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Jon Miller

Jon Wesley Miller (né à San Francisco, Californie, États-Unis le ) est un commentateur sportif. Depuis 1997, il est descripteur à la radio et à la télévision des matchs des Giants de San Francisco de la Ligue majeure de baseball.

Jon Miller
Image illustrative de l’article Jon Miller
Jon Miller en 2008

Naissance
San FranciscoCalifornie
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Profession Commentateur sportif
Années d'activité Depuis 1974
MĂ©dias actuels
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Média Radio, télévision
Historique
Radio KNBR
Télévision NBC Bay Area

Animateur de Sunday Night Baseball sur la chaîne télévisée ESPN et à l'emploi d'ESPN Radio de 1990 à 2010, il est récipiendaire en 2010 du prix Ford C. Frick remis par le Temple de la renommée du baseball.

Carrière

DĂ©buts

Avant de faire des études en communications, Jon Miller apprend les rudiments du métier de commentateur sportif en narrant des parties de Strat-O-Matic (en)[1], un jeu de société basé sur le baseball qu'il est possible de jouer seul. Il accompagne la description du « match » de bruits de foule, de la voix de l'annonceur du stade, jusqu'au son de l'orgue[2]. À l'école secondaire Hayward High, il décrit les matchs de basket-ball scolaires pour KMIL, une station de radio fictive qu'il invente, et fait passer les enregistrements sur le système d'intercom[3]. À l'adolescence, il s'amuse à lancer au micro du restaurant A&W qui l'emploie un « au revoir » officiel aux clients à la fermeture de l'établissement, à qui il chante ensuite l'hymne national[3]. Il nomme les descripteurs du baseball des Giants de San Francisco à la radio, Lon Simmons et Ross Hodges, comme principales inspirations de jeunesse[4]. Étudiant au collège communautaire de San Mateo, Miller ne complète pas ses études et quitte l'école à l'âge de 20 ans pour un emploi à la jeune station de télévision KFTY Channel 50 (en) de Santa Rosa, qui le fait rapidement directeur des sports. Dans ses premières années, il est aussi en ondes à la radio KMPX-FM (en) de San Francisco[5]. En 1972 et 1973, il décrit les matchs des Golden Seals de la Californie, un club de la Ligue nationale de hockey[6].

Un jour d'avril, d'un coin de la galerie de presse du Candlestick Park de San Francisco, Miller enregistre une description d'un match entier des Giants. Il soumet par la suite la bande, jamais diffusée, de ce match, aux Athletics d'Oakland : le descripteur des matchs de l'équipe, Monte Moore, aime ce qu'il entend et demande que l'on engage Miller[3].

Il est pour la première fois descripteur des matchs de baseball des Ligues majeures en 1974 pour les Athletics, aux côtés de Moore, vétéran du micro, sur les ondes de KEEN 1370 AM (en)[7]. Le duo décrit d'ailleurs la victoire des Athletics en Série mondiale 1974. Mais le jeune Miller, 23 ans, est abruptement congédié en janvier 1975 par Charlie O. Finley, propriétaire des A's[5].

Avant de s'établir définitivement dans le monde du baseball, Miller décrit les matchs de basket-ball collégial des Dons de San Francisco (1975-1980), ceux des Golden State Warriors de la NBA (1979-1982, des Earthquakes de San Jose de la NASL (1975-1976) et des Diplomats de Washington de la NASL en 1977[6].

Il retrouve plus tard un micro Ă  la description de matchs de baseball en 1978 et 1979 pour les Rangers du Texas[8] - [9].

Red Sox de Boston

De 1980 Ă  1982, Jon Miller est l'un des descripteurs des matchs des Red Sox de Boston[10] - [11] sur les ondes de WITS 1510 AM (en)[12] - [13].

En juin 1981, une grève des joueurs interrompt pendant 50 jours la saison de la Ligue majeure de baseball. Miller, qui est alors descripteur des matchs des Red Sox de Boston, invite des personnalités locales à jouer à Strat-O-Matic (en) et, avec son collègue Ken Coleman, il décrit les parties comme s'il s'agissait de matchs réels[14]. Ceux-ci sont diffusés à la radio bostonnaise dans la case horaire où auraient normalement dus être présentés des matchs des Red Sox[12]. Accompagnée d'enregistrements de bruits de foules et de sons de bâtons cognant la balle, l'illusion est si réussie qu'il n'est pas rare que des abonnés de saison téléphonent à la station pour s'offusquer de ne pas avoir été informé que la grève du baseball était terminée et que les matchs des Red Sox avaient repris[12] - [15]. Miller et ses comparses simulent également le match des étoiles[12], programmé pour le à Cleveland mais finalement reporté au . Les parties de Strat-O-Matic à la radio diffusées de Boston sont éventuellement aussi diffusées à la radio de Dallas, Cleveland[15] et sur 28 stations de Nouvelle-Angleterre[12].

