Jean Gibelin
Jean Gibelin (1875-1960) est un écrivain et historien de la philosophie français.
Président de l'Académie de Nîmes | |
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Charles Des Guerrois (d) |
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Décès |
(à 85 ans) Nogent-sur-Marne |
Nom de naissance |
Jean Henri Gibelin |
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Enseignant d'allemand, traducteur de philosophie, il est aussi l'auteur de travaux régionalistes sur la langue d'oc et sur l'histoire du protestantisme.
Biographie
Jean Henri Gibelin[1] naît à Nîmes le [2]. En 1919, il obtient l'agrégation de grammaire[3]. Licencié d'allemand, il soutient en 1934 une thèse de doctorat en philosophie[1].
Il enseigne l'allemand[2] à Gap, Alès, Nîmes puis Clermont-Ferrand[4]. Après sa retraite, il dispense bénévolement des conférences de grec ancien et de latin à la Faculté de théologie protestante de Paris[4]. Membre de l'Académie de Nîmes[2] de 1942 à sa mort[5], il la préside en 1949.
Il meurt à Nogent-sur-Marne le [2].
Travaux
Régionalisme
« Conteur en langue d'oc d'inspiration nîmoise », il signe Bérangé (1942) et Bolino (1943), l'histoire de deux « taffataïres », puis Li castagno blanquetto (1944) et Lou mariaje de Justineto (1945)[2]. Il procure en 1941 des Considérations sur les idiomes locaux et lecture d'une carte en langue d'oc[2]. Il donne en 1945 une communication sur Antoine Bigot à l'Académie de Nîmes, en 1947 à propos d'une poésie occitane[2], enfin en 1950 au sujet de la poétesse Dono Andriano[6].
Philosophie
En 1934, il soutient et publie sa thèse, qui porte sur la philosophie esthétique de Schelling[1], qui selon Pascal David « passe [...] sous silence le fait que la Philosophie de l'art se refuse expressément à être une esthétique »[7]. La même année, il publie aussi sa thèse complémentaire portant sur L'Esthétique de Schelling et L'Allemagne de Madame de Staël, où il s'attache à démontrer que l'autrice est largement « rebutée » par le transcendantalisme du penseur[8].
Il est surtout l'auteur de diverses traductions, dont la réception est mitigée. Celle de la Critique de la raison pratique (1944) est « plutôt à éviter » selon François-Xavier Chenet[9]. Quant à sa version du Précis de l'encyclopédie des sciences philosophiques (1952), bien que jugée « fort élégante » par Thibaut Gress, « elle commettait de nombreuses erreurs qui la rendaient presque inutilisable », selon le même[10].
Protestantisme
En , il est avec Louis Lacroix à l'initiative d'un cycle de conférences publiques sur l'histoire du protestantisme dans le Gard — qui donnera en 1977 naissance à la Société d'histoire du protestantisme de Nîmes et du Gard[11]. La même année, il signe deux articles traitant du rapport de Germaine de Staël avec le protestantisme[12].
Ouvrages
- Trad. d'Emmanuel Kant, Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science, Paris, Vrin, 1930 (BNF 32298857).
- L'Esthétique de Schelling d'après la Philosophie de l'art, Paris, Vrin, 1934 (BNF 32163282).
- L'Esthétique de Schelling et L'Allemagne de Madame de Staël, Paris, Honoré Champion, 1934 (BNF 32163287).
- Trad. de Kant, Le Conflit des facultés en trois sections, Paris, Vrin, 1935 (BNF 32298865).
- Trad. de Kant, Critique du jugement, Paris, Vrin, 1941 (BNF 34891519).
- Trad. d'Arthur Schopenhauer, De la quadruple racine du principe de raison suffisante, Paris, Vrin, 1941 (BNF 32617317).
- Trad. de Kant, La Religion dans les limites de la simple raison, Paris, Vrin, 1943 (BNF 32298862).
- Trad. avec Samuel Jankélévitch de Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Esthétique, Paris, Montaigne, 1944 (BNF 35837442).
- Trad. de Kant, Critique de la raison pratique, Paris, Vrin, 1944 (BNF 32298823).
- Trad. de Hegel, Leçons sur la philosophie de l'histoire, Paris, Vrin, 1945 (BNF 41653793).
- Trad. de Kant, Projet de paix perpétuelle, Paris, Vrin, 1947 (BNF 32298877).
- Trad. de Hegel, Précis de l'encyclopédie des sciences philosophiques, Paris, Vrin, 1952 (BNF 32230784).
- Trad. de Kant, Premiers principes métaphysiques de la science de la nature, Paris, Vrin, 1952 (BNF 32298850).
- Trad. de Hegel, Leçons sur la philosophie de la religion, Paris, Vrin, 1959 (BNF 33039724).
Prix
- Prix Jean-Reynaud de l'Académie des sciences morales et politiques 1953 pour l'ensemble de son œuvre[4]
Références
- « Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur cnrs.fr (consulté le ).
- Gaussen 1962.
- « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur cnrs.fr (consulté le ).
- Revue des travaux de l'Académie des sciences morales et politiques et comptes rendus de ses séances, 1953, p. 129-130 et 160.
- https://academiedenimes.org/site/wp-content/uploads/2013/04/LISTE-ALPHABETIQUE-DES-FAUTEUILS.xls
- Paul Blanc, En compagnie du félibre Laforêt, Nîmes, La Tour Magne, 1980, p. 106-107 (BNF 34640634).
- Pascal David, « Schelling : construction de l'art et récusation de l'esthétique », Revue de métaphysique et de morale, vol. 2, no 34, , p. 29-41 (DOI 10.3917/rmm.022.0029).
- Edmond Eggli (de), « L'Esthétique de Schelling et L'Allemagne de Madame de Staël by Jean Gibelin », Modern Language Review, vol. 30, no 4, , p. 541-544 (DOI 10.2307/3716279).
- « La métaphysique de la métaphysique - Philopsis », sur Philopsis, (consulté le ).
- « Hegel : Encyclopédie des Sciences philosophiques en abrégé », sur actu-philosophia.com (consulté le ).
- « Organisation », sur blogspot.com (consulté le ).
- Pierre Dubé, Bibliographie de la critique sur Madame de Staël (1789-1994), Genève, Droz, coll. « Histoire des idées et critique littéraire », 1998, p. 179-180 (ISBN 2-600-00248-0).
Annexes
Bibliographie
- « Gibelin (Jean) », dans Ivan Gaussen (préf. André Chamson), Poètes et prosateurs du Gard en langue d'oc : depuis les troubadours jusqu'à nos jours, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Amis de la langue d'oc », (BNF 33021783), p. 74-75.
- [Boissard 2020] Michel Boissard, « Gibelin Jean », dans André Encrevé et Patrick Cabanel (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours : D-G, t. II, Paris, Max Chaleil, (ISBN 978-2-8462-1288-5), p. 808.