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João Lourenço

João Lourenço, né à Lobito le , est un officier général et homme d'État angolais. Il est président de la République depuis et président du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) depuis .

João Lourenço
Illustration.
João Lourenço en 2018
Fonctions
Président de la république d'Angola
En fonction depuis le
(5 ans, 9 mois et 10 jours)
Élection 23 août 2017
Réélection 24 août 2022
Vice-président Bornito de Sousa
Prédécesseur José Eduardo dos Santos
Ministre angolais de la Défense

(3 ans, 5 mois et 4 jours)
Président José Eduardo dos Santos
Prédécesseur Cândido Pereira dos Santos Van-Dúnem
Successeur Salviano de Jesus Sequeira
Biographie
Nom de naissance João Manuel Gonçalves Lourenço
Date de naissance
Lieu de naissance Lobito (Angola portugais)
Nationalité Angolaise
Parti politique MPLA
João Lourenço
Présidents de la république d'Angola

Biographie

Armée et MPLA

Il participe à la guerre d’indépendance contre les forces coloniales portugaises, qui se termine en 1975[1]. Il suit ensuite des études d'histoire en Union soviétique entre 1978 et 1982[2] à l’Académie supérieure Lénine[3]. Il occupe ensuite plusieurs postes au sein du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA, un parti initialement d’inspiration marxiste-léniniste)[1]. Son parcours militaire le conduit aux fonctions de commissaire provincial puis de chef de la direction politique nationale des FAPLA (Forças Armadas Populares de Libertação de Angola – Forces armées populaires de la libération de l’Angola)[3].

En 1986, le président José Eduardo dos Santos amorce un renouvellement des cadres politiques angolais et nomme, entre autres, Lourenço au poste de gouverneur de la province de Benguela en avril[4].

Il est secrétaire général du MPLA de 1998 à 2003[3]. Lorsque le président José Eduardo dos Santos indique, à la fin de la guerre civile angolaise en 2002, envisager de quitter le pouvoir, il se dit prêt à lui succéder. Mais dos Santos est un stratège, et sa déclaration n'avait peut être pour but que d'identifier les ambitieux. João Lourenço est écarté du secrétariat général du parti au pouvoir. Lourenço n’est pas en effet le choix premier du chef de l’État pour lui succéder. Dos Santos a d’abord privilégié son fils, José Filomeno de Sousa dos Santos, mais les cadres historiques du MPLA se montrent hostiles à cette option dynastique. Dos Santos a, dans un second temps, tenté d’imposer un homme qui lui doit tout, Manuel Vicente, l’ancien président de la compagnie pétrolière Sonangol, qui n'est passé ni par l'armée ni par le parti, et s'est trouvé disqualifié par des affaires de corruption[5].

Entre 2003 et 2014, João Lourenço devient premier vice-président de l'Assemblée nationale. En , il prend un poste important du gouvernement en étant nommé ministre de la Défense[6]. En , il devient aussi vice-président du MPLA[2] - [7].

Président de la république d'Angola

Fin , le MPLA, dirigé par dos Santos, choisit João Lourenço comme candidat à la présidence lors des élections législatives d'. Il appartient à la vieille garde du MPLA dont il fait partie de l'appareil, et est considéré comme un modéré[8]. Son choix est consensuel à l'intérieur du parti[9]. Selon l’ancien Premier ministre Marcolino Moco, « Lourenço fut de l’aile prudente au moment de la chute du mur de Berlin ». Plusieurs fois présent au Portugal lors des fêtes du journal Avante! et aux congrès du Parti communiste portugais, João Lourenço a été membre de la délégation du MPLA au moment de l’adhésion de celui-ci à l’Internationale socialiste. Selon l’écrivain et journaliste d’opposition Rafael Marques, « João Lourenço est l’un des plus grands latifundiaires du pays, […] il est associé de la banque SOL, de la Banque angolaise d’investissements ». Marques le décrit aussi comme un « général dur »[3] - [10].

En , dos Santos déclare officiellement qu'il n'est pas candidat à la présidence en et que João Lourenço est le candidat du MPLA[8] - [7] - [11].

Avec la victoire du MPLA aux élections générales, il est élu président de la République[12] et prête serment le [13].

Lourenço s'attaque au népotisme mis en place par son prédécesseur : il limoge Isabel dos Santos, la fille d'Eduardo dos Santos de Sonangol en novembre, puis Sindika Dokolo, le gendre d'Eduardo, qui était impliqué dans le commerce de diamants et enfin José Filomeno (en), le fils d'Eduardo, de la présidence du fonds souverain angolais en . Malgré ces limogeages, la famille dos Santos contrôle toujours de nombreux pans de l'économie angolaise[14] - [15]. En 2018, il remplace le chef des services de renseignement (SINSE), puis le chef d'état-major de l'armée après son inculpation dans une affaire de corruption portant sur 50 milliards de dollars[16].

Jose Eduardo dos Santos, toujours président du MPLA, convoque un congrès du parti pour afin d'annoncer sa retraite politique. Lors de ce congrès, Lourenço est élu président du parti avec 98,59 % des voix[17].

Le contrôle du parti devrait permettre à Lourenço d'accélerer la lutte contre la corruption et la diversification d'une économie qui dépend en très grande partie du pétrole[17]. Cependant le pays connait toujours des difficultés économiques : il reste en récession (avec une contraction du PIB estimée entre 1,1 % et 1,7 % en 2018) et le taux de chômage (autour de 20 %) et l'inflation (passée de 23,7 % en 2017 à 18,6 % en 2018) restent à des niveaux élevés. Pour 2019, les prévisions sont encourageantes avec un PIB en croissance de 1,2 % à 2,2 %[18] - [19] - [20].