Orioles de Baltimore

En 1983, il quitte pour Baltimore où il fait la description des matchs des Orioles. Ceux-ci remportent la Série mondiale 1983 et Miller annonce le dernier retrait, réalisé par Cal Ripken à la fin du 5e match de la finale contre les Phillies de Philadelphie. D'abord employé par la station de radio WFBR (en) de Baltimore[16], il signe éventuellement un contrat avec les Orioles, ce qui lui permet de demeurer le descripteur lorsque les droits de radiodiffusion passent à un compétiteur, WCBM (en), en 1987[17], puis WBAL (en) à partir de 1988[18]. Miller est la voix des Orioles pendant 14 saisons. Il décrit aussi les matchs à la télévision locale WMAR-TV (en) de 1991 à 1993[19].

Le , Jon Miller, avec Ă  ses cĂ´tĂ©s le prĂ©sident des États-Unis Bill Clinton dans la rĂ©gie d'ESPN au Camden Yards de Baltimore[20], annonce le 2 131e match consĂ©cutif de la vedette des Orioles Cal Ripken, qui bat alors l'impressionnant record de Lou Gehrig.

Miller est congĂ©diĂ© en octobre 1996 par le propriĂ©taire du club, Peter Angelos, qui dit trouve Miller trop « enjouĂ© » en ondes mĂŞme lorsque l'Ă©quipe perd, et qu'il aimerait le voir davantage « saigner noir et orange » (les couleurs des Orioles)[21]. Miller, de son cĂ´tĂ©, accuse Angelos de ne lui avoir jamais adressĂ© la parole en trois ans[21] et de trouver des excuses pour ne pas nĂ©gocier Ă  la hausse son contrat de 450 000 dollars par an[22]. Il affirme aussi qu'Angelos aurait dĂ©clarĂ© son agent qu'il ne savait pas « pourquoi il donnait tant d'argent Ă  quelqu'un de si nĂ©gatif envers le club »[21]. Le congĂ©diement inattendu de Miller cause un outrage parmi les partisans des Orioles, qui se rangent derrière l'animateur[22] - [23]. Le journal local The Baltimore Sun va jusqu'Ă  traiter Angelos de mĂ©galomane, de « patron de l'enfer », de « danger pour la communautĂ© » et de « personnage de Dilbert »[24].

Giants de San Francisco

Jon Miller au centre de ses collègues descripteurs des matchs des Giants, Duane Kuiper et Mike Krukow, le 31 octobre 2012 à San Francisco.

Peu après son renvoi par les Orioles, Jon Miller signe un contrat de 2,1 millions de dollars pour 5 ans avec les Giants de San Francisco, dont il devient la voix Ă  la radio et Ă  la tĂ©lĂ©vision Ă  partir de la saison 1997[22]. En date de 2015, il dĂ©crit les matchs des Giants principalement Ă  la radio, oĂą il peut ĂŞtre entendu sur les ondes de KNBR, gĂ©nĂ©ralement accompagnĂ© de Dave Flemming[9]. Ă€ la tĂ©lĂ©vision, il dĂ©crit des matchs du club Ă  NBC Bay Area[9].

En 2007, il décrit sur les ondes de la radio KNBR le 756e circuit en carrière de Barry Bonds, qui bat le record de Hank Aaron[11].

Miller décrit les victoires des Giants lors des Séries mondiales de 2010, 2012 et 2014.

Télévision

Il est l'un des descripteurs qui se succèdent de semaine en semaine à la description du match de baseball du samedi soir (Game of the Week) à la chaîne de télévision NBC de 1986 à 1989[11].

Il est régulièrement à l'antenne des matchs de baseball radiodiffusés et télédiffusés par ESPN le dimanche soir comme hôte de Sunday Night Baseball pendant 21 ans, de 1990 à 2010, aux côtés de Joe Morgan[25]. Le style de plus en plus « grincheux » de Morgan, qui a de moins en moins la cote auprès des téléspectateurs, contraste avec le ton plus léger de Miller[25]. Le contrat du duo n'est pas renouvelé après la saison 2010, mais le réseau offre à Miller de décrire des matchs pour ESPN Radio[26].

