Journal d'un curé de campagne (film)
Journal d'un curé de campagne est un film français de Robert Bresson sorti en 1951.
RĂ©alisation | Robert Bresson |
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Scénario | Robert Bresson, d'aprÚs le roman éponyme de Georges Bernanos |
Musique | Jean-Jacques Grunenwald |
Acteurs principaux | |
Pays de production | France |
Genre | Drame |
Durée | 117 minutes |
Sortie | 1951 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Il est inspiré du roman homonyme de Georges Bernanos, publié en 1936.
Synopsis
Le jeune curĂ© d'Ambricourt (Pas-de-Calais) (Claude Laydu) subit l'hĂ©rĂ©ditĂ© de sa famille d'alcooliques et se nourrit uniquement de sucre, de pain et de mauvais vin. Sa santĂ© s'en ressent. Il tient un journal intime sur lequel il couche les difficultĂ©s qu'il rencontre Ă se faire accepter par ses paroissiens dans cette campagne de l'Artois. Les petites filles, surtout SĂ©raphita (Martine Lemaire), se moquent de lui au catĂ©chisme. Il confie ses problĂšmes Ă un confrĂšre Ă la forte personnalitĂ©, l'abbĂ© de Torcy (Armand Guibert), qui l'envoie se faire examiner par le docteur Delbende (Antoine BalpĂȘtrĂ©) et lui conseille d'avancer avec prudence pour conquĂ©rir la confiance de ses paroissiens. Le jeune prĂȘtre ne suit pas ce conseil et se heurte au comte (Jean Riveyre), qu'il sait ĂȘtre l'amant de l'institutrice (Nicole Maurey) engagĂ©e pour instruire sa fille Chantal (Nicole Ladmiral), une adolescente qui dĂ©teste sa mĂšre (Rachel Berendt). Cette derniĂšre est une femme brisĂ©e, ayant perdu la foi depuis la mort prĂ©maturĂ©e de son jeune fils. Le jeune curĂ© est ensuite bouleversĂ© par la mort du docteur Delbende, une mort qui ressemble Ă un suicide. Il s'entĂȘte Ă vouloir ramener la comtesse dans la religion et il y parvient. Mais elle meurt d'une crise cardiaque au cours de la nuit suivante. Les rumeurs incriminent le curĂ©. Il part consulter un mĂ©decin Ă Lille et rencontre auparavant le cousin de Chantal, Olivier (Jean Danet), un homme qui commande un rĂ©giment de la lĂ©gion Ă©trangĂšre. Ă Lille, le jeune curĂ© apprend qu'il souffre d'un cancer de l'estomac. RĂ©fugiĂ© chez Dufrety (Bernard Hubrenne), un prĂȘtre dĂ©froquĂ© vivant avec une femme, il meurt en affirmant que « Tout est grĂące ».
Fiche technique
- Titre : Journal d'un curé de campagne
- RĂ©alisateur : Robert Bresson
- Scénario et dialogues : Robert Bresson, d'aprÚs le roman éponyme de Georges Bernanos
- Assistant réalisateur : Guy Lefranc
- Musique : Jean-Jacques Grunenwald
- Photo : Léonce-Henri Burel, assisté de Robert Juillard
- DĂ©cors : Pierre Charbonnier
- Montage : Paulette Robert
- Son : Jean Rieul
- Production : UGC
- Genre : Drame
- Durée : 117 minutes[1]
- Date de sortie :
- France -
Distribution
- Claude Laydu : le curé d'Ambricourt
- Adrien Borel (crédité sous le pseudonyme « André Guibert ») : le curé de Torcy
- Rachel Berendt (créditée sous son nom de naissance, Marie-Monique Arkell) : la comtesse
- Nicole Ladmiral : Chantal
- Jean Riveyre : le comte
- Nicole Maurey : Mlle Louise
- Antoine BalpĂȘtrĂ© : le docteur Delbende
- Martine Lemaire : SĂ©raphita Dumontel
- LĂ©on Arvel : Fabregars
- Jean Danet : Olivier
- Gaston SĂ©verin : le chanoine
- Yvette ĂtiĂ©vant : la femme de mĂ©nage, compagne de DufrĂȘty
- Germaine Stainval : la patronne du café
- Bernard Hubrenne : Louis DufrĂȘty, un prĂȘtre dĂ©froquĂ©
Analyse
Le film est un mĂ©lange de dialogues et de commentaires. FondĂ© sur la voix intĂ©rieure du prĂȘtre autant que sur les sĂ©quences filmĂ©es, ce film est lâadaptation de Journal d'un curĂ© de campagne, un roman de Georges Bernanos publiĂ© en 1936 et rĂ©compensĂ© la mĂȘme annĂ©e par le Grand prix du roman de l'AcadĂ©mie française.
FidĂšle Ă l'esprit de l'Ă©crivain, Bresson Ă©pure au maximum le rĂ©cit en composant une suite de sĂ©quences d'une exemplaire sobriĂ©tĂ©. Ă tel point que François Truffaut a pu dire de ce film, quâil admirait particuliĂšrement, que chacun de ses plans est « aussi vrai quâune poignĂ©e de terre ». Bresson limite le plus possible les expressions et les intonations de ses comĂ©diens professionnels. Par la suite, il ne travaillera d'ailleurs plus qu'avec des amateurs, qu'il appellera des « modĂšles ». S'imposant une distance remarquable par rapport Ă son sujet : « un homme qui raconte ses perpĂ©tuels Ă©tats d'Ăąme », il se refuse Ă tout effet mĂ©lodramatique et Ă toute interprĂ©tation mystique.
Film profondĂ©ment religieux et chrĂ©tien, Journal d'un curĂ© de campagne est aussi l'exploration du comportement d'un ĂȘtre rebelle en proie Ă une idĂ©e fixe, ce qui est une constante dans l'Ćuvre de Bresson. S'abstenant de tout « psychologisme », comme de tout jugement de valeur, l'auteur montre uniquement ce qui lui semble suffisant de dĂ©voiler, faisant ainsi du Journal d'un curĂ© de campagne une Ćuvre envoĂ»tante et mystĂ©rieuse.
RĂ©compenses
- Prix Louis-Delluc 1950
- Grand Prix, Venise 1950
- Prix MĂ©liĂšs en 1951
- Prix OCIC, 1951[2]
- Grand prix du cinéma français, 1951.
Notes et références
- « Le Journal d'un curé de campagne de Robert Bresson ressort restauré en salle », sur lefigaro.fr,
- « Journal d'un curé de campagne - prix OCIC Venise 1951 », sur www.signis.net (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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- Allociné
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- Ciné-Ressources
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