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Jianye

Jianye (chinois traditionnel : ć»șæ„­ ; pinyin : JiĂ nyĂš) ou Jiankang (chinois : ć»șćș· ; pinyin : JiĂ nkāng) comme elle fut renommĂ©e, fut successivement la capitale du royaume du Wu entre 229 et 265, puis Ă  nouveau entre 266 et 280, puis celle de la dynastie Jin de l'est de 317 Ă  420 et enfin celle des diffĂ©rentes dynasties du sud de 420 Ă  552 et de 557 Ă  589. Les ruines des murs de Jianye/Jiankang existent toujours et sont visibles dans la ville sous-provinciale de Nankin.

Histoire

Occupations antérieures du site

Selon la lĂ©gende, Fu Chai, le seigneur du pays de Wu, a fondĂ© le premier site de la ville, Yecheng (ć†¶ćŸŽ) en 495 av. J.-C. En -473, le royaume de Wu est conquis par celui de Yue, qui fonde la ville de Yuecheng (è¶ŠćŸŽ) Ă  l'emplacement de Yecheng. En -333, c'est au tour du Yue d'ĂȘtre annexĂ© par le royaume de Chu qui fonde la ville de Jinling Yi (金陔邑) Ă  la place de Yuecheng.

Jianye

En 229, Sun Quan crĂ©a le royaume de Wu en se proclamant empereur au dĂ©but de la pĂ©riode des Trois Royaumes. Il installa sa capitale juste Ă  cĂŽtĂ© de Jinling Yi, qui fut rapidement absorbĂ©e par le dĂ©veloppement de la nouvelle ville : Jianye[1]. La nouvelle citĂ© resta la capitale du Wu pendant toute l'existence du royaume, sauf un court laps de temps entre 265 et 266 oĂč elle perdit ce statut au profit de Wuchang[1].

Jianye perdit Ă  nouveau son statut de capitale, lorsque la dynastie Jin annexa le royaume de Wu et rĂ©unifia la Chine en 280[1]. Cette rĂ©unification ne dura qu'un temps, car la Chine sombra dans une guerre civile sanglante aprĂšs la mort de Sima Yan, le fondateur de la dynastie Jin[2]. À la suite de cette guerre, les Jin furent tellement affaiblis qu'ont eu lieu une sĂ©rie de soulĂšvements des peuples non chinois qui avaient Ă©tĂ© asservis au cours des siĂšcles. Incapables de faire face, les Jin perdirent le contrĂŽle du nord et du sud-ouest de la Chine[2] - [3]. Les survivants se repliĂšrent alors dans l'ancien royaume de Wu et l'ancienne citĂ© de Jianye redevient une capitale lors de la fondation des Jin de l'est en 318[2] - [3].

Jiankang

Plan schématique de Jiankang sous les dynasties du Sud, d'aprÚs les textes de l'époque.

Ancienne, car lorsque les Jin se replient sur le sud-est, la ville a Ă©tĂ© renommĂ©e Jiankang depuis 313. Les pĂ©riodes des Jin de l'est et des dynasties du sud, sont synonymes de prospĂ©ritĂ© pour Jiankang, car elle rivalisait alors avec Luoyang, la grande ville du nord, en termes de population et de commerce. Au cours du VIe siĂšcle, au dĂ©but de la dynastie Liang, la population de la ville a presque atteint le million d'habitants[4]. À titre de comparaison, Ă  la mĂȘme Ă©poque, la population de Rome est de moins de 100 000 habitants, celle de Constantinople tourne autour de 500 000 habitants, au dĂ©but du rĂšgne de Justinien Ier, tout comme celle de Luoyang[4]. Concernant la population de Chang'an, qui fut un temps l'autre grande ville du nord, elle a subi tellement de dĂ©vastations qu'il n'y a pas de donnĂ©es fiables[4].

Carte de Jiankang Ă  l'Ă©poque des Dynasties du Sud

Cette prospérité prit fin lorsque le général Hou Jing, un général au service des Wei de l'Est qui avait fait défection au profit des Liang, se rebella contre ses nouveaux maitres en 548 et assiégea Jiankang qui tomba l'année suivante[5]. La majeure partie de la population de la ville mourut de faim ou fut tuée lors des combats. Cette guerre dévastatrice marqua la fin de la prospérité de Jiankang.