Miller décrit les matchs de 13 Séries mondiales consécutives pour ESPN Radio[9].

Sa voix est entendue en 1982 dans un épisode de la série télévisée Cheers, alors qu'on l'entend décrire un match des Red Sox de Boston[27]. On entend aussi brièvement sa voix dans les films Summer Catch[28] et 61* ainsi que dans la version anglaise du film d'animation Mes voisins les Yamada. Il fait deux apparitions dans la comédie de situation Arli$[27].

Style

Jon Miller est notable pour ne pas « angliciser » la prononciation des noms des joueurs d'origine hispanique et de prononcer leurs noms correctement en espagnol, une langue qu'il maîtrise bien[29] - [30]. Connu pour son humour et son irrévérence[31] en ondes, il lui arrive aussi de ponctuer ses interventions de japonais ou d'hawaïen[30], ou encore de citations de Shakespeare[30]. En 1988, alors que les Orioles de Baltimore amorcent la saison en établissant un record de la Ligue américaine de 21 défaites consécutives[32] - [33], Miller amorce la diffusion du 18e match de cette séquence[34] en récitant les deux premiers paragraphes du chapitre 54 des Grandes Espérances de Charles Dickens[35].

Jon Miller est réputé pour ses imitations de Bob Sheppard[36], annonceur au Yankee Stadium de New York, de Sherm Feller, annonceur au Fenway Park de Boston[37], de collègues commentateurs sportifs tels Harry Caray, Harry Kalas, Jack Buck[30], Chuck Thompson et Brooks Robinson[31]. Il fait aussi une excellente imitation du légendaire descripteur des matchs des Dodgers de Los Angeles, Vin Scully[38], reproduisant sa voix et ses intonations non seulement en anglais, mais aussi en lui prêtant des mots en espagnol ou en japonais[39], imitant ainsi un annonceur des Giants de Tokyo qui s'inspirait de Scully[40].

Honneurs

Jon Miller remporte en 2010 le prix Ford C. Frick remis par le Temple de la renommée du baseball[41]. Il accepte le prix le lors d'une cérémonie à Cooperstown[16].

Il est en nomination pour un prix Emmy en 1995 et 1996[9]. Finaliste Ă  6 reprises pour un ACE Award, il remporte le prix pour sa description des matchs de baseball en 1991 et 1996[9].

En 1998, il est élu commentateur sportif de l'année aux États-Unis par la National Sportscasters and Sportswriters Association (NSSA). Il est élu au Temple de la renommée de cette association le [42].

Vie personnelle

Jon Miller est marié durant 7 ans à une femme qu'il épouse alors qu'il est dans la jeune vingtaine. Le couple a deux filles. En 1986, Miller renoue avec son ancienne baby-sitter, Janine Allen, qu'il n'a pas revue depuis l'enfance. Celle-ci, de 5 ans l'aînée de Miller, est elle aussi divorcée après une union de 16 années dont est issue une fille. Miller et Allen se marient en 1987 et ont plus tard un fils[3].

En 1998, Jon Miller co-écrit avec Mark S. Hyman le livre Confessions of a Baseball Purist: What's Right—and Wrong—with Baseball[43].

