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Jeannie Dumesnil

Jeanne Dumesnil, dite Jeannie Dumesnil, est une artiste peintre paysagiste abstraite française née le à Paris et morte le à Toulon.

Jeannie Dumesnil
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Naissance
Décès
(Ă  74 ans)
Toulon
SĂ©pulture
Nom de naissance
Michelle Jeanne Arsène Dumesnil[1]
Nationalité
française
Activité
Mouvement
Père
Mère
Nelly Carrière (d)

Elle était la petite-fille du peintre Eugène Carrière et l'épouse du sculpteur Jean Nora (1923-2013).

Biographie

Jacques-Louis Dumesnil, plusieurs fois ministre sous la Troisième République, est le père de Jeannie Dumesnil.

Michelle Jeanne Arsene Dumesnil est née le dans le 16e arrondissement de Paris[1]. Elle est la fille de la sculptrice Nelly Carrière (1886-1971) — elle-même fille du célèbre peintre du XIXe siècle Eugène Carrière[2] —, et du parlementaire et ministre Jacques-Louis Dumesnil, le second mari de Nelly.

Jeannie, âgée de 10 ans, apparaît sur une photographie de la famille Carrière, conservée dans les collections du musée d'Orsay[3] ; ce cliché avait été pris par le photographe Henri Manuel sur la place Constantin-Pecqueur à Paris, vraisemblablement le jour — le — où y avait été inauguré le monument en hommage au grand-père de Jeannie, Eugène Carrière ; le monument était dû au fils de ce dernier, Jean-René Carrière, l’oncle de Jeannie.

Elle expose à partir de 1947 (elle n'a alors que 21 ans) dans plusieurs salons parisiens. Ses toiles alors résolument figuratives (une « inspiration fantastique mêlant des visions ténébreuses à un onirisme érotique »[2]) offrent à Éric Mercier de la situer dans le courant de la Jeune Peinture des années 1950[4].

Son évolution des années 1960 vers l'abstraction, en ce qu'elle a rendu son œuvre lisible comme un « hommage à Claude Monet »[2], rangent Jeannie Dumesnil avec Hanna Ben-Dov dans le courant de l'impressionnisme abstrait : pointillisme sur fond monochrome, grands espaces vacants suggérant à la subjectivité des regards des Paysages imaginaires (titre d'une exposition), une aube, un crépuscule, un mirage — peut-être une citadelle noyée dans la brume —, « des frémissements de blés sous le vent » pour restituer la sensation de Jean-Pierre Delarge[5] ou encore, pour citer Milan Kundera, « la mer alliée avec le soleil »[6].

Elle meurt à Toulon[1], à la suite d’un accident survenu à Ramatuelle. Elle repose au cimetière de Larchant (Seine-et-Marne)[5], au pied du rocher de la Dame Jouanne, cimetière où repose également son père.

Elle Ă©tait l'Ă©pouse du sculpteur Jean Nora (1923-2013)[7].

Expositions

Expositions personnelles

  • Galerie Palmes, Paris, 1953.
  • Obelisk Gallery, Londres, 1956.
  • Galerie Visconti, Paris, 1956.
  • Galerie Craven, Paris, 1959.
  • Galerie Erval, Paris, 1980, 1985, 1989 (Paysages imaginaires).
  • Mairie de Champigny-sur-Marne, mars-.
  • Galerie Vieille du Temple, Paris, 1998.

Expositions collectives

  • Salon d'automne, Paris, 1947[5].
  • Salon des moins de 30 ans, Paris, 1947 Ă  1953.
  • Salon de la jeune sculpture, Paris, 1947 Ă  1953.
  • Salon de la Jeune Peinture, Paris, 1953, 1954[4].
  • La mer vue par trente jeunes peintres, galerie Visconti, Paris, .
  • Portraits par trente jeunes peintres, galerie Dumesnil, Paris, .
  • Salon « grands et jeunes d'aujourd'hui », Paris, 1965 Ă  1973.
  • Peinture française, musĂ©e des Beaux-Arts de Tours, 1966.
  • Peinture française contemporaine, maison de la culture du Havre, 1968.
  • Face-Ă -face Arts primitifs - Arts d'aujourd'hui, abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe, 1989.
  • Le BelvĂ©dère de Mandiargues, galerie Artcurial, 1990.
  • Jean Nora, sculpteur, et Jeannie Dumesnil, peintre, galerie Marie-HĂ©lène-de-La-Forest-Divonne, Paris, 1999.

