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Jehan Bellegambe

Jehan Bellegambe ou Jean Bellegambe (ou même Belgamb ou Belganb) (Douai, vers 1470 – Douai, vers 1534) est un peintre flamand surnommé le Maître des couleurs pour la transparence et le jeu de ses couleurs.

Jehan Bellegambe
Jehan Bellegambe d'après un manuscrit de la bibliothèque d'Arras
Naissance
Décès
Activité
Lieu de travail
Mouvement

Douai est à cette époque une des plus grandes villes du comté de Flandre.

Biographie

Retable du triptyque du Cellier (1508, détail), New York, Metropolitan Museum of Art.

Fils d'un premier mariage de Georges Bellegambe, artisan spécialisé dans les métiers du bois, demeurant à Douai rue Fosset-Maugart[1], dans un quartier où résidaient des peintres, des tapissiers et des verriers, Jehan de Bellegambe est élevé dans une famille aisée, dans un milieu d'artisans et d'artistes. On ne sait rien de ses années de formation, mais, selon Françoise Baligand, « l’analyse de sa peinture laisse supposer qu’il s’est formé à Valenciennes auprès de Simon Marmion ou Jan Provost et qu’il a connu les maîtres de Bruges, Tournai et Anvers »[2].

L'acte le plus ancien où il est mentionné date de 1504. À cette époque, il est déjà marié à Marguerite Lemaire, fille d'une famille de riches marchands d’huile et de blé, avec laquelle il aura cinq enfants. En 1506, il acquiert une maison au 7 de la rue Saint-Pierre où il installe son atelier qui emploie des compagnons et des apprentis pour le seconder.

Jehan Bellegambe effectue toute sa carrière dans sa ville natale. Il reçoit des commandes de la ville de Douai, de grandes familles échevinales et de la plupart des plus grandes institutions religieuses de la région. Il entretient notamment des relations étroites et suivies avec les plus hautes autorités ecclésiastiques régionales, les églises de Douai, la cathédrale de Cambrai, les abbayes de Flines, de Marchiennes et d'Anchin faisant appel à lui pour leurs travaux de décoration. Surnommé le « Maître des couleurs », il peint ainsi de nombreux tableaux religieux, triptyques, polyptyques dont les principaux sont conservés à Douai, Arras, Lille, Saint-Pétersbourg, Chicago et New York. Il possédait, en 1528, une maison au coin des rues de la Cloris et du Palais[3].

Appelé Jehan Bellegambe l'ancien, pour le distinguer de ses descendants également peintres au même prénom[1], son nom s'écrit tantôt Bellegambe, Belgambe ou Belganb.

Triptyque de l'Immaculée Conception (1525, détail), musée de la Chartreuse de Douai.