La ville se reconstruisit lentement, sans jamais retrouver sa splendeur passĂ©e, jusqu'au moment de la chute de la dynastie Chen face aux armĂ©es de la dynastie Sui, lorsque cette derniĂšre achĂšve la rĂ©unification de la Chine en 589[6]. La ville est alors quasiment rasĂ©e et est rebaptisĂ©e Jiangzhou (è”Łć·ž), avant de devenir la commanderie de Danyang (äžčé™œéƒĄ). La ville redevint prospĂšre sous la dynastie Tang et fut renommĂ©e Jinling (金陔). AprĂšs la chute des Tang, pendant la pĂ©riode des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes, la ville change encore de nom et devient Jiangning (æ±ŸćŻ§). Durant cette pĂ©riode, elle fut successivement la capitale des royaumes de Wu et des Tang du Sud. En 975, les Tang du Sud furent annexĂ©s par les Song du Nord, lors de leur rĂ©unification partielle de la Chine. La ville cessa alors d'ĂȘtre une capitale, statut qu'elle retrouva en 1127, lorsque les Song durent se replier vers le sud, aprĂšs avoir perdu le nord de la Chine, Ă  la suite de leur dĂ©faite face aux troupes de la dynastie Jin. La citĂ© reprend alors, pour la derniĂšre fois, le nom de Jiankang.

En 1276, la ville tombe face aux troupes de la dynastie Yuan, trois ans avant la chute dĂ©finitive de la dynastie Song. Enfin, en 1368, lorsque Zhu Yuanzhang fonde la dynastie Ming, il fit de Jiankang sa capitale et la rebaptisa Nankin, soit littĂ©ralement : « capitale du Sud », un nom qu'elle gardera par la suite, mĂȘme lorsque la capitale fut dĂ©finitivement transfĂ©rĂ©e Ă  PĂ©kin par Yongle en 1420.

Six Dynasties

Un qilin gardant la tombe de l'empereur Chen Wendi (559-566), dans la ville-district de Qixia.

L'historien Xu Song (èš±ć”©, Xǔ Sƍng), qui vĂ©cut sous la dynastie Tang, a crĂ©Ă© dans son livre Jiankang Shilu (ć»șćș·ćŻŠéŒ„, JiĂ nkāng ShĂ­lĂč), le terme de "Six Dynasties" pour qualifier la pĂ©riode de division de la Chine qui court de la chute de la dynastie Han Ă  la rĂ©unification par les Sui/Tang. Il a choisi ce nom en rĂ©fĂ©rence aux six dynasties qui se sont succĂ©dĂ© Ă  Jiankang lors de cette pĂ©riode:

Notes et références

  1. Chen Shou - Sanguozhi
  2. Xiong 2009
  3. (en) Rene Grousset, The Empire of the Steppes : A History of Central Asia, Rutgers University Press, , 56–57 p. (ISBN 0-8135-1304-9, lire en ligne)
  4. Shufen Liu, "Jiankang and the Commercial Empire of the Southern Dynasties", in Pearce, Spiro, Ebrey eds. Culture and Power, 2001:35.
  5. (en) B. E. Wallacker, « Studies in medieval Chinese siegecraft: the siege of Chien-k'ang, A.D. 548-549 », dans Journal of Asian History 5/1, 1971, p. 35-54
  6. Ebrey, Walthall et Palais 2000

Bibliographie

  • Chen, Shou. Chroniques des Trois Royaumes (Sanguozhi).
  • (en) Victor Cunrui Xiong, Historical Dictionary of Medieval China, Lanham, Scarecrow Press, coll. « Historical dictionaries of ancient civilizations and historical eras », , 731 p. (ISBN 978-0-8108-6053-7 et 0-8108-6053-8, lire en ligne)
  • (en) Ebrey, Walthall et Palais, East Asia : A Cultural, Social, and Political History, Boston, Houghton Mifflin Company,
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