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Joaillerie Debacq

La Joaillerie Debacq était une société familiale de joaillerie, établie dans le quartier de Saint-Nicolas-des-champs à Paris vers 1812 et qui s'est perpétuée jusqu'à la fin du XXe siècle.

Maison Peyret Debacq, logo vers 1930
Maison Debacq & Cie, 31/41 rue Réaumur de 1812 aux années 1890, coll privée

La joaillerie a été associée successivement aux noms Sabe et Peyret.

Première époque

La maison Debacq remontait à l'association de François Philippe Sinice Debacq avec la famille Sabe, originaire d'Orthez (Basses Pyrénées). Les Sabe étaient montés progressivement à Paris dans la paroisse de Saint-Nicolas-des-Champs à partir de 1809.

Un temps associĂ© Ă  Monsieur Gringoire, Raymond Sabe s'installa vers 1812 au 358 rue de la Porte St Denis puis au 25 rue Meslay. Il obtint le poinçon 2091 reprĂ©sentant « Un bâton pastoral surmontĂ© d'un Jehovah entourĂ© de rayons et un point au-dessus de chaque lettre Â» (Notice n° 3177 RS -Insculpation : - N° PrĂ©fecture : 2227 - N° de garantie : 2091)

Ă€ l'origine, la fabrication et le commerce de bijoux en or et fantaisie.

Debacq & Sabe

En 1838, Raymond Sabe céda ses intérêts à ses neveux, pour se consacrer à l'édition et reprendre le Panthéon Littéraire (biffage de son poinçon le ).

L'association Ă©chut Ă  Sinice Debacq et Victor Sabe (devenus beaux-frères en 1842) sous le nom commercial « Debacq et Sabe -Royale St Martin 29 Â» (Almanach du Commerce de Paris 1840-1850), avec le concours des cadets FĂ©lix et (Pierre) Eugène Sabe.

Debacq

Ă€ partir de 1851, Sinice Debacq exerça sous son seul nom Ă  l'entresol et au premier du mĂŞme immeuble de famille 29 rue Royale St Martin, devenue successivement 29 rue Nationale Saint Martin en 1849 puis 31 rue RĂ©aumur, en maintenant toutefois une collaboration commerciale avec Victor Sabe (bijoutier en or) et Pierre Eugène Sabe (orfèvre).  

L'association Debacq - Sabe Jeune

Sinice Debacq et son plus jeune beau-frère Pierre Eugène Sabe s'associèrent en 1859.

Sinice Debacq et Eugène Sabe dĂ©veloppèrent la maison au-delĂ  de l'activitĂ© des bijoux en or, puisque l'almanach de 1867 indiquait : « Debacq et Sabe jeune, bijoutiers en or, parures fantaisie, commission, exportation pour les dĂ©partements et l'Ă©tranger, RĂ©aumur 31 Â».

Cette association prit fin en 1868, avec la reprise des avoirs et de la part du fonds de commerce de Sabe par Debacq pour la somme de 94 645 francs, probablement sur fond de règlement successoraux complexes. FĂ©lix et Victor Sabe partirent Ă  Montevideo tandis qu'Eugène Sabe fonda alors la Maison Sabe au 34, boulevard de SĂ©bastopol, puis 173, rue Saint-HonorĂ©, et enfin au 54, cours du Chapeau-Rouge Ă  Bordeaux Ă  compter de 1885.

Les relations persistèrent cependant entre les deux branches, ne serait-ce que pour l'activitĂ© d'orfèvre, ainsi qu'en attestent les dates du poinçon de Pierre Eugène Sabe (« Une clĂ© BrĂ©guet et une Ă©toile Â» Notice no 3571 PS - Insculpation : - N° PrĂ©fecture : 8310 - N°Garantie : 8052) alors que Debacq ne prit poinçon qu'en 1875.

Debacq & Cie

Maison Debacq & Cie, 105 boulevard Sébastopol vers 1900, coll privée

La Maison prit alors la raison sociale « Debacq & Cie Â», ainsi qu'il apparaissait au premier Ă©tage de la façade du mĂŞme immeuble, 31 devenu 41 rue RĂ©aumur.

Selon une pratique courante, Sinice Debacq maintint de fortes connexions béarnaises et prit en association ses neveux d'Orthez, Camille Batcave (précédemment associé à EUgène Sabe à partir de 1873) et Victor Peyret, qui devinrent ses gendres.

La maison Debacq atteignit son apogée au tournant du siècle en s'établissant au deuxième étage du 105 boulevard de Sébastopol, à l'angle de la rue Réaumur, après l'expropriation des deux immeubles aux 39 et 41 rue Réaumur.

Peyret & Cie, Successeurs de Debacq

Au dĂ©cès de Sinice Debacq, Victor Peyret reprit la Maison Debacq & Cie sous l'appellation « Debacq, Peyret & fils Successeurs Â», avec ses fils Eugène et Marcel et son cousin Camille Batcave.

La maison fut estimĂ©e 800 000 francs en 1906 pour la succession de Victor Peyret, et devint alors la sociĂ©tĂ© « Peyret frères Â» puis « Peyret & Cie, Successeurs de Debacq Â» au dĂ©cès de Marcel Peyret en 1925.

Elle poursuivit son activité à deux adresses successives rue du Quatre-Septembre jusque dans les années 1950.