Ĺ’uvres

Triptyque de la Trinité de Marchiennes (vers 1520), palais des beaux-arts de Lille.
  • Retable triptyque du Cellier (1508). Il reprĂ©sente l'abbaye cistercienne de Flines-lez-Raches, la porterie, le chevet et le transept. Le panneau central avec La Vierge Ă  l'Enfant est conservĂ© au Metropolitan Museum of Art de New York.
  • Sainte Barbe (1509), huile sur bois, 87 Ă— 29 cm, acquise en 2011 par le musĂ©e de la Chartreuse de Douai. Sainte Barbe, qui devait dĂ©corer le volet intĂ©rieur gauche d'un petit triptyque portatif, y est reconnaissable Ă  la palme de martyre et Ă  la tour percĂ©e de trois fenĂŞtres (allusion Ă  la TrinitĂ©) dans laquelle son père l'avait enfermĂ©e. L'utilisation de la grisaille montre ici l'intĂ©rĂŞt du peintre pour l'art des primitifs flamands.
  • Polyptyque d'Anchin (vers 1511), constituĂ© de neuf panneaux. RĂ©alisĂ© pour l'abbaye d'Anchin, c'est un ensemble iconographique riche de tĂ©moignages. Il a fait l'objet de cinq annĂ©es de restauration par le dĂ©partement conservation-restauration des musĂ©es de France Ă  Versailles. Il est revenu en exposition le au musĂ©e de la Chartreuse de Douai.
  • Retable de Saint Adrien de NicomĂ©die (1515), peinture Ă  l'huile sur chĂŞne, panneau latĂ©ral gauche de hauteur 75 cm largeur 33,5 cm, acquis en 1856 et conservĂ© depuis par le musĂ©e du Louvre dĂ©partement des peintures. Le saint est reprĂ©sentĂ© en pied avec cuirasse, de trois-quarts avec Ă©pĂ©e, sur fond de ville.
  • La TrinitĂ© ou Triptyque de Marchiennes (entre 1513-1518), rĂ©plique de la partie centrale du polyptyque d'Anchin exĂ©cutĂ© pour l'abbaye de Marchiennes, acquis en 1882 et conservĂ© par le palais des beaux-arts de Lille.
  • Triptyque de l'Annonciation (vers 1516-1517), conservĂ© au musĂ©e de l'Ermitage de Saint-PĂ©tersbourg. Le donateur agenouillĂ© est Guillaume de Bruxelles, l'abbĂ© de l'abbaye de Saint-Amand Ă  Valenciennes et de Saint-Trond, près de Liège. Saint Amand et saint Trond sont reprĂ©sentĂ©s sur les volets latĂ©raux.
  • Le sacre de saint Martin (1517), peint pour le maĂ®tre-autel de l'Ă©glise Saint-Martin de Templeuve-en-PĂ©vèle, actuellement exposĂ© au siège de la SociĂ©tĂ© historique du Pays de PĂ©vèle (SHPP), Ă  Templeuve-en-PĂ©vèle.
  • Sainte Catherine d'Alexandrie et Sainte Barbara (1520), conservĂ©s Ă  l'Art Institute of Chicago. Acquisition en 1983 de la collection George F. Harding. Ce sont probablement les deux volets latĂ©raux d'un triptyque.
  • Triptyque du jugement dernier (1523), conservĂ© Ă  la Gemäldegalerie de Berlin.
  • Le Bain mystique (1510-1525), triptyque exĂ©cutĂ© pour l'abbĂ© Charles Coguin peinture Ă  l'huile sur bois, hauteur 81 cm, avec inscriptions des armes de l'abbaye d'Anchin, acquis en 1882 et conservĂ© par le palais des beaux-arts de Lille. RestaurĂ© en 1921 et 1966.
  • Triptyque de l'ImmaculĂ©e Conception (1525), conservĂ© au musĂ©e de la Chartreuse de Douai. Le panneau central a disparu. DĂ©diĂ© par Jean Pottier, Ă©chevin de Douai depuis 1516, Ă  sa fille Marguerite très malade. Elle dĂ©sirait ĂŞtre enterrĂ©e dans la chapelle des rĂ©collets wallons de Douai et utiliser sa dot Ă  la rĂ©alisation d'un retable dĂ©diĂ© Ă  l'ImmaculĂ©e Conception. La famille Pottier y est reprĂ©sentĂ©e.
  • Triptyque de l'Adoration de l'Enfant JĂ©sus (vers 1528), conservĂ© au musĂ©e des beaux-arts d'Arras.
  • Triptyque de la crucifixion, conservĂ© au Museum der bildenden KĂĽnste de Leipzig.
  • Triptyque de la Sainte TrinitĂ©, conservĂ© au musĂ©e du Colombier, Ă  Alès, dans le Gard.
  • Triptyque Les ApprĂŞts de la Crucifixion, conservĂ© au musĂ©e des Beaux-Arts d'Arras[4].

Bibliographie

Buste de Jehan Bellegambe réalisé à la fin du 19e siècle par Édouard Houssin.
  • Alphonse Wauters, « BELLEGAMBE, Jean », dans Biographie nationale de Belgique, 1866, AcadĂ©mie Royale de Belgique, (lire sur Wikisource)
  • A. Preux, « RĂ©surrection d'un grand artiste Jehan Bellegambe de Douai : peintre du retable d'Anchin », Extrait des Souvenirs de la Flandre wallonne, livraison de , Ă©d. de V. Wartelle, 1862 (extraits)
  • La vie et l'Ĺ“uvre de Jean Bellegambe, Lille : L. QuarrĂ©, 1890. Texte en ligne disponible sur NordNum
  • Jules Leroux, Jehan Bellegambe, 1911 Douai[5]

Notes et références

  1. A. Preux (voir bibliographie)
  2. Françoise Baligand, Catalogue du musée de la Chartreuse, Douai, 1999, p.38
  3. Wauters 1866.
  4. « Bellegambe Jean - Les Apprêts de la Crucifixion », sur Musenor- Association des conservateurs des musées du Nord-Pas-de-Calais
  5. (fr) (BNF 30798348)

Liens externes

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