Jeanne Cuisinier
Jeanne Cuisinier, née le à Neuilly-sur-Seine et morte le dans le 15e arrondissement de Paris, est une ethnologue française. Son travail porte notamment sur l'État malaisien du Kelantan et sur les Mường du Vietnam.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 73 ans) 15e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Jeanne Adèle Nathalie Lucie Cuisinier |
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Biographie
Jeanne Adèle Nathalie Lucie Cuisinier naît à Neuilly en 1890, fille de Denis Benoît Jean Marie Cuisinier, propriétaire, et de Jeanne Michiels, son épouse[1].
Après des travaux littéraires, dont une étude sur Jules Laforgue, elle voyage à Madagascar, en Indochine, au Siam et à Java[2]. Ses recherches sont encadrées et dirigées par Marcel Mauss et Paul Rivet, en particulier pour sa thèse, rédigée en 1943 et publiée en 1946. Ses travaux sur les Mường sont une sorte de parenthèse dans un travail axé sur le monde malais et Java[2]. Alors que les premiers relèvent d'une « ethnologie totale », combinant adroitement géographie humaine et sociologie, ses études sur le rituel exploitent une connaissance fine des textes et des arts performatifs.
Les études qu'elle a publiées sont monographiques et ciblées sur de petites populations et d'une manière générale son œuvre est d'abord descriptive et analytique. Ce n'est que dans Sumangat, L'âme et son culte en Indochine et en Indonésie, un de ses ouvrages les plus ambitieux, qu'elle cherche à travers l'étude des représentations et cultes des esprits en Asie du Sud-Est (en particulier dans l'ex-Indochine française et en Indonésie) à explorer les contextes indiens et musulman et à élargir le cadre explicatif[3]. L'ensemble de son œuvre associe analyses des rituels et des représentations religieuses, son véritable centre d'intérêt.
Elle a laissé au musée de l'Homme plusieurs collections, conservées aux départements d'Asie et d'Océanie, de plus de 1300 pièces en tout, d'une grande richesse en particulier pour la documentation des théâtres d'ombre et représentations masquées du monde indo-malais.
À la fin de sa vie, elle travaillait à l'Université de Madagascar[2]. Elle meurt en 1964 à Paris[1].
Publications
Bibliographie
- Danses magiques de Ketalan. Travaux et MĂ©moires de l'Institut d'Ethnologie. XXII. Paris, Institut D'Ethnologie, 1936
- Les Mu'ò'ng: Géographie humaine et sociologie - Ouvrage publié avec le concours de la recherche scientifique coloniale. Paris : Inst. d'Ethnologie, 1946 (Travaux et Mémoires de l'Institut d'Ethnologie 45)
- Monographie des Mu'o'ng ; Muong ; Les Mu'ong. Institut d'ethnologie du musée de l'Homme Paris 1948
- Prières accompagnant les rites agraires chez les Mu'ò'ng de Mân đú'c. - Hanoi: École française d'Extrême-Orient, 1951 (il s'agit ici de la "thèse complémentaire" de Jeanne Cuisinier. Sa "thèse principale", Les Mu'o'ng, a été publiée en 1946 dans le cadre des Travaux et Mémoires de l'Institut d'Ethnologie.)
- Sumangat: L'âme et son culte en Indochine et en Indonésie. Paris : Gallimard, 1951 (L'espèce humaine 7. Pref. de Louis Massignon.)
- La danse sacrée en Indochine et en Indonésie (1951)
- Les Cahiers d'Archipel n° 31. Journal de voyage, Malaisie (1933), Indonésie (1952-55) par Jeanne Cuisinier.
- Journal de voyage : Malaisie (1933), Indonésie (1952-55) / Jeanne Cuisinier. Extraits éd. par Daniel Perret. Paris : Assoc. Archipel, 1999 (Cahiers d'Archipel ; 31)
- Le théâtre d'ombres à Kelantan. Préface de Jean Filliozat. Paris : Gallimard, 1957. 252pp. + 16 plates. Wrps. (Espèce humaine 14)
- Lettres de Raden Adjeng Kartini. Java en 1900. Choisies et traduites par L. Ch. Damais. Introduction et notes de J. Cuisinier. Préface de L. Massignon. La Haye, 1960.
- Danses cambodgiennes. Cambodge, Institut Bouddhique 1968
Discographie
- Mission J. Cuisinier, Malaisie, 1932 ; M. Leenhardt, 1939, Nouvelle-Calédonie (1 disque 78 tours édité), BAM, musée de l'Homme, 1950 : Face B : 3 chants de Malaisie, chœurs et paires de tubes pilonnants
Prix Jeanne-Cuisinier
En hommage à Jeanne Cuisinier, l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) décerne un prix Jeanne-Cuisinier, instauré grâce à un legs de l'ethnologue et récompensant « le meilleur ouvrage écrit en français par un ou une élève (ou ancien(ne) élève) de l'École et consacré à l'Indonésie »[4].
Sources
- Jean Filliozat, Notice nécrologique : Jeanne Cuisinier (1890-1964), BEFEO, Tome LIII, Fasc. 1, Paris 1966, pp. 1-3.
- Jacques Faublée, Nécrologie. Jeanne Cuisinier (1890-1964), Journal de la Société des océanistes. Tome 20, 1964, pp. 106-109.
Références
- Acte de naissance no 401, , Neuilly-sur-Seine, Archives des Hauts-de-Seine (avec mention marginale de décès)
- Jacques Faublée, Nécrologie. Jeanne Cuisinier (1890-1964), Journal de la Société des océanistes. Tome 20, 1964], p. 107-108
- Jean Filliozat, Notice nécrologique: Jeanne Cuisinier (1890-1964), BEFEO, Tome LIII, Fasc. 1, Paris 1966, p. 1
- Création du prix Jeanne Cuisinier, Archipel 26, 1983, p. 15.