Le , lors de sa visite officielle à Cuba, Lourenço reçoit l'ordre de José Martí, la plus haute distinction cubaine. Le chef de l'État angolais a salué « …l’engagement de Cuba dans la défense du sol angolais et sa participation à la lutte pour l'indépendance de la Namibie … à l'abolition du régime fasciste d'apartheid en Afrique du Sud et l'aide à d'autres pays du monde malgré le blocus des États-Unis… »[21] - [22] - [23]. En 2021, João Lourenço exprime ses excuses publiques à propos des excès de la répression de la tentative de coup d’État du , où des milliers voire dizaines de milliers de personnes sont mortes et auquel les militaires cubains ont participé[24].

En , le directeur de cabinet de Lourenço, Edeltrudes Costa, est accusé par une enquête journalistique, de détournement de fonds publics et d'enrichissement personnel. En octobre, à Luanda, des manifestants demandent le limogeage de Costa[25] - [26] - [27].

Son premier mandat est principalement consacré à une politique vigoureuse de lutte contre la corruption. Sa politique économique (plan de réformes visant à varier les sources de revenus et privatisation d'entreprises publiques) ne permet pas de faire reculer la pauvreté, faisant baisser sa popularité[28]. Lors des élections générales de , le MPLA obtient 51,17 % des voix contre 43,95 % pour le premier parti d’opposition, l'UNITA. L'UNITA conteste le résultat de l'élection mais Lourenço est reconduit au poste de président[29].

Famille

Lourenço est marié à Ana Dias Lourenço, ancienne économiste à la Banque mondiale et ministre du Plan entre 1997 et 2012[10] - [30].

Notes et références

  1. Aymeric Janier, « Les Angolais aux urnes pour préparer l’après-dos Santos », Le Monde, (lire en ligne)
  2. (en) Herculano Coroado, « Angola's dos Santos calls end to 38 years in power », Reuters, (lire en ligne)
  3. (pt) Nuno Ribeiro, « O (provável) Presidente tampão », sur Público (consulté le )
  4. « M. Paulo Jorge est nommé gouverneur de province », Le Monde,
  5. Ricardo Soares de Oliveira et Joan Tilouine, « Angola : Le bilan de José Eduardo dos Santos est un grand gaspillage », Le Monde, (lire en ligne)
  6. (en) « April 2014 », sur Rulers.org
  7. « Dos Santos quittera le pouvoir en août », BBC News, (lire en ligne)
  8. Rédaction du Monde et AFP, « José Eduardo dos Santos confirme sa retraite après trente-sept ans de pouvoir en Angola », Le Monde, (lire en ligne)
  9. Claire Guyot, « João Lourenço, l’« homme d’appareil » à la tête de l’Angola », La Croix,
  10. Dominique Cettour-Rose, « Angola: Joao Lourenço, futur homme fort du pays? », France info,
  11. (en) Herculano Coroado, « Angola's Dos Santos not up for re-election in 2017 -party document », Reuters, (lire en ligne)
  12. En Angola, le nouveau président s’appelle Lourenço mais l’économie rime avec dos Santos, Le Monde, 28 août 2017.
  13. Angola: le nouveau président João Lourenço a prêté serment, RFI Afrique, 26 septembre 2017
  14. « Angola: le président Lourenço limoge Isabel dos Santos de la présidence de la compagnie pétrolière nationale », Radio France internationale,
  15. « Angola: le fils de l’ex-président dos Santos évincé de la tête du fonds souverain », RFI,
  16. « Angola: le président limoge le chef d’état-major de l’armée, le général Nunda », RFI,
  17. (en) Stephen Eisenhammer, « Angola's Lourenço appointed leader of ruling MPLA party », Reuters,
  18. « principaux Indicateurs économiques », Coface,
  19. « Perspectives économiques de l'Angola », Banque africaine de développement
  20. « L'économie angolaise pourrait avoir subi une récession de l'ordre de 1,7% en 2018 », Agência Angola Press,
  21. « Le Chef de l'Etat angolais décore des personnalités cubaines - Politique - Angola Press - ANGOP », sur http://www.angop.ao (consulté le )
  22. Reynaldo Henquen, « Cuba : L'Angola reconnaît la coopération de Cuba », sur Radio Havane Cuba (consulté le )
  23. (es) « Los gobiernos de Cuba y Angola repasan las relaciones bilaterales y de cooperación », sur www.efe.com (consulté le )
  24. Angola pide perdón por masacre en la que participó el ejército cubano. ADNcuba, 27 mai 2021.
  25. « Angola : un site d'information et un journaliste victimes de cyberattaques », Reporters sans frontières,
  26. « Manifestation en Angola après des accusations contre un proche du président », Voice of America,
  27. Estelle Maussion, « Angola : quand la croisade anticorruption se retourne contre João Lourenço », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  28. « Présidentielle en Angola : le président sortant João Lourenço veut convaincre à nouveau », sur TV5MONDE,
  29. « En Angola, le parti historique remporte les élections législatives et conserve ainsi le pouvoir », Le Monde,
  30. Michael Pauron, « João Lourenço, ou le renouveau diplomatique angolais », Jeune Afrique,

Articles connexes

Liens externes

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