John de Robeck
John Michael de Robeck, né le à Naas en Irlande et mort le à Londres, est un officier de marine britannique qui s'illustra pendant la Première Guerre mondiale. Il termina sa carrière avec le grade d'amiral de la flotte.
John de Robeck | ||
L'amiral de Robeck en 1923. | ||
Naissance | Naas, Irlande |
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Décès | (à 65 ans) Londres |
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Allégeance | Royaume-Uni | |
Arme | Royal Navy | |
Grade | Amiral | |
Années de service | 1875 – 1924 | |
Commandement | 9e escadre de croiseurs Commandant en second des Forces navales alliées des Dardanelles Commandant en chef de la Flotte de Méditerranée 2e escadre de la Grande Flotte Commandant de la Flotte de l'Atlantique |
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Conflits | Première Guerre mondiale | |
Distinctions | Grand-croix de l'ordre du Bain Grand-croix de l'ordre de Saint-Michel et Saint-George Grand-croix de l'ordre royal de Victoria |
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Entré très jeune dans la Royal Navy, de Robeck passa par tous les grades subalternes et obtint le commandement de son premier navire en 1897. Nommé contre-amiral, il commanda en 1915 les forces navales alliées engagées dans la bataille des Dardanelles. Sa tentative de passage en force du détroit le ne fut pas loin de réussir, les défenses terrestres turques étant presque à court de munitions, mais la perte de trois cuirassés alliés coulés par des mines obligea de Robeck à interrompre les opérations. L'offensive terrestre qui s'ensuivit se solda également par un échec et il supervisa le rembarquement du corps expéditionnaire au début de l'année 1916.
De Robeck occupa par la suite des responsabilités importantes au sein de la Grand Fleet. Après la guerre, il devint commandant en chef de la flotte de Méditerranée puis de la flotte de l'Atlantique.
Biographie
Du cadet au contre-amiral
John Michael de Robeck naquit le à Naas en Irlande[1]. Il était le fils de John Henry Edward Fock, 4e baron de Robeck — un membre de la noblesse suédoise[2] — et de Zoë Sophia Charlotte Fock (née Burton)[1]. Il entra comme cadet dans la Royal Navy à bord du navire-école HMS Britannia le [3]. Promu aspirant le , il fut incorporé ce même mois à la frégate HMS Shannon dans l'escadre de la Manche puis sur le navire-école d'artillerie HMS St Vincent en rade de Portsmouth en . Il obtint ensuite le grade de sous-lieutenant le suivant et rejoignit le navire-école HMS Excellent au mois d'août, avant d'être transféré sur la canonnière HMS Espoir opérant dans les eaux chinoises en [4].
Après son élévation au grade de lieutenant le [5], il fut muté au début de l'année 1886 sur le cuirassé HMS Audacious, portant la marque du commandant en chef des forces navales britanniques en Chine, puis sur le brick HMS Seaflower en et enfin sur le cuirassé HMS Agincourt, navire amiral de l'escadre de la Manche, en novembre de la même année. En , il fut affecté à l'état-major du HMS Britannia, qu'il quitta en pour passer sur le croiseur cuirassé HMS Imperieuse, navire amiral de l'escadre de Chine. Il retourna finalement sur le Britannia en [4].
En , de Robeck devint officier d'artillerie sur la corvette HMS Cordelia opérant dans la station d'Amérique du Nord et des Antilles ; à la suite de sa nomination au grade de commander — l'équivalent de capitaine de frégate — le [6], il prit le commandement du destroyer HMS Desperate en rade de Chatham le mois suivant. Il commanda ensuite les destroyers HMS Angler () et HMS Mermaid (). Un an plus tard, il embarqua en qualité d'officier à bord du croiseur HMS Pyramus qui servait dans la flotte de Méditerranée[4].
Nommé capitaine le [7], de Robeck fut désigné en juillet de la même année pour commander le HMS Warrior, un navire-dépôt stationné à Portsmouth[8]. Il fut affecté sur le HMS Hercules pour une courte période durant l'été 1902 le temps que les travaux de modernisation entrepris sur le Warrior soient achevés[9]. Quelque temps plus tard, en , il devint commandant du croiseur cuirassé HMS Carnarvon en Méditerranée, puis commandant du cuirassé HMS Dominion dans la Manche en janvier 1908 ainsi qu'inspecteur dans les établissements de formation pour garçons en [4]. Il reçut les insignes de contre-amiral le [10] et fut nommé en amiral des Patrouilles, avec sous ses ordres quatre flottilles de destroyers[4].
Première Guerre mondiale
En , alors que la Première Guerre mondiale venait tout juste d'éclater, de Robeck fut mis à la tête de la 9e escadre de croiseurs, installant sa marque sur le croiseur protégé HMS Amphitrite. C'est à ce poste qu'il s'empara des paquebots allemands SS Schleisen et SS Graecia[4] - [11].
