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Jean Lemaire (peintre)

Jean Lemaire dit Lemaire-Poussin ou le Gros Lemaire (Dammartin-en-Goële, 1598 - Gaillon, 1659) est un peintre français du XVIIe siècle, spécialiste du paysage archéologique[1].

Jean Lemaire
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Activités
Formation
Maître
Lieux de travail
Rome, palais du Buen Retiro, Grande Galerie (d), Gaillon
Mouvement
le paysage archéologique
Mécène
Agnolo Galli, Cassiono dal Pozzo
Influencé par
Ĺ’uvres principales

Biographie

Élève du peintre Claude Vignon, Lemaire se rend à Rome où sa présence est attestée dès 1613. C'est là-bas qu'il se lie avec Nicolas Poussin à l'arrivée de ce dernier en 1624. Vers 1636, il participe à la réalisation des décors commandés par le roi Philippe IV d'Espagne pour le palais du Buen Retiro, et propose un savant paysage architectural à l'antique.

De retour à Paris en 1639, il est rejoint par Poussin en 1640, qui le nomme son premier assistant dans la réalisation des décors de la Grande Galerie du Louvre. Il repart en Italie en 1642 avant de revenir en France et de s'y fixer définitivement. Il est nommé gardien des tableaux du roi au Louvre et aux Tuileries, à l'instigation de François Sublet de Noyers.

SpĂ©cialiste des paysages et des architectures Ă  l'antique, habitĂ©es de figures mythologiques drapĂ©es, Lemaire est un proche collaborateur de Poussin, et les deux artistes travaillent parfois de concert au sein du mĂŞme tableau, comme semble l'attester la correspondance de Cassiano dal Pozzo. Ainsi, dans ThĂ©sĂ©e retrouve l’épĂ©e de son père (vers 1636 - 1637, Chantilly, musĂ©e CondĂ©), Lemaire peint les architectures ruinĂ©es tandis que Poussin se charge des figures du premier plan. En 1760, Pierre-Jean Mariette signale d'ailleurs : «  Cette architecture, qui est peinte avec beaucoup de soin, n'est point l'ouvrage du Poussin, mais celui de Le Maire, peintre français, dont le Poussin a souvent empruntĂ© la main pour l'architecture de ses tableaux et qui, vĂ©ritablement, y excellait. Il n'y a donc que les figures qui soient peintes par le Poussin.  Â».

Dans les annĂ©es 1640 - 1650, Lemaire approfondit le style hĂ©ritĂ© de Poussin, dans des rythmes sĂ©vères et des compositions mesurĂ©es, caractĂ©ristiques de « l'Atticisme Â» qui se dĂ©veloppe alors Ă  Paris, comme l'illustre le Paysage architectural avec DĂ©dale et PasiphaĂ© (vers 1640 - 1645, Agen, musĂ©e des Beaux-Arts).

FĂ©libien disait qu’il « a fort bien fait les perspectives Â».

Il est le frère du peintre Pierre Lemaire[2], surnommé le Petit Lemaire dont aucun tableau signé et daté n'est connu.

