Joseph Amand de Vasselot d'Annemarie
Joseph Amand de Vasselot d'Annemarie, né le à La Guierche (commune de Saint-Amand-sur-Sèvre)[1], mort fusillé à Mesnard-la-Barotière le , est un officier de marine français et combattant vendéen lors de la Guerre de Vendée pendant la Révolution française.
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(à 33 ans) Mesnard-la-Barotière |
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Biographie
Origines
Joseph A(r)mand[2] (de)[3] Vasselot, dit baron de Vasselot[4] - [5], est le cinquième enfant issu du mariage le de Jacques Vasselot (1713-1787), "marquis" de Vasselot, d'Annemarie et de Saint-Mesmin, et de Françoise Petit de la Guierche (1735-1777)[6].
Joseph Amand appartient à la branche d'Annemarie de la famille de Vasselot, d'ancienne noblesse française. Il est connu sous le nom de chevalier d'Annemarie et de baron de Vasselot, seigneur de Charlet[6].
Son enfance s'écoule au Chateigner, paroisse de Jazeneuil, près de Lusignan. Il est reçu chevalier de Malte le [6].
Carrière maritime
Ă€ 15 ans, Joseph Amand de Vasselot part pour Brest, et entre dans la Marine Royale avec le grade d'aspirant[7].
Dans les années qui suivent, ses engagements successifs vont le conduire à participer à la guerre contre l'Angleterre, et à prendre part à la lutte pour l'indépendance des futurs États-Unis d'Amérique[4].
En 1780-1781, Joseph Amand Vasselot est garde marine sur le Magnanime (vaisseau de 74) à l'armée d'Europe.
En 1782-1783, il est enseigne sur le Clairvoyant, armée des Antilles, puis le Northumberland.
En 1784-1786, il est enseigne sur le Danaë (frégate de 39), aux îles du Vent.
En 1786, il devient lieutenant sur la Félicité (frégate de 39), escadre d'évolution.
Joseph Amand a également commandé la goélette du Roi, la Louise, du au [8].
Il devient franc-maçon en 1786, au sein de la loge L'Heureuse Rencontre de Brest[9].
Le , Joseph Amand quitte la Marine pour habiter sa terre de Charlée (ou Charlet) près de Châtellerault dont il hérite à la mort de son père.
Activité pendant la période révolutionnaire
En 1789, il est électeur de la noblesse aux États Généraux[10]. Par sa participation à la guerre d'indépendance américaine, et par son activité au sein de la loge maçonnique L'Heureuse Rencontre, Joseph Amand est alors probablement ouvert aux « idées nouvelles » portées par la Révolution française.
En 1790, Joseph Amand Vasselot est commandant en second de la garde nationale de Châtellerault[6].
La fuite du roi et son arrestation à Varenne provoquent l'émigration en masse de ceux qui se font un devoir de libérer leur Souverain. Joseph Amand Vasselot émigre alors une première fois, probablement en , revient pour éviter les conséquences de la loi sur les émigrés, et émigre à nouveau le [11]. Il prend part à la campagne de 1792, dans le Régiment de chasseurs à cheval de l'armée des Princes, composé de compagnies de la Marine. Après Valmy, il se retrouve à Aix-la-Chapelle chez sa sœur où il reste deux ans.
Cousin de La Rochejacquelein, de Lescure et de Grignon de Pouzauges[4], et connaissant Charette avec lequel il a navigué sur le Clairvoyant[12], disposant du fief familial de Saint-Mesmin en pleine Vendée militaire, Joseph Amand a les relations pour prendre part à la résistance.
En , il part pour l'Angleterre et devient aide de camp du comte de Puisaye. Envoyé en mission en France, il y débarque le , est arrêté et emprisonné à Rennes, puis libéré le . Aidé par le comte de Grignon, son cousin, il remplace alors Sapinaud, qui, découragé, s'est démis de ses fonctions dans l'armée vendéenne.
Il bat les troupes républicaines à Saint-Michel-Mont-Mercure fin , aux Epesses et à Saint-Laurent-sur-Sèvre[13]. Il tente alors une diversion à Fontenay afin de dégager Charette, mais la rivière en crue empêche ses chevaux de passer[12]. Déguisé en marchand de bestiaux, il est reconnu et arrêté le . Jugé aux Herbiers, il est condamné à mort. La légende dit qu'il est fusillé à Mesnard-la-Barotière le sous les fenêtres de sa fiancée, Marie Eléonore de Mesnard, forcée d'assister à l'exécution par les soldats Bleus[6]. Toutefois un acte de notoriété du 10 floréal an 11 () prouve qu'il est fusillé et enterré aux Herbiers au château du Landreau avec plusieurs de ses compagnons[14]. Il est alors l'un des derniers vendéens[15].
Hommages
- Plaque érigée le au château de Mesnard par le Souvenir Vendéen à la mémoire d'Armand de Vasselot et de ses compagnons
- Monsieur de Vasselot, chanson d'Anne Bernet, 1985[16].
