Joseph Espalioux
Joseph Espalioux est un artiste peintre né à Saint-Bonnet-les-Tours-de-Merle le , mort à Toulouse le [1].
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière de Pamiers (rue du Foulon) (d) |
Période d'activité |
- |
Nom de naissance |
Joseph Jean Pierre Espalioux |
Nationalité |
Française |
Activité | |
Formation |
autodidacte |
Mouvement |
« Espaligraphie » |
Biographie
Joseph Espalioux naît en 1921 à Saint-Bonnet-les-Tours-de-Merle. Ses parents sont Jeanne et Romain Espalioux, ce dernier exerçant le métier de maréchal-ferrant.
À partir de 1950 la vie de Joseph Espalioux passe par plusieurs métiers: d'abord mineur pendant deux années sur un chantier de l'E.D.F., il part ensuite pour l'Ariège où il a des attaches familiales (sa sœur, enseignante, l'y a précédé), travaillant aux Établissements Ricalens à Lavelanet, puis chez Vergé, fabricant de meubles au Mas-d'Azil. À partir de 1955, la profession de Joseph Espalioux consiste à contrôler les ultra-sons dans l'Usine métallurgique de Pamiers (alors appelée S.M.I.).
Le , il épouse à Pamiers Alice Rivals, native de Cintegabelle, et c'est sur les encouragements d'Alice qu'à partir de 1957 il en vient à la peinture, d'abord ne poursuivant que sa pratique du dessin à l'encre de Chine pendant ses loisirs, pour rapidement s'aménager un atelier où pratiquer plus largement la gouache, le pastel, l'huile et l'acrylique.
Passionné de vélo, ainsi que l'énonce un de ses tableaux qui est un hommage à Jacques Anquetil[2], Joseph Espalioux décède d'un accident cardiaque survenu lors d'une participation à une excursion cycliste en . Il repose au cimetière de Pamiers.
Thèmes dans l'œuvre
- Les chevaux: « La série de ses chevaux: elle est innombrable. Les voici en automne, en été, cabrés, paissant, noyés par l'orage, à l'écurie, chez le maréchal-ferrant, réduits à des têtes abstraites, à des signes symboliques. Rien de gratuit: c'est chaque fois une lumière différente dans laquelle ils sont pris. C'est cette lumière qui intéresse l'artiste parce qu'elle exprime les conditions différentes de l'existence »[3].
- Les paysages: « Le même mystère enveloppe ses paysages: Pamiers s'endort dans les rouges et les sombres. Foix ou Montségur hissent leurs châteaux sur des collines, perdues dans le ciel, devenues inaccessibles, sacrées... Venise, ensommeillée, ajoute à la puissance d'évocation »[3]. « Le contact avec la terre d'Espagne a été pour Espalioux une révélation. Il n'a pas été le même après. Il a révisé, repensé son art. L'une de ses trouvailles d'exposition consiste à présenter côte à côte, pour le contraste, des vues de l'Espagne et de l'Italie. Le peintre, jouant des trasparences nacrées, a su rendre le charme voluptueux, langoureux, quasi-magique du paysage iltalien. L'Espagne, c'est un autre monde qu'Espalioux a ressenti. C'est la confrontation avec un pays dont l'âme profonde, populaire, demeure, grâce au ciel, inchangée »[4].
Expositions personnelles
- Galerie du Taur, Toulouse, .
- Ambassade d'Espagne, Lisbonne, .
- Galerie du Chevalier de la Barre, Paris (Montmartre), avril-.
- Galerie Amadis, Madrid, .
- Maison des jeunes et de la culture, Pamiers, , octobre-, octobre-, , , octobre-, , novembre-[5], novembre-[6].
- Mairie de Mirepoix (Ariège), .
- Galleria d'arte moderna "Alba"", Ferrare, 1973.
- Galerie Saint-Antoine, Lyon, .
- Galerie Galatée, Paris (Montparnasse), octobre-.
- Mairie d'Ax-les-Thermes, .
- Crailsheim, .
- Galerie de France, rue de l'Hôtel-Colbert, Paris, 1978, .
- Mairie de Lavelanet, .
- Mairie de Limoux, .
- Foyer culturel, Castres, .