Conservation

Collections publiques

Drapeau du Brésil Brésil

France

Drapeau d’Israël Israël

Collections privées

RĂ©ception critique

  • « Le plus souvent monochrome, ses toiles mettent l'accent sur une ligne d'horizon ultrasensible, au-dessus de laquelle l'espace devient tridimensionnel. Milan Kundera parle de la "gamme ontologique" de Jeannie Dumesnil : "le sol, l'espace, l'horizon, la matière mouvante, les blocs, la faille. Cette gamme, c'est la vĂ©ritĂ© intime du peintre qui est allĂ© Ă  la recherche du regard originel de l'homme et de sa poĂ©sie terrestre perdue". Si la tendresse et la sensibilitĂ© sous-tendent les toiles de Jeannie Dumesnil, il arrive qu'un Ă©clairage presque dur donne parfois une connotation douloureuse. » - Philippe Cruysmans[9]
  • « L'Ĺ“uvre de Jeannie Dumesnil, ayant Ă©voluĂ© progressivement en direction de l'abstraction, s'est subdivisĂ© en sĂ©ries successives dont les sĂ©parations ne sont pas forcĂ©ment tranchĂ©es. D'une façon gĂ©nĂ©rale, Ă  l'intĂ©rieur de chaque sĂ©rie, ses peintures, abstraites certes, prĂ©servent le souvenir, la sensation ou mĂŞme le contact avec les Ă©lĂ©ments primordiaux. Jusqu'Ă  sa première exposition Ă  la galerie Erval, Ă  partir d'une construction orthogonale, Ă  peine perceptible, un pointillisme de touches blanches en virgules sur un fond monochrome, plus que d'un feuillage lĂ©ger tel celui d'un saule, suggère le substitut, l'Ă©quivalence d'un espace bruissant de ses particules, recrĂ©ant comme en hommage Ă  Monet la subtilitĂ© de l'aube ou la nostalgie du crĂ©puscule, Ă©cho apaisĂ© de la vision crĂ©pusculaire hallucinĂ©e de Van Gogh. Dans les sĂ©ries suivantes, des formes opaques, d'abord limitĂ©es aux sonoritĂ©s des gris, progressivement ont occupĂ© l'espace toujours ouvert, encore vacant, dans la toile. » - Jacques Busse[2]
  • « Les tableaux de Jeannie Dumesnil racontent la mystĂ©rieuse rencontre du monde vivant et du monde non-animĂ©. » - Milan Kundera[2]

Notes et références

  1. « Fiche de Michelle Jeanne Arsene Dumesnil sur le fichier des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. Bénézit 1999, p. 845-846.
  3. « Des descendants d'Eugène Carrière devant le monument à sa mémoire (place Constantin-Pecqueur, Paris, 1936), monument réalisé par son fils sculpteur Jean-René Carrière (1888-1982). Cliché par Henri Manuel. Collections du musée d'Orsay. », la jeune fille, Jeanne Dumesnil, est appuyée sur le socle du monument, avec sa mère Nelly Carrière lui posant la main sur le bras, sur musee-orsay.fr (consulté le )
  4. Mercier 2010, p. 154-155.
  5. Delarge 2001, p. 379.
  6. Kundera 1989.
  7. « Jeannie Dumesnil Â», revue DiffĂ©rences, no 220, juillet 2000, p. 11.
  8. Piguet et al. 1999.
  9. Philippe Cruysmans, « Exposition Jeannie Dumesnil Ă  la mairie de Champigny-sur-Marne Â», Le Figaro, mars 1991.

Annexes

Bibliographie

  • Claude Roy, Jeannie Dumesnil, Ă©ditĂ© par la galerie Craven, Paris, 1959.
  • « Jeannie Dumesnil Â», L'Ĺ’il, no 94, .
  • Claude Robert, commissaire-priseur, 5 avenue d'Eylau, Paris, Jeannie Dumesnil, Ĺ“uvres 1950-1975, catalogue de la vente de l'atelier Jeannie Dumenil, hĂ´tel Drouot, .
  • Milan Kundera, La Gamme de Jeannie Dumesnil, Paris, galerie Erval, .
  • Milan Kundera, Jean-Marie Dunoyer et Claude Roy, Jeannie Dumesnil, Ă©ditĂ© par le service municipal de la culture de Champigny-sur-Marne, 1991.
  • Philippe Piguet, Françoise Deflandre, MaĂŻtien Bouisset et LĂ©one Javal (prĂ©face de Michel Tournier), SACEM - Vingt-cinq ans de collection d'art contemporain, Ă©ditions SACEM, .
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol. 4, GrĂĽnd, , « article de Jacques Busse ».
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, GrĂĽnd, .
  • Éric Mercier, AnnĂ©es 50 - La Jeune Peinture, t. 2 : Panorama de la Jeune Peinture, ArtAcatos, .

Liens externes

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