Notes et références
- François-Alexandre de La Chesnaye Desbois (1699-1784), Dictionnaire de la noblesse, 2de édition, Tome XII, 1778, p. 740 : "Joseph-Amand [de Vasselot], né le 18 juillet 1762"
- Certains auteurs ont déformé le prénom "Amand" en "Armand". Et l'on trouve également "Joseph Amand" raccourci en "Amand" seul.
- L'usage de la particule n'est pas figé. S'il est probable que Joseph Amand fut baptisé sous le patronyme "Vasselot" (sans "de" devant), les commentateurs ultérieurs prirent l'habitude d'y accoler une particule. Le frère aîné de Joseph Amand, Jacques (1758-1828), reçut d'ailleurs les honneurs de la Cour sous le titre de "comte de Vasselot d'Annemarie" en 1789. Ces variations peuvent étonner aujourd'hui, mais elles étaient courantes à l'époque. Elle n'ôtent ni n'ajoutent rien à l'état noble.
- Alphonse de Beauchamp, Histoire de la Guerre de la Vendée, ou tableau des guerres civiles de l'Ouest depuis 1792 jusqu'en 1815, Paris, 1820, p. 221
- Armorial de la noblesse du Poitou convoquée pour les États Généraux en 1789, Poitiers, 1874. Le titre du chef de famille, marquis, est ensuite décliné : ses frères sont comte, vicomte et baron de Vasselot.
- Armand (1919-2003) et Philippe (1950-) de Vasselot de Régné, Une histoire de famille, 2003
- François-Alexandre de La Chesnaye Desbois (1699-1784), Dictionnaire de la noblesse, 2de édition, Tome XII, 1778, p. 740 : "Joseph-Amand [de Vasselot], [...] à l'École de la Marine, dont il est aspirant"
- Archives du Ministère de la Marine, États de service
- Jean-Marc Van Hille, Dictionnaire des marins francs-maçons, gens de mer et professions connexes aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, SPM Société Ponantaise d'Histoire Maritime, 2011, p. 523
- Armand de La Porte, Armorial de la noblesse du Poitou convoquée pour les États Généraux en 1789, Poitiers, 1874. On notera qu'Amand Joseph figure là sous les prénoms d'Auguste Jules : les initiales sont les mêmes, et les prénoms ont pu être reconstitués à partir de ces initiales par un historien expéditif. Il reste que la désignation de la terre de Charlet (ou Charlée) ne laisse aucun doute : il s'agit bien de Joseph Amand, seigneur de cette terre en 1789.
- Alfred Prouhet, Les électeurs de la noblesse du Poitou en 1789, Mémoire de la société des antiquaires de l'Ouest, 1re série, XXV, 138 et 139 et Antoine Proust, Archives de l'Ouest, série A N° 1. Prouhet 139 : "Lieutement de vaisseau, propriétaire à Châtellerault, son domicile, émigra le 21 juin 1792"
- Françoise de Marcé des Louppes, Un vendéen oublié : Joseph-Amand de Vasselot d'Annemarie (1762-1796), revue du Bas-Poitou, 1958, p. 411 à 418
- Alphonse de Beauchamp, Histoire de la Guerre de la Vendée, ou tableau des guerres civiles de l'Ouest depuis 1792 jusqu'en 1815, Paris, 1820, p. 221 à 225
- Archives de la Vendée 3E 019. Minutes notariales en ligne - Notaire Allard An 11 vues 305 et 306 sur 492.
- Alphonse de Beauchamp, Histoire de la Guerre de la Vendée, ou tableau des guerres civiles de l'Ouest depuis 1792 jusqu'en 1815, Paris, 1820. Dans cet ouvrage, l'auteur consacre un long passage à Joseph Amand Vasselot. Il conte notamment sa carrière, son parcours militaire, la chute du château de Saint-Mesmin qui tint tête à 2 000 soldats bleus avec seulement 50 défenseurs, la résistance de Vasselot après la mort de Charette, et son arrestation aussitôt suivie de son exécution. Beauchamp précise : « Ce chef [Charette] alors aux abois, Vasselot et Grignon, qu'on peut nommer les derniers vendéens, eurent à soutenir tout le poids de la guerre ».
- Historienne et femme de lettres, Anne Bernet livre dans sa chanson Monsieur de Vasselot un texte inspiré, et historiquement fidèle
Sources complémentaires
- Alphonse de Beauchamp, Histoire de la Guerre de la Vendée, ou tableau des guerres civiles de l'Ouest depuis 1792 jusqu'en 1815, Paris, 1820, p. 221 à 225
- Françoise de Marcé des Louppes, Un vendéen oublié : Joseph-Amand de Vasselot d'Annemarie (1762-1796), revue du Bas-Poitou, 1958, p. 411 à 418