- Maison des jeunes et de la culture de Brive-la-Gaillarde, .
- Galerie Herouet, Paris, , .
- Œuvres d'Espagne, Musée Goya, Castres, avril-[7].
- Musée Toulouse-Lautrec, Albi, .
- Galerie L'Historial, Issoire, .
- Galerie d'art de l'aéroport d'Orly, .
- Hall du démocrate vernonnais, Vernon (Eure), 1985.
- Le Procope, Paris, .
- Vente de l'atelier Joseph Espalioux, Hôtel Drouot, Paris, Claude Robert, commissaire-priseur à Paris, lundi [8].
- Galerie Annie Angé, Pamiers, .
- Joseph Espalioux, le peintre de la lumière, Salle Joseph-Espalioux, Pamiers, [9].
- Vente de l'atelier Joseph Espalioux, Château de Lasserre, Stanislas Machoïr, commissaire-priseur à Montastruc-la-Conseillère, .
- Joseph Espalioux - Le cheval et le cyclisme, Galerie hAbEO, Vichy, 2012[2].
- Hommage à Joseph Espalioux - Collection Alice Espalioux, Espace d'art des Carmes, Pamiers, octobre- - [10].
Expositions collectives
- Salon des indépendants ariégeois, 1960.
- Salon d'automne, Paris, 1963.
- Salon des indépendants, Grand Palais (Paris), 1970, 1971, 1972, 1973, 1974, 1975, 1976, 1979, 1984[11].
- Hommage à Bertrand Russell, Rotunda Gallery, Londres, .
- Salon d'hiver, Paris, .
- Grand Prix Paul-Ricard, Île de Bendor, .
- Salon de la Société nationale des beaux-arts, Béziers, .
- Salon des arts plastiques modernes, Parc Chanot, Marseille, .
- Galerie Duncan, Paris, .
- Foire aux arts plastiques, Mazamet, juin-.
- Galerie Forum, Paris, 1975.
- Centre d'art contemporain de Tokyo, 1977.
- Galerie Claude Jory, Faubourg Saint-Honoré, Paris, 1978.
- Espagne d'hier et d'aujourd'hui, Galerie de l'arc-en-ciel, Paris, .
- Salon d'automne d'Issoudun, .
Réception critique
- « Une facture vigoureuse, même parfois flamboyante, faisant plus ou moins appel au contour, des tons inattendus dans leur entrechoquement, une méthode extrêmement personnelle: voilà comment pourrait se définir l'œuvre d'Espalioux... Regardée de près, la matière grumeleuse de ses toiles, comme taillée au couteau sur un empâtement de glèbe, mais que le pinceau finement rehausse par les nuances ultimes, dépend moins d'une technique fortuite ou arbitrairement adoptée que d'un travail pictural en intime relation avec un sens inné des choses de la nature. Volontiers aride ou violent envers les paysages, il sait aussi se montrer tendre dans ses représentations d'animaux, le cheval en particulier, et sans cesse se heurtent chez lui les tendances opposées, orageuses et paisibles, dont la résultante est d'un profond romantisme. Ne serait-ce que ce goût de l'Espagne, ou des mystérieuses ruines de Montségur, faisant un peu penser à certains dessins de Victor Hugo: un souffle passionné traverse l'ensemble de l'œuvre que l'on ne peut isoler d'une technique en elle-même vivante et essentiellement lyrique. » - Denis Roger[12]
- « Les Œuvres d'Espagne expriment, dune manière fort personnelle, des thèmes comme la corrida, le flamenco ou les rues typiques d'Espagne... Par une pâte riche et vibrante, par un dessin parfaitement structuré et maîtrisé, Espalioux sait rendre l'âme profonde de ce pays au charme voluptueux, si violent et austère à la fois. » - E.G[7].