Notes et références

  1. (en) Baseball Fans Stay True to Low-Tech Board Game, Uri Berliner, NPR, 19 avril 2005.
  2. (en) More Than Just a Game for Jon Miller, Richard Sandomir, New York Times, 25 juillet 2010.
  3. (en) Jon Miller's passion takes him to Hall of Fame, Bruce Jenkins, San Francisco Chronicle, 18 juillet 2010.
  4. (en) 2010 Ford C. Frick Award Winner Jon Miller, site du Temple de la renommée du baseball.
  5. (en) Jon Miller’s tough rookie year (with 1974 photo!), Peter Hartlaub, San Francisco Chronicle, 13 juillet 2012.
  6. (en) Radio made Jon Miller raconteur in TV booth, Jorge L. Ortiz, USA Today, 21 juillet 2010.
  7. (en) Oakland Athletics Baseball On The Radio, Bay Area Radio Museum.
  8. (en) All-Time Broadcasters, site des Rangers du Texas.
  9. (en) Broadcasters, site des Giants de San Francisco. ConsultĂ© le 22 mars 2015.
  10. (en) New Red Sox on-the-air combination, Bangor Daily News (en), 22 avril 1980.
  11. (en) Miller wins Ford C. Frick Award, Associated Press, 1er fĂ©vrier 2010.
  12. (en) Fake broadcasts quench baseball thirst, United Press International, 13 juillet 1981.
  13. (en) Jon Miller, site du National Radio Hall of Fame (en).
  14. (en) Broadcaster Jon Miller, Sports Illustrated, 26 aoĂ»t 1991.
  15. (en) Miller on How Strat-O-Matic Kept Him Broadcasting Games During the 1981 Baseball Strike, NPR, 17 juillet 2011.
  16. (en) Jon Miller selected as Frick Award winner, Dan Connolly, The Baltimore Sun, 1er fĂ©vrier 2010.
  17. (en) Tuesday, Sept. 8 Baseball Today, Associated Press, 7 septembre 1987.
  18. (en) Orioles returning to WBAL Radio for this season and beyond, Rachel Bernstein, The Daily Record (en), 8 fĂ©vrier 2011.
  19. (en) New Oriole Broadcaster Has Hollywood Connections, Ray Frager, The Baltimore Sun, 23 dĂ©cembre 1990.
  20. (en) Minimum of words gets maximum effect 2,131: Ripken passes Gehrig, Milton Kent, The Baltimore Sun, 7 septembre 1995.
  21. (en) For Angelos, It's Owner and Duty, Marc Fisher, The Washington Post, 2 mars 1997.
  22. (en) Orioles Lose 'Voice,' and Hear an Outcry, New York Times, 2 dĂ©cembre 1996.
  23. (en) Readers in full throat over loss of O's voice, The Baltimore Sun, 10 novembre 1996.
  24. (en) Angelos silences the voice of the Orioles, Mike Littwin, The Baltimore Sun, 4 novembre 1996.
  25. (en) ESPN Baseball’s Inevitable Change, New York Times, 11 novembre 2010.
  26. (en) Joe Morgan, Jon Miller Out at ESPN's Sunday Night Baseball, Anthony Crupi, Adweek, 9 novembre 2010.
  27. (en) Jon Miller Filmography, IMDB.
  28. (en) 'SportsCenter' Trips On Feeble Crossover, Richard Sandomir, New York Times, 21 aoĂ»t 2001.
  29. (en) Lay off Miller when it comes to pronouncing Gomez's first..., Ray Frager, The Baltimore Sun, 2 juillet 1993.
  30. (en) Sarah Mejia, Vin Scully 113 Success Facts - Everything you need to know about Vin Scully, Emereo Publishing, 2014. (ISBN 9781488592225).
  31. (en) Jon Miller: the voice that got away, Kevin Cowherd, The Baltimore Sun, 2 fĂ©vrier 2010.
  32. (en) Orioles finally end 21-game losing streak, United Press International, 30 avril 1988.
  33. (en) It's over! Honest! They win!, Malcolm Moran, New York Times, 30 avril 1988.
  34. (en) 1988 Baltimore Orioles Schedule and Resultsbaseball-reference.com.
  35. (en) Orioles Broadcasters Find 20 Ways to Call a Loss, Norman Chad, The Washington Post, 29 avril 1988.
  36. (en) Sportscaster Jon Miller Plays Not My Job, Wait Wait... Don't Tell Me!, NPR, 1er mars 2013.
  37. (en) Tim Kurkjian, Is This a Great Game, or What?: From A-Rod's Heart to Zim's Head--My 25 Years in Baseball, Macmillan, 2007, p. 16. (ISBN 9781429900331).
  38. (en) Who follows Vin Scully? Jon Miller has a thought, Bill Shaikin, Los Angeles Times, 28 octobre 2014.
  39. (en) Curt Smith, A Talk in the Park: Nine Decades of Baseball Tales from the Broadcast Booth, Potomac Books, 2011. (ISBN 9781597978842).
  40. (en) LA Dodgers playoffs: Behind the scenes with legendary announcer Vin Scully, Ben Bergman, Southern California Public Radio (en), 3 octobre 2013.
  41. (en) Miller's dream culminates with Frick Award, Kyle Maistri / MLB.com, 25 juillet 2010.
  42. (en) 1999 – Jon Miller, site de la National Sportscasters and Sportswriters Association (en).
  43. (en) Jon Miller On Baseball, NPR, 31 mars 1998.

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