Accueil🇫🇷Chercher

Jean Ebstein-Langevin

Jean Ebstein-Langevin, né le à Strasbourg et mort le à Paris 10e[1], est un résistant, avocat, journaliste et militant politique d'extrême droite.

Jean Ebstein-Langevin
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  77 ans)
Paris 10e
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique
Conflit

Biographie

Le résistant royaliste

Né Jean Ebstein, fils de Bernard Ebstein, négociant, et de Madeleine Langevin, née Weil, Jean Ebstein suit ses études secondaires au lycée Fustel-de-Coulanges (Strasbourg), puis gagne Paris pour étudier à la Faculté de droit.

Il adhère à l'âge de 13 ans aux Jeunesses royalistes d'Alsace. Vice-président de la Corpo de droit auprès d'André Pertuzio, il participe à la Manifestation du 11 novembre 1940 à Paris. Il gagne ensuite la Zone libre en 1941, passe en Espagne où il est interné 8 mois, puis rejoint l'Afrique du Nord où il s'engage dans les Forces françaises libres (FFL) et sert comme officier de renseignement dans la 1re armée. Il participe aux combats de la Libération.

Plus tard, il fonde vers 1959 et devient le délégué général de l'Association des Résistants du . Il est aussi membre du conseil d'administration des « Premiers de résistance », de l'ORA, de l'Amicale des réseaux[2]. Comme vice-président (ou délégué général ?) de l'Association des résistants du , il fait connaitre son opposition à mai 68[3]. Dans une lettre au Monde en 1980, il minimise la présence des communistes à la manifestation du [4]. Comme ancien résistant, il est un témoin à décharge dans le procès de Paul Touvier[5].

Le militant politique

Après la guerre, il est chargĂ© de la presse de la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des combattants (dite ARC, organisme de droite) en 1946, il collabore Ă  l'hebdomadaire Paroles françaises d'AndrĂ© Mutter qui milite pour l'amnistie des Ă©purĂ©s et contre le « rĂ©sistantialisme »[6] - [7], fonde en 1947 et devient secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de 1947 Ă  1948 du ComitĂ© français pour la dĂ©fense des droits de l'homme, la rĂ©paration et l'amnistie, qui vient en aide aux Ă©purĂ©s et tente de rĂ©habiliter les pĂ©tainistes, aux cĂ´tĂ©s du colonel RĂ©my, autre maurrassien gaullo-pĂ©tainiste, de Jacques Isorni, un des avocats de PĂ©tain, AndrĂ© Mutter, Robert Aron mais aussi Edmond Michelet, Maurice Schumann, Jacques Bardoux, AndrĂ© François-Poncet[8]. Son ami Alain Griotteray a pu Ă©crire : « (…) Epstein-Langevin (sic) dont j’ai encore Ă  l’oreille les reproches qu’il profĂ©rait Ă  mon Ă©gard, jugeant mon gaullisme trop mou (…) devint après la guerre l’un des plus fervents dĂ©fenseurs du marĂ©chal : m’adressant tous ses Ă©crits, ses discours, me reprochant alors mon gaullisme attardĂ© Â»[9].

Comme secrétaire général du Centre d'études franco-britanniques, il écrit deux articles dans Le Monde en 1947[10]. Il participe en 1948 au congrès de La Haye, proeuropéen, et adhère au mouvement La Fédération[11].

Il milite ensuite en 1954 au Rassemblement national de Jean-Louis Tixier-Vignancour qui lutte alors contre « le système pourri, incapable de remédier à la décadence intérieure comme de défendre le pays à l’extérieur »[12], fréquente des cercles de droite comme le Centre d'études politiques et civiques auquel il adhère, dirige en 1956 l'Union nationale et sociale de salut public - il est candidat en à la tête d’une liste du même nom -, et contribue à la constitution de Défense de la France la même année[13]. Il est ensuite membre de la Coordination nationale présidée par le général Lionel-Max Chassin, en 1958. Il signe en le manifeste des intellectuels français pour la résistance à l'abandon qui s'oppose au manifeste des 121, à propos de l'Algérie française[14].

C'est un ami du polémiste d'extrême droite Albert Paraz ; il fait partie du bureau de l'Association des Amis d'Albert Paraz, fondée en 1958, aux côtés notamment de Paul Rassinier[15].

Devenu avocat, il renoue avec le mouvement royaliste de sa jeunesses strasbourgeoise, est proche de la Nouvelle Action royaliste de Bertrand Renouvin[16], participant en aux journées royalistes à Paris[17] et écrivant dans une nouvelle mouture de l'Action française dans les années 1990.

L'avocat

Un temps directeur commercial de la Compagnie française de téléphonie (1949-1957), il est ensuite avocat au barreau de Paris.

