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Amand de Maastricht

Amand de Maastricht ou saint Amand, nĂ© dans le Bas-Poitou vers 584[1], mort Ă  Elnone vers 679[1], est un saint Ă©vangĂ©lisateur du nord de la Gaule, dite « Gaule belgique Â», particulièrement de la rĂ©gion de l'Escaut et de la Scarpe.

Amand de Maastricht
Image illustrative de l’article Amand de Maastricht
Manuscrit du XIVe siècle
Saint, missionnaire, Ă©vĂŞque
Naissance 584
Bas-Poitou
Décès 679
Saint-Amand-les-Eaux
Ordre religieux Règle de saint Colomban
Vénéré par catholicisme et orthodoxie
Fête 6 février
Attributs chaise, Ă©glise, drapeau, serpent
Saint patron des fabricants de vin, des brasseurs, des marchands, des aubergistes, des taverniers, des scouts

Saint Amand est aussi le patron des corporations de brasseurs et des marchands de vin. Son attribut est le serpent.

Il est fêté le 6 février en Belgique et en Orient, le 7 février ailleurs.

Histoire

Statue de saint Amand de Maastricht Ă  Hautmont.

Saint Amand est nĂ© dans le pagus d'Herbauges correspondant plus ou moins au Bocage vendĂ©en. Une commune portant son nom, Saint-Amand-sur-Sèvre, prĂ©tend, sans certitude cependant, ĂŞtre son lieu de naissance. Le grand vitrail de l'Ă©glise le reprĂ©sente en Ă©vĂŞque missionnaire appelant le feu du Ciel pour fracasser les idoles paĂŻennes. L'inscription sous le vitrail « non facetis votum Â», dĂ©rivĂ©e de la formule du deuxième commandement, peut se traduire par « ne jetez pas de sorts Â». Cela pose saint Amand comme le modèle des missionnaires luttant contre la sorcellerie, reste des religions antiques, fort active dans la paroisse si l'on en juge d'après les rapports de mission des montfortains depuis le dĂ©but du XVIIe siècle.

Il est aussi vĂ©nĂ©rĂ© Ă  l'Ă®le d'Yeu oĂą, Ă  vingt ans, il s'est retirĂ© dans un monastère. La LĂ©gende dorĂ©e rapporte qu'au monastère (Ă©tait-ce celui de l'Ă®le d'Yeu ?), dans le jardin, il aurait croisĂ© un serpent que, en priant et Ă  l'aide de signes de croix, il aurait forcĂ© Ă  rentrer dans un trou et Ă  ne plus jamais en sortir. Toujours en Bas-Poitou, il est associĂ© Ă  l'hĂ©roĂŻsme des VendĂ©ens massacrĂ©s dans leur refus de la Constitution civile du clergĂ© par les armĂ©es de la RĂ©publique. Un vitrail lui est consacrĂ© dans l'Ă©glise mĂ©morielle des Lucs-sur-Boulogne, dans la sĂ©rie reprĂ©sentant le « martyre Â» des VendĂ©ens, avec cette citation du psaume 18 (v.4-5) : « In omnem terram exivit sonus eorum, et in fines orbis terrae verba eorum Â» (« leur clameur se rĂ©pandit dans le monde entier, et leur message fut entendu jusqu'aux limites de la terre Â» ; l'expression fines orbis terrae Ă©voquant l'Ă®le d'Yeu au large de la cĂ´te vendĂ©enne).

Saint Amand à la cour de Dagobert (Bibliothèque de Valenciennes)

Pour échapper à son père, il doit changer de retraite et séjourne à Tours, près du tombeau de saint Martin, puis en ermite près de la cathédrale de Bourges. Au terme de nombreuses années de vie silencieuse, il est ordonné évêque par saint Achaire de Noyon et, après un pèlerinage à Rome, entreprend ses pérégrinations missionnaires à travers la Gaule belgique. Amand est essentiellement un pionnier : lorsqu'il avait fondé une communauté chrétienne, il la laissait entre les mains de quelques moines, et il allait de l'avant.

Le roi mĂ©rovingien Sigebert le charge de l'Ă©vĂŞchĂ© de Maastricht, qu’il occupe pendant quelques annĂ©es (646-649 ?). Mais il dĂ©pose sa charge malgrĂ© les instances du pape saint Martin Ier, « voyant que sa parole de prĂ©dication Ă©tait mĂ©prisĂ©e Â», lit-on dans la LĂ©gende dorĂ©e. Il retourne Ă  son travail de missionnaire itinĂ©rant. Il fonde ainsi des noyaux monastiques qui deviendront des abbayes au grand rayonnement chrĂ©tien : Saint-Pierre de Gand[1], ainsi qu’en Carinthie, en Autriche, dans la vallĂ©e du Danube[1], Nivelles, Barisis-aux-Bois. Et surtout Elnone (fondĂ©e sur des terres donnĂ©es par le roi Dagobert Ier), dont il faut reconnaĂ®tre le rĂ´le primordial dans tout le travail d'Ă©vangĂ©lisation de la rĂ©gion.

C'est dans sa chère abbaye d'Elnone que saint Amand termina sa vie vers 679. L'abbaye prit peu après le nom de Saint-Amand (aujourd'hui Saint-Amand-les-Eaux).

Disciples de saint Amand

Notes et références

  1. Marc de Leeuw, « Clamensane », in Nicole Michel d’Annoville, Marc de Leeuw (directeurs) (photogr. Gérald Lucas, dessin. Michel Crespin), Les Hautes Terres de Provence : itinérantes médiévales, Le Caire : Association Les hautes terres de Provence ; Saint-Michel-l'Observatoire : C'est-à-dire, 2008, 223 p. (ISBN 978-2-952756-43-3). p. 104.

Annexes

Bibliographie

Une partie des informations proviennent de la Légende dorée, qui, comme le titre l'indique, s'intéresse davantage aux légendes et au merveilleux qu'aux faits historiques concernant les saints : Jacques de Voragine, La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau.

  • Édouard de Moreau : Saint Amand, apĂ´tre de la Belgique et du nord de la France, Louvain, J. Lebègue & Cie, 1927, 367 p.
  • Cyrille Destombes : Histoire de Saint Amand, Ă©vĂŞque missionnaire, et du christianisme chez les Francs du Nord au septième siècle, Lille, J. Lefort, 1874, 332 p.

Articles connexes

Liens externes

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