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Jean Guilhon

Jean FĂ©lix Francis Guilhon est un vĂ©tĂ©rinaire français nĂ© le Ă  Saint-Nazaire et dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  Saint-Maur-des-FossĂ©s, qui fut professeur de parasitologie et maladies parasitaires Ă  l’École nationale vĂ©tĂ©rinaire d’Alfort, particuliĂšrement connu pour ses travaux sur la thĂ©rapeutique anthelminthique.

Jean Guilhon
Description de l'image Jean Guilhon.png.
Naissance
Saint-Nazaire, Loire-Atlantique (France)
DĂ©cĂšs
Nationalité française
Domaines parasitologie vétérinaire
Institutions École nationale vĂ©tĂ©rinaire de Lyon, École nationale vĂ©tĂ©rinaire d'Alfort
DiplĂŽme IngĂ©nieur agricole (Rennes) en 1926, Docteur vĂ©tĂ©rinaire (École nationale vĂ©tĂ©rinaire d'Alfort) en 1931, AgrĂ©gĂ© de l'enseignement vĂ©tĂ©rinaire
Renommé pour thérapeutique anthelminthique

Compléments

Chevalier de la Légion d'honneur, Officier des Palmes académiques, Officier du Mérite agricole

Biographie

Jean FĂ©lix Francis Guilhon est nĂ© le Ă  Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) de Jeanne David et de Francis Marie Guilhon, employĂ© Ă  la mairie de la ville. Les conditions de vie de la famille, qui comptait quatre enfants, Ă©taient modestes. AprĂšs son certificat d’études primaires, Jean Guilhon entre Ă  12 ans Ă  l’École pratique industrielle de Saint-Nazaire. Il en sort trois ans plus tard avec un diplĂŽme de chaudronnerie.

L’intelligence du jeune garçon, ses dons d’observation, son attrait pour le monde rural, dĂ©terminent un changement d’orientation. En 1921, Jean Guilhon entre Ă  l’École pratique agricole de Sainte-Croix Ă  Rennes oĂč il acquiert le diplĂŽme de technicien agricole en 1923. Vivement encouragĂ© Ă  poursuivre ses Ă©tudes, aprĂšs une annĂ©e de prĂ©paration trĂšs intensive Ă  Nantes, il accĂšde en no 1, Ă  18 ans, Ă  l’École nationale supĂ©rieure agronomique de Rennes. Son diplĂŽme d’ingĂ©nieur agricole lui permet alors, comme on le lui conseille, de concourir pour les Ă©coles vĂ©tĂ©rinaires. Il entre brillamment en 1926 Ă  l’École nationale vĂ©tĂ©rinaire d’Alfort. Au terme de ses quatre annĂ©es d’études, il fait son service militaire puis souhaite entrer dans l’enseignement vĂ©tĂ©rinaire. Faute de place, il opte pour la carriĂšre militaire en 1932. AffectĂ© au Laboratoire de recherches vĂ©tĂ©rinaires, il est sollicitĂ© pour effectuer des Ă©tudes secrĂštes sur l’action des gaz de combat. Il refuse et occupe alors diverses fonctions au sein de rĂ©giments de la rĂ©gion parisienne.

En 1937, s’ouvre enfin un poste Ă  l’École d’Alfort. AprĂšs concours, Jean Guilhon est chef de travaux auprĂšs du Professeur Albert Henry. AgrĂ©gĂ© en 1943 et titulaire de la chaire de Parasitologie, Dermatologie, Zoologie et Botanique appliquĂ©es en 1944 (la botanique est passĂ©e dans une autre chaire en 1957), Jean Guilhon a assurĂ© ces fonctions Ă  Alfort jusqu’à sa retraite en 1975. Il a accueilli comme collaborateurs Jean Obry, puis Gilbert Jolivet et Alain Marchand[1].

ƒuvres et publications

Quelque trois cents publications jalonnent le parcours scientifique de Jean Guilhon. Elles couvrent plusieurs domaines en raison d'un éclectisme inhérent à la diversité des matiÚres enseignées dans la chaire et, surtout, à la nécessité de répondre aux conséquences du développement, dans cette seconde moitié du XXe siÚcle, d'une chimiothérapie anti parasitaire variée [2] - [1]. On peut retenir :

  • de nombreux travaux sur la protection de la santĂ© des abeilles : traitement des loques[3] ; intoxications par Ă©pandage d’insecticides et par les Ă©manations industrielles (fluor)[4] ; ces travaux ont Ă©tĂ© Ă  l’origine d’une rĂ©glementation de sauvegarde ;
  • en mycologie : plusieurs Ă©tudes sur les dermatophytoses animales[5] - [6] et leur traitement[7] ;
  • en helminthologie, la matiĂšre privilĂ©giĂ©e : dĂ©couverte et reproduction expĂ©rimentale du cycle d’Angiostrongylus vasorum (parasite cardio-vasculaire du chien)[8]. SpĂ©cialiste des Angiostrongylidae (en particulier de plusieurs espĂšces pathogĂšnes des rĂ©gions tropicales d’Asie, d’AmĂ©rique centrale et du sud)[9];
  • en thĂ©rapeutique anthelminthique : une activitĂ© de veille scientifique permanente.