Ayant abandonné l'activité de fabrication, André Peyret fonda une nouvelle société en 1960, qui se spécialisa dans le négoce de bijoux en or italiens, et fut finalement cédée à des tiers dans les années 1980.

Production

Libellule articulée, Debacq vers 1900, présentée par la SVV Leclere en 2009

L'activitĂ© s'Ă©tait assez vite largement diversifiĂ©e dès la Monarchie de Juillet, alliant au travail de « bijoutier en or, parures fantaisie Â» (almanach 1867), l'orfèvrerie (spĂ©cialitĂ© des Sabe dès l'origine), ou d'autres diverses activitĂ©s de luxe telle que l'horlogerie que seuls les Sabe poursuivirent après la sĂ©paration.

La production de la maison Debacq & Cie (puis Peyret, successeurs) s'est ensuite concentrée sur le travail et la monture de pierres, principalement entre les années 1880 et la Première Guerre Mondiale, occupant un atelier qui comptait notamment une douzaine de polisseurs de diamants au 41 rue Réaumur, puis un large atelier de monture boulevard Sébastopol.

Les modèles de la maison culminèrent en termes de complexitĂ© et de luxe avec les modèles articulĂ©s Art Nouveau. Ă€ titre d'illustration rĂ©cente, une libellule articulĂ©e des environs de 1900 fut mis en vente publique 2009, selon la description suivante : « libellule trembleuse, les ailes en Ă©mail translucide soulignĂ©es de lignes de diamants et roses, le corps serti de diamants, tĂŞte Ă©maillĂ©e verte. Dans son Ă©crin, tournevis et Ă©pingle Ă  cheveux. Époque 1900. Poids : 19,5 g. (est. 30-40 000 euros) Â» (SVV Leclere, Marseille), contemporaine d'un Ă©ventail articulĂ© de la Maison Sabe de Bordeaux, prĂ©sentĂ© au Fan Museum de Greenwich (Londres).

La Première Guerre Mondiale, puis le nouveau contexte économique et social (inflation, impôt sur le revenu puis la Crise) firent largement fondre l'activité, qui survécut à une échelle moindre, produisant encore des montures Art Déco dans l'entre-deux-guerres.

À partir des années 1950, et la profonde modification de la clientèle mondaine, l'activité de fabrication avec l'important atelier interne ne survécut pas à Eugène Peyret.

Pour le domaine de l'argent, le poinçon d'orfèvre de la Maison représentait une étoile dans un annelet, attribué à Debacq (& Cie) pour la période 1876-1906 puis à Peyret (& Cie).

Direction

PériodeDénominationPropriété et directionPartenaires minoritaires sur tout ou partie de la périodeSiège social / adresse
1812-1838Raymond SabeSinice Debacq358 rue de la Porte St Denis puis 25 rue Meslay
1838-1851Debacq & SabeSinice Debacq & Victor SabeFélix et Pierre Eugène Sabe29 rue Royale Saint-Martin, devenu en 1849 le 39 rue Nationale Saint Martin
1851-1859DebacqSinice Debacqidem (devenu 31 rue RĂ©aumur)
1859-1868Debacq & Sabe JeuneSinice Debacq & Pierre Eugène SabeVictor et Félix Sabeidem (devenant 41 rue Réaumur)
1868-1899Debacq & CieSinice DebacqCamille Batcave, Victor Peyretidem jusque vers 1895 puis 105 boulevard SĂ©bastopol (IIe arr.)
1899-1906Debacq, Peyret & Fils SuccesseursVictor PeyretCamille Batcave, Eugène & Marcel Peyretidem
1906-1925Debacq, Peyret frères SuccesseursEugène & Marcel Peyretidem
1925-1951Peyret et CieEugène Peyretidem puis rue du Quatre-Septembre (2e arr.)
années 1960-1980PeyretAndré Peyretrue du Quatre-Septembre (2e arr.)

Galerie de photos

  • Sinice Debacq (2e gĂ©nĂ©ration)
    Sinice Debacq (2e génération)
  • Eugène Sabe (2e gĂ©nĂ©ration)
    Eugène Sabe (2e génération)
  • Victor Peyret (3e gĂ©nĂ©ration)
    Victor Peyret (3e génération)
  • Camille Batcave (3e gĂ©nĂ©ration)
    Camille Batcave (3e génération)
  • Eugène Peyret (4e gĂ©nĂ©ration)
    Eugène Peyret (4e génération)
  • Eugène & Marcel Peyret (4e gĂ©nĂ©ration)
    Eugène & Marcel Peyret (4e génération)

Voir aussi

Bibliographie

  • Almanach du commerce de Paris, 1840 - 1850, 1867
  • Archives de Paris (autres copies de la première photographie, enregistrĂ©e avec le nĂ©gatif sous les rĂ©fĂ©rences 11 Fi 3932 et 3 Fi 9932)
  • Dictionnaire des poinçons  Paris 1798 - 1838
  • Dictionnaire  des poinçons de fabricants d'ouvrages d'or et d'argent -Paris 1838 - 1875 (Cahiers de l'Inventaire Imprimerie nationale 1994)
  • Philippe Mellot, Paris sens dessus dessous, Nadar et Malville photographies 1852-1870, première Ă©dition 1991

Liens externes

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