- « Joseph Espalioux est un artiste autodidacte. Il nous avoue franchement : « je connais bien les chevaux, je fus maréchal-ferrant ». En quelques traits, il campe l'animal, nerveux, musclé, d'un naturel parfait. Ses taureaux sont aussi justes d'attitudes que solidement établis. Cernant d'un trait noir, virulent, décisif ses personnages, ses guitaristes espagnols sont la vie même. Cet artiste modeste, inquiet, a poussé ses recherches jusqu'à l'art abstrait. Ses compositions forment un tout compact, solide, où les fonds se mêlent de façon admirable au sujet principal, et quelles précieuses couleurs! Unissant la puissance de la pâte à la délicatesse des tons, Joseph Espalioux est véritablement un peintre complet. » - Henri Héraut[13]
- « Des paysages du sud-ouest, des chevaux, un goût de la pâte riche et généreuse, une grande sincérité dans le réalisme: l'artiste proclame ses origines terriennes tout au long de son œuvre. » - Gérald Schurr[14]
- « Cet artiste nous a laissé une œuvre considérable, une œuvre très variée, d'un travail personnel qui ne ressemble à aucun autre. Peintre du midi de la France, Joseph Espalioux a apporté dans ses toiles le soleil et la clarté des paysages qu'il connaît bien, la matière y est colorée, sa palette ressemble à un grand éventail de couleurs. Dans l'œuvre de Joseph Espalioux, tout est sûreté et fermeté. La matière est généreuse, pleine de force, le graphisme ne retenant que l'essentiel. Sa peinture dégage un sentiment de chaleur qui réchauffe l'âme. » - Jean Valette, conservateur du musée de Frontignan
Prix et distinctions
Musées et collections publiques
- Musée Labenche, Brive-la-Gaillarde.
- Centre d'études et musée Edmond-Michelet, Brive-la-Gaillarde.
- Musée Goya, Castres, Los olvidados et Losa, peintures.
- Musée des beaux-arts de Gaillac, trente toiles (donation Alice Espalioux).
- Musée municipal de Frontignan.
- Salle Joseph-Espalioux, Rue Jules-Amouroux, Pamiers[15].
- Salle polyvalente, mairie de Saint-Bonnet-les-Tours-de-Merle
Collections privées
- Collection Sony, Osaka.
Références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Site Alceste Art, Exposition Joseph Espalioux - Le cheval et le cyclisme, Galerie hAbEO, Vichy, 2012
- Jean Roques, Joseph Espalioux à la Berbie, un peintre de la lumière in La Dépêche du Midi, lundi 7 septembre 1981.
- Geneviève Jamet-Cortat, Joseph Espalioux, in Catalogue de la vente de l'atelier Joseph Espalioux, Claude Robert, Paris, 5 octobre 1987.
- Louis Frouté, Joseph Espalioux, ou la découverte d'un univers, in L'Ariégeois, décembre 1982.
- Pierre Duzac, Pamiers: Peintures de Joseph Espalioux - Une nouvelle facture sur des thèmes favoris, in La Dépêche du Midi, novembre 1983.
- E.G., Vernissage d'œuvres d'Espagne - Joseph Espalioux: chaleur et simplicité, in La Dépêche du Midi, lundi 13 avril 1981.
- La Gazette de l'Hôtel Drouot, vendredi 2 octobre 1987.
- Henri Hubert, Joseph Espalioux, le peintre de la lumière, La Dépêche, 17 août 1999
- J.-Ph. C., Pamiers - Espalioux: nouvelle mise-en-lumière, La Dépêche, 10 octobre 2012, article assorti d'un film-vidéo: Daniel Despothuis évoque Joseph Espalioux, durée 1 min 13 s.
- Ouvrage collectif, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Denoël, 1984.
- Denis Roger, Espalioux à la Galerie Galatée, 132 boulevard du Montparnasse, in Carrefour des arts, octobre 1976.
- Henri Héraut, Joseph Espalioux, in L'Amateur d'art, novembre 1987.
- Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1988.
- Mille tiroirs, La salle Joseph-Espalioux à Pamiers
Bibliographie
- Jean Cassou, Pierre Courthion, Bernard Dorival, Jacques Duby, Serge Fauchereau, René Huyghe, Jean Leymarie, Jean Monneret, André Parinaud, Serge Roumeguère, Michel Seuphor, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Denoël, 1984.
- Claude Robert, Catalogue de la vente de l'atelier Joseph Espalioux, Hôtel Drouot, Paris, .
- Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1988.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Delarge
- (nl + en) RKDartists
- Jean-Pierre Delarge, Joseph Espalioux, in Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains.