂ©e par la Triennale sous le patronage d'Albert Dalimier, sous-secrĂ©taire d’État aux Beaux-Arts, dans la salle du jeu de Paume Ă  Paris (1915).
  • Salons des Beaux-Arts, organisĂ©s dans les salons du Cercle militaire, rue du Moulin Vert Ă  Paris (1934, 1936 et 1937).
  • Salon d’art sacrĂ©, organisĂ© sous la prĂ©sidence de Maurice Denis Ă  l’église Sainte-Odile Ă  Paris (1937).
  • RĂ©trospective posthume « Jules Dallet, un peintre Ă  Auray », organisĂ©e par le Service archives et patrimoine de la Ville d’Auray Ă  la chapelle du Saint-Esprit (2017).

Notes et références

  1. Livret de famille.
  2. Cartes d'entrée pour tous les cours du matin et du soir à l’École nationale des arts décoratifs, au nom de Dallet Jules [numéro d'enregistrement 54.362], le 31 août 1891.
  3. Carte d'entrée pour l'atelier de l’École nationale des arts décoratifs, au nom de Dallet Jules [numéro d'enregistrement 54.362], signée par le professeur Edmond Lechevallier-Chevignard, le 3 novembre 1891.
  4. Cachet de l’École nationale des arts décoratifs pour un nu d'atelier, cours du soir le 18 mars 1901.
  5. CHABANNE Thierry, Liste d'anciens élèves de l’École nationale des arts décoratifs figurant au palmarès de distribution des prix (1768-1914), Paris, éd. EnsAD, , "Jules Dallet : prix en dessin d'architecture (1892)".
  6. Cachets "Épreuves d'admission" à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, en dates du 14 avril 1902 et du 20 octobre 1902.
  7. (en) « Jules Dallet », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  8. "Élève de Cormon" est mentionné sous le nom Dallet pour ses épreuves d'admission à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris en 1902.
  9. Catalogue d'exposition du Salon d'automne de 1903.
  10. Catalogues d'exposition des Salons d'automne de 1904, 1905 et 1907.
  11. Livret militaire.
  12. Pochettes "Nos Poilus" éditées par l’Armée française et contenant des cartes postales avec la mention "Croquis faits sur le front par J. DALLET".
  13. Diplôme de participation à l’Exposition nationale des œuvres des artistes tués à l’ennemi, blessés, prisonniers et aux armées, signé par Albert Dalimier, sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, et Paul Painlevé, ministre de la Guerre, 1917.
  14. Cartes de visite et factures de l’Atelier DAL-COUR.
  15. Cartes de sociétaire.
  16. Catalogues d'exposition des Salons des Beaux-Arts du Cercle militaire du XIVe arrondissement de 1934, 1936 et 1937.
  17. Catalogue d'exposition du Salon d'art sacré de 1937.
  18. Attestation/Bescheinigung pour passer en zone interdite de la région côtière au nom de Dallet Jules "domicilié à Auray 'Le Verger' depuis 1939", le 18 juin 1942.

Liens externes

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