Il défend un ingénieur français, Robert Juge, inculpé d'intelligence avec une puissance étrangère (en l'occurrence l'URSS) en 1983[18].

Il plaide au nom de François Lehideux et de Jacques Isorni devant la Cour europĂ©enne des droits de l’homme (CEDH) Ă  partir de 1994, Ă  propos d’un encadrĂ© publicitaire de Association pour dĂ©fendre la mĂ©moire du marĂ©chal PĂ©tain (ADMP) publiĂ© dans Le Monde en 1984 et intitulĂ© « Français, vous avez la mĂ©moire courte Â». L’encadrĂ© rĂ©capitulait sous la forme d’un plaidoyer les grandes Ă©tapes de la vie de PĂ©tain, ce qui entraina le dĂ©pĂ´t d’une plainte de l’Association nationale des anciens combattants de la rĂ©sistance et le dĂ©but d’une longue affaire judiciaire, jugĂ©e en 1998 au bĂ©nĂ©fice des plaignants[19].

Distinctions

Ĺ’uvres

  • Le principe de lĂ©gitimitĂ© et le conflit entre deux lĂ©gitimitĂ©s prĂ©tendues : Vichy et de Gaulle , mĂ©moire de DEA d'Ă©tudes politiques, UniversitĂ© de droit de Paris, 1980, 74 p. et annexes

Sources

  • Who's who, 1998, p. 659
  • Maxime Tandonnet, 1940, un autre , Tallandier, 2009
  • François-Marin Fleutot, Des royalistes dans la rĂ©sistance, Flammarion, 2000, p. 238
  • Henry Coston (dir.), Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, Lectures françaises,
  • JĂ©rĂ´me Cotillon, Ce qu'il reste de Vichy, Armand Colin, 2003

Notes et références

  1. Relevé généalogique sur Filae
  2. Cf. Mauthausen (bulletin intérieur de l'amicale des déportés et familles de Mauthausen), décembre 1992, N° 253, droit de réponse de Me Ebstein-Langevin en ligne sur le site de l'association: Bulletins de l'année 1992
  3. Danielle Tartakowsky, Les manifestations de rues en France, 1918-1968, Publications de la Sorbonne, 1997, p. 777
  4. Le Monde, 26/11/1980
  5. Jacques Trémolet de Villers (avocat de Touvier), L'affaire Touvier: chronique d'un procès en idéologie, DM Morin, 1994, p. 160
  6. La Croix, 31 octobre 1948
  7. Cf. la page RĂ©sistancialisme
  8. Mathias Bernard, La guerre des droites, Odile Jacob, 2007, p. 109, Droit et liberté, 15/4/1948 [PDF], Franc-Tireur, 20 mars 1948, Maroc-Matin, 10 avril 1948
  9. Alain Griotteray, De Gaulle encore et toujours, L'Ă‚ge d'homme, 2006, op. cit., p. 32. Cf. aussi Philippe PrĂ©vost, Le temps des compromis : mai-dĂ©cembre 1940, CEC, 2005, la dĂ©dicace de l’auteur Ă  Ebstein-Langevin : « Etudiant d’Action française, (il) organisa la manifestation du 11 novembre 1940, s’engagea dans la RĂ©sistance et passa sa vie Ă  tenter de rĂ©concilier les Français et Ă  dĂ©fendre la mĂ©moire du marĂ©chal PĂ©tain Â» et GĂ©nĂ©ral Jacques Le Groignec (alors prĂ©sident de l'ADMP), PĂ©tain face Ă  l’histoire, NEL, 2000, p. 118
  10. Le Monde, 31/5/1947; 2/6/1947
  11. Revue d'histoire diplomatique, vol. 117, 2003, p. 140. Et futur dirigeant selon cette source
  12. Ariane Chebel d'Appollonia, L'extrĂŞme droite en France, Complexe, 1998, p. 288
  13. Le Monde, 26/3/1956
  14. Le Monde, 7/10/1960
  15. Jacques Aboucaya, Paraz le rebelle, L'Age d'homme, 2002, p. 216
  16. Royaliste, 5-18/2/1981, p. 11: conférence-débat pour la N.A.R, Royaliste, 2-16/6/1982: liste des souscripteurs. Une polémique l'oppose cependant en 1992 à B. Renouvin à propos de l'affaire Touvier: cf. Mauthausen (bulletin intérieur de l'amicale des déportés et familles de Mauthausen), bulletins de juin et décembre 1992 : Bulletins de l'année 1992
  17. Site de Royaliste: journées de 1980
  18. Le Monde, 11/7/1983
  19. "itemid":%5B"001-62802"%5D} Arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme, 23/9/1998
    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.