Ĺ’uvres

  • ThĂ©sĂ©e retrouve l’épĂ©e de son père (vers 1638), Chantilly, musĂ©e CondĂ©
  • ThĂ©sĂ©e retrouve les armes de son père, Saint-Cloud, musĂ©e du Grand Siècle
  • SĂ©nateurs et lĂ©gats romains (1645-1655), MontrĂ©al, musĂ©e des beaux-arts.
  • PasiphaĂ© et DĂ©dale, huile sur toile, 115 Ă— 141 cm, MusĂ©e des beaux-arts d'Agen (dĂ©pĂ´t du Louvre)[3]
  • L’Enfance de Bacchus, vers 1630, National Gallery of Ireland, Dublin
  • Paysage avec ruines antiques, Montauban, MusĂ©e Ingres-Bourdelle
  • Place de ville antique, 97 Ă— 134 cm, MusĂ©e de l'Ermitage Ă  Saint-PĂ©tersbourg
  • Ĺ’uvres situĂ©es Ă  Rome:
  • Trionfo di Flora – Triomphe de Flore (copie d’un tableau de Nicolas Poussin), postĂ©rieur Ă  1627. Huile sur toile, cm. 143,5 x 207. Musei Capitolini – Palazzo dei Conservatori – Pinacoteca (MusĂ©es capitolins– palais des Conservateurs – Pinacothèque) Sala di Pietro da Cortona (Salle Pierre de Cortone)
  • Veduta fantastica con Arco di Portogallo – Vue fantastique avec l’Arc du Portugal. Vers 1630. Huile sur toile. Palazzo Braschi, Museo di Roma . Inv. Dep 144. L’arc en question  était un arc de triomphe commemorant la victoire sur trois citĂ©s, les villes et le vainqueur non identifiĂ©s. DatĂ© de l’époque entourant Marc-Aurèle, il s’appelait Arcus Trofoli ou de Tripolis, Ă  la hauteur de via della Vite d’aujourd’hui, sur le Corso alors via Lata. Doit son nom Ă  la rĂ©sidence de l’ambassadeur du Portugal au palazzo Fiano. La dĂ©molition a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e par Alexandre VII en 1662 pour  éviter les accidents lors des courses (rĂ©servĂ©e aux familles nobles), de " berbere", race de chevaux, pendant le carnaval. Inventaire Dep144.
  • Paesaggio con grandi rovine – Paysage avec de grandes ruines. (Cerchia - Cercle de Jean Lemaire), Palazzo Doria Pamphilj, Sala ou Salone Aldobrandini. Inventaire 579.
  • Deux capricci (pluriel de capriccio), caprices, c’est-Ă -dire des compositions imaginaires reprĂ©sentant des monuments ou des ruines romaines  éloignĂ©es, rĂ©unies dans un mĂŞme espace. Environ cm. 60 x 40. Koch – Banca d’Italia (siège de la Banque d’Italie) Sala delle tartarughe (Salle des tortues. Une reproduction miniature de la fontaine des Tortues qui se trouve piazza Mattei orne le milieu de la table). Visites guidĂ©es organisĂ©es. Description pages 29 et 30 de l’itinĂ©raire de la visite.

Galerie

Notes et références

  1. « Le paysage archéologique au XVIIe siècle », sur http://www.persee.fr, (consulté le )
  2. data BnF : Pierre Lemaire (1612?-1688)
  3. Yannick Lintz, Le Musée des Beaux-Arts, Agen, Paris, Réunion des Musées nationaux, , 128 p. (ISBN 2-7118-4018-2), p. 55

Bibliographie

  • AndrĂ© FĂ©libien, « Jean Le Maire », dans Noms des peintres les plus cĂ©lèbres et les plus connus, anciens & modernes, Paris, (lire en ligne), p. 69
  • Auguste Jal, « Lemaire (Jean), dit le Gros Lemaire », dans Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : errata et supplĂ©ment pour tous les dictionnaires historiques d'après des documents authentiques inĂ©dits, Paris, Henri Plon imprimeur-Ă©diteur, (lire en ligne), p. 763
  • (it) Maurizio Fagiolo dell'Arco, Jean Lemaire, pittore « antiquario », Rome, Ugo Bozzi, , 330 p., compte-rendu par StĂ©phane Loire, « Le paysage archĂ©ologique au XVIIe siècle », Bulletin munumental, 1997, t.1655, no 3, p. 251-252
  • Thomas Roche, « Vue de la chartreuse de Bourbon-lès-Gaillon, attribuĂ©e Ă  Jean Lemaire », dans 1000 ans de Normandie, Gand, Snoeck, (ISBN 978-94-6161-367-7), p. 272-273

Liens externes

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