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Jean de Villiers (grand maître)

Jean de Villiers est le 22e grand maître[1] de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1285 à sa mort en 1294.

Jean de Villiers
Image illustrative de l’article Jean de Villiers (grand maître)
Jean de Villiers, par J.-F. Cars, c. 1725
Biographie
Naissance XIIIe siècle
en France
Décès
à Chypre
Ordre religieux Ordre de Saint-Jean
de Jérusalem
Langue Langue de France
Grand Maître de l'Ordre
1285 –1294
Prieur de France
1282 –1285
Commandeur de Tripoli
–1282
Chevalier de l'Ordre

Biographie

Il apparait pour la première fois le , Jean de Villiers se rend en Terre sainte à la demande du grand maître Hugues Revel[2]. Il est commandeur de Tripoli le [2] - [3] puis prieur de France en 1282[3].

Il est élu grand maître à l'[2]. Il reste en France pour régler les nombreux problèmes de l'Ordre. Le il se trouve à Puymoisson en Provence pour essayer de mobiliser des secours pour la cause chrétienne, mais ces efforts sont un peu vains[4]. Il vend des possessions hospitalières de Blois à l'abbaye de Marmoutier, il reste en France pour ce procurer des finances, ce qu'il réussira mieux puisqu'il se rend en Terre sainte avec d'importants subsides[3].

C'est Jacques de Taxi, qui est grand commandeur à Saint-Jean-d'Acre, qui devient alors lieutenant de l'Ordre ad interim, peut-être le [5] dans l'attente de l'arrivée du grand maître[6].

Grand maître de l'Ordre

Villiers arrive en Orient à l'[3]. Le , il préside à Saint-Jean-d'Acre un chapitre général[3] - [4].

Le les Chrétiens durent faire face au siège de Tripoli. Toutes les forces chrétiennes furent mobilisées, le connétable Amaury de Lusignan, le contingent du roi de France sous les ordres de Jean de Grailly, les Templiers sous les ordres de Geoffroy de Vandac, les Hospitaliers aux ordres du maréchal Matthieu de Clermont et des galères vénitiennes et génoises ou des bateaux pisans[7]. La destruction de la vieille tour de l’Évêque et de la tour neuve des Hospitaliers scelle la chute de la ville le . Amaury de Lusignan, Jean de Grailly, Geoffroy de Vandac et Matthieu de Clermont réussirent à s'échapper par la mer[7]. Les chroniques de l'époque sont discrètes sur le rôle du grand maître de Villiers[3]. Les places fortes de Nephin, possession des Hospitaliers, et Batroun tombent entre les mains des Mamelouks. Seuls en Terre sainte restaient Saint-Jean-d'Acre, Haïfa, Sidon, Tyr et Beyrouth[7]. La mort de Al-Mansûr Sayf ad-Dîn Qala'ûn al-Alfi laisse un répit aux Chrétiens mais son fils Al-Ashraf Salah ad-Dîn Khalil ben Qala'ûn avait juré à son père de prendre Saint-Jean-d'Acre.

La perte de Saint-Jean-d'Acre

Les forces de Saint-Jean-d'Acre étaient réparties en quatre éléments : la première sous les ordres de Jean de Grailly et d'Othon de Grandson ; la deuxième aux ordres du chef chypriote et du lieutenant des Teutoniques ; la troisième aux ordres de de Villiers et du grand maître de l'ordre de Saint-Thomas d'Acre et la quatrième sous les ordres des grands maîtres des Templiers et de Saint-Lazard[8]. Les troupes de Al-Achraf Khalîl se regroupent sous les murs de Saint-Jean-d'Acre de et passent à l'attaque le . Les assiégés tentent sans succès plusieurs sorties, même l'arrivée de renforts envoyés par le roi de Chypre, le , furent sans effet. Lors de l'assaut du une brèche est ouverte près de la porte Saint-Antoine mais les Templiers et les Hospitaliers avec à leur tête Matthieu de Clermont réussissent à repousser les Mamelouks. Pendant ce répit, les femmes et les enfants embarquent mais les bateaux ne peuvent appareiller compte tenu de l'état de la mer[5]. Le , l'ennemi reprend ses assauts, à la porte Saint-Antoine, Matthieu de Clermont réussit à les repousser mais il est pris à revers par d'autres troupes qui avaient franchi la muraille. Les grands maîtres du Temple et de l'Hospital, avec des chevaliers syriens et chypriotes tentent de les arrêter. Le grand maître Guillaume de Beaujeu est blessé sous l'aisselle et meurt peu après, Jean de Villiers lui aussi blessé mais sauvé par des valets d'armes est soustrait à l'ennemi et emmené sur un bateau avec sept chevaliers hospitaliers, les seuls survivants, Matthieu de Clermont succombe près de la rue des Génois. Les Pisans à la porte Saint-Romain, les chevaliers de Saint-Thomas près de l'église Saint-Léonard, Jean de Grailly et Othon de Grandson à la porte Saint-Nicolas et à la tour du Légat lâchèrent pied, les Mamelouks étaient maître de la ville, les femmes et enfants réduits en esclavage, tous les hommes furent passés par les armes[5]. Son sauvetage dut provoquer des remous dans l'Ordre et la lettre de justification qu'il adresse à Guillaume de Villaret, prieur de Saint-Gilles et futur grand maître, n'y est pas étrangère[3].

Grand maître à Chypre

Réfugié à Limassol au château de Kolossi, Jean de Villiers sera occupé par la tenue d'un chapitre général du . Il voulait mettre les Hospitaliers en possibilité d'une reconquête de la Terre sainte. Il bénéficie toujours d'une popularité persistante en réformant le mode d'élection du grand maître. Les postulants étaient toujours aussi nombreux et les recrutements sont soumis à l'approbation du grand maître sauf en terre de Reconquista. Il se prépara à la défense du royaume de Chypre et à la protection du royaume d'Arménie, tous deux menacés par les Mamelouks[3].

La mort de Jean de Villiers intervient dans les semaines qui suivent l'organisation d'un second Chapitre général du [3].

Notes et références

Sources bibliographiques

  • Judith Bronstein, The Hospitallers and the Holy Land: Financing the Latin East, 1187-1274,
  • Pierre-Vincent Clavery article « Jean de Villiers » in Nicole Bériou (dir. et rédacteur), Philippe Josserand (dir.) et al. (préf. Anthony Luttrel & Alain Demurger), Prier et combattre : Dictionnaire européen des ordres militaires au Moyen Âge, Fayard, , 1029 p. (ISBN 978-2-2136-2720-5, présentation en ligne)
  • Joseph Dellaville Le Roulx, Les Hospitaliers en Terre sainte et à Chypre (1100-1310), Paris, Ernest Leroux,
  • Bertrand Galimard-Flavigny, Histoire de l'ordre de Malte, Paris, Perrin,

Annexes

Articles connexes

Liens externes



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