En , de Robeck fut nommé commandant en second de l'escadre de Méditerranée orientale sous les ordres de l'amiral Sackville Carden. Le cuirassé HMS Vengeance portait sa marque. Carden, ayant reçu l'ordre de forcer le détroit jusqu'à Constantinople, effectua une première tentative le qui échoua rapidement. Tombé gravement malade, Carden dut céder le commandement à de Robeck qui transféra sa marque sur le cuirassé HMS Queen Elizabeth au mois de mars[4]. Une nouvelle attaque eut lieu le et fut à deux doigts de réussir, car les batteries turques à terre étaient presque à court de munitions, mais les mines posées dans le détroit entraînèrent la perte de trois cuirassés alliés. De Robeck, ne voulant pas perdre davantage de vaisseaux, annula l'opération[12].
Le , les troupes du général Ian Hamilton débarquèrent au cap Helles, à l'extrémité de la péninsule de Gallipoli, et dans la baie ANZAC, sur la côte ouest de la péninsule. Les forces ottomanes, conseillées par les Allemands, avaient mis à profit les deux mois qui s'étaient écoulés depuis la première offensive navale pour renforcer leurs défenses au sol afin de s'opposer à un éventuel débarquement terrestre[13]. De fait, les premiers assauts conduits par le corps expéditionnaire franco-anglais n'eurent pas le succès escompté et une nouvelle tentative dans la baie de Suvla en fut également repoussée[12]. À la suite de cet échec, le commodore Roger Keyes, chef d'état-major de de Robeck, plaida en faveur d'une troisième offensive navale dans le détroit, mais de Robeck y était opposé et l'Amirauté trancha en faveur de celui-ci[1]. La campagne terrestre, tout comme les opérations sur mer, se solda sur une impasse et de Robeck, nommé chevalier commandant de l'ordre du Bain pour sa participation à la campagne de Gallipoli le [14], supervisa l'évacuation des troupes d'Hamilton de la péninsule dans la nuit du [12].
Par la suite, il commanda successivement la 3e escadre de bataille de la Grand Fleet en , arborant sa marque sur le cuirassé HMS Britannia, et la 2e escadre de bataille en novembre de la même année, son navire amiral étant cette fois le cuirassé HMS King George V[1]. Il fut promu au grade de vice-amiral le [15].
Après la guerre
Nommé chevalier grand-croix de l'ordre de Saint-Michel et Saint-George le [16], de Robeck devint en juillet de la même année commandant en chef de la flotte de Méditerranée et haut commissaire britannique en Turquie, affichant sa marque sur le cuirassé HMS Iron Duke[12]. Créé baronnet le suivant[17], il fut fait amiral le [18]. Il fut par ailleurs élevé au rang de grand-croix de l'ordre du Bain le [19] et occupa les fonctions de commandant en chef de la flotte de l'Atlantique à partir du mois d' ; il prit sa retraite en [12].
Retiré du service, de Robeck devint président du Marylebone Cricket Club[12]. S'étant vu décerner la grand-croix de l'ordre royal de Victoria en [1], il fut promu amiral de la flotte le 24 de ce mois[20]. Il mourut à son domicile le à Londres[12].
Vie privée
Il Ă©pousa en 1922 Hilda Lockhart, veuve de Simon Macdonald Lockhart, 5e baronnet. Le couple n'eut pas d'enfant[12].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « John de Robeck » (voir la liste des auteurs).
- (en) Paul G. Halpern, « Robeck, Sir John Michael de, baronet », sur oxforddnb.com, Oxford Dictionary of National Biography (consulté le ).
- (en) « The de Robecks of Gowran Grange, Co. Kildare », sur turtlebunbury.com (consulté le ).
- Heathcote 2002, p. 65.
- Heathcote 2002, p. 66.
- (en) The London Gazette, no 25516, p. 4599, 2 octobre 1885.
- (en) The London Gazette, no 26865, p. 3443, 22 juin 1897.
- (en) The London Gazette, no 27393, p. 3, 3 janvier 1902.
- (en) « Naval & Military Intelligence », The Times, Londres, no 36819,‎ , p. 7.
- (en) « Naval & Military Intelligence », The Times, Londres, no 36822,‎ , p. 9.
- (en) The London Gazette, no 28562, p. 9446, 15 décembre 1911.
- (en) William Stewart, Admirals of the World : A Biographical Dictionary, 1500 to the Present, McFarland, , 341 p. (ISBN 978-0-7864-3809-9, lire en ligne), p. 97.
- Heathcote 2002, p. 67.
- (en) Les A. Carlyon, Gallipoli, New York, Pan Macmillan, , 600 p. (ISBN 978-0-7329-1128-7), p. 79 Ă 83.
- (en) The London Gazette, no 29423, p. 80, 31 décembre 1915.
- (en) The London Gazette, no 30084, p. 4942, 22 mai 1917.
- (en) The London Gazette, no 31099, p. 109, 31 décembre 1918.
- (en) The London Gazette, no 31708, p. 15988, 30 décembre 1919.
- (en) The London Gazette, no 31867, p. 4474, 16 avril 1920.
- (en) The London Gazette, no 32178, p. 4, 1er janvier 1921.
- (en) The London Gazette, no 33110, p. 7950, 1er décembre 1925.
Bibliographie
- (en) Tony Heathcote, The British Admirals of the Fleet 1734–1995, Pen & Sword Ltd., (ISBN 0-85052-835-6).