Jean Guilhon a innovĂ©, dans les annĂ©es 1950-1960, en introduisant la pipĂ©razine[10] et la phĂ©nothiazine[11] dans le traitement respectif des ascaridoses et des strongyloses gastro-intestinales. Par la suite, il rĂ©alisa de nombreuses Ă©tudes critiques sur l’utilisation des benzimidazoles[12] et des nouvelles molĂ©cules fasciolicides[13].

Personnalité

Rigoureux, sĂ©vĂšre dans ses jugements, attachĂ© aux traditions, mais d’une pensĂ©e sans dogmatisme, Jean Guilhon avait une attitude distante et dominatrice. Elle trahissait sa fiertĂ© d’une ascension sociale difficile et digne qui masquait les mauvais souvenirs d’une prime jeunesse chaotique et qu'il pouvait juger humiliante[1]. Jean Guilhon Ă©tait un enseignant de talent. Son cours, tournĂ© vers les applications pratiques plutĂŽt que sur les donnĂ©es taxonomiques, Ă©maillĂ© d’anecdotes, de digressions souvent sentencieuses, s’accompagnait d’attitudes un peu thĂ©Ăątrales qui marquaient les Ă©tudiants. Professeur exigeant et respectĂ©, plusieurs de ses anciens Ă©lĂšves, qui se sont tournĂ©s vers des recherches appliquĂ©es dans divers domaines de la biologie, sont restĂ©s attachĂ©s au « maĂźtre » qui les avait utilement conseillĂ©s[1].

Académies, sociétés, distinctions et hommages

Jean Guilhon Ă©tait membre, ancien prĂ©sident et ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’AcadĂ©mie vĂ©tĂ©rinaire de France, membre de l’AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine, membre de l’AcadĂ©mie d’agriculture de France, membre de l’AcadĂ©mie nationale de pharmacie. Il suivait activement les activitĂ©s de la SociĂ©tĂ© de pathologie exotique ; Ă©tait membre de la SociĂ©tĂ© internationale de mycologie mĂ©dicale et vĂ©tĂ©rinaire et membre d’honneur de la SociĂ©tĂ© française de parasitologie. Il a fait partie de nombreux conseils, comitĂ©s et commissions.

Des chercheurs qui ont attribuĂ© son nom Ă  des espĂšces nouvelles d’invertĂ©brĂ©s. Ainsi :

Le Professeur Guilhon Ă©tait Chevalier de la LĂ©gion d’honneur, Officier de l'Ordre national du MĂ©rite, Officier du MĂ©rite agricole, Officier des Palmes acadĂ©miques.

Notes et références

  1. Jolivet G. : Le professeur Jean Guilhon (1906-1995). Recueil de médecine vétérinaire, 1995, 171, 852-854
  2. EuzĂ©by J. : Éloge de Jean Guilhon (1906-1995). Bulletin de l‘AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine, 1996, 180,1 295-1 301
  3. J.Guilhon : Recherches apicoles et lutte contre les maladies des abeilles en France. Encycl. Vét. périod., 1951, 1-2 , 4.
  4. J. Guilhon : Intoxication des abeilles par les insecticides. Revue patho. comparée, 1951, 51, 86.
  5. J. Guilhon et al. : Teigne du mouton. Bull. Acad. VĂ©t., 1955, 28, 465
  6. J. Guilhon : KĂ©rion microsporique du chien. Bull. Acad. VĂ©t., 1963, 36, 217
  7. J. Guilhon et al. Thérapeutique des mycoses animales. Revue patho.comparée, 1965, 65, 187
  8. J. Guilhon : Évolution larvaire d’Angiostrongylus vasorum dans l’organisme d’Arion rufus. CR Acad. Sciences, 1965, 261, 4225
  9. J. Guilhon : RĂŽle des animaux dans l’éthologie er l’épidĂ©miologie de nouvelles zoonoses : les angiostrongyloses. Bull. Acad. Nat. MĂ©d., 1971, 155, 223
  10. J.Guilhon : Un nouvel anthelminthique : le diéthylÚne-diamine. Bull. Acad.Vét., 1951, 24, 243
  11. J. Guilhon : Une nouvelle substance antiparasitaire : la thiodiphénylamine ( phénothiazine). Encycl. Vét. périod., 1944, 1, 330
  12. J. Guilhon et al. : Action du mébendazole sur les Trichures parasites des ovins et du chien. Bull. Acad.Vét., 1973, 46, 299
  13. J. Guilhon et al. : Action du 3,5-diiodo-3-chloro-4(p-chlorophenoxy)-salicylanilide sur les formes immatures de Fasciola hepatica. Bull. Acad. VĂ©t., 1970, 43,419

Liens externes

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