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Jean Doré

Jean Doré (Montréal, - [1]) est un avocat et un homme politique canadien, québécois. Il a été le 39e maire de Montréal, de 1986 à 1994.

Jean Doré
Illustration.
Jean Doré (1990)
Fonctions
39e maire de Montréal
–
(7 ans, 11 mois et 28 jours)
Prédécesseur Jean Drapeau
Successeur Pierre Bourque
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Montréal
Date de décès
Lieu de décès Montréal
Nature du décès Cancer du pancréas
Nationalité Drapeau du Canada Canadien
Parti politique Rassemblement des citoyens de Montréal
Profession avocat et homme politique

Biographie

Jean DorĂ©, nĂ© le dans le Centre-Sud de MontrĂ©al[2], fait ses Ă©tudes classiques au collège Sainte-Croix (baccalaurĂ©at ès arts, 1964), puis obtient une licence en droit de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al. IntĂ©ressĂ© aux affaires Ă©tudiantes, il est Ă©lu prĂ©sident de l'Association gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants de l'UniversitĂ© de MontrĂ©al en 1967. IntĂ©ressĂ© Ă©galement Ă  la communication, il travaille brièvement pour Radio-Canada (1970), puis devient attachĂ© de presse du chef du Parti quĂ©bĂ©cois, RenĂ© LĂ©vesque, durant la campagne de 1970 et en 1971.

En 1972, il assume les fonctions de directeur gĂ©nĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration des associations coopĂ©ratives d'Ă©conomie familiales (ACEF), puis il en accède Ă  la prĂ©sidence en 1975. Ă€ ce titre, il intervient dans le dĂ©bat qui entoure l'adoption de la première Loi quĂ©bĂ©coise de protection des consommateurs.

Parallèlement Ă  sa carrière d'avocat, Jean DorĂ© milite activement au sein de la Ligue des droits de l'Homme et participe Ă  la fondation du Rassemblement des citoyens de MontrĂ©al (RCM)  en 1974. Il en devient le trĂ©sorier. DorĂ© est Ă©galement prĂ©sent au petit Ă©cran. En 1978, il prĂ©sente une sĂ©rie de 20 Ă©missions sur la publicitĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision de Radio-QuĂ©bec, en collaboration avec le publicitaire et professeur Claude Cossette.

Chef du RCM

Jean DorĂ© accède au poste de chef du Rassemblement des citoyens de MontrĂ©al (RCM) en 1982 et brigue les suffrages lors des Ă©lections municipales du 14 novembre. Il est dĂ©fait par le maire sortant Jean Drapeau, qui obtient son 8e mandat avec 174 306 voix contre 129 706 pour DorĂ©. Sa bonne performance fait en sorte que le RCM revient en force au conseil avec 15 conseillers sur 54. Il devient le chef de l'Opposition et obtient un siège de conseiller municipal en 1984 dans une Ă©lection partielle provoquĂ©e par le dĂ©part de Jean Roy, conseiller de la première heure, qui a choisi de lui laisser son siège.

Au cours des deux années qui suivent, Jean Doré travaille à faire du RCM une alternative représentative et rassembleuse. Il consolide les ponts avec tous les milieux, y compris celui des affaires, recentre certains éléments du programme, recrute une équipe complète, et élabore un programme de transition.

Maire de Montréal

Jean DorĂ© est Ă©lu maire de MontrĂ©al lors des Ă©lections municipales du  avec 67,70 % des voix : 230 025 voix contre 99 739 pour son adversaire Claude Dupras du Parti civique. Les candidats du RCM obtiennent 55 des 58 postes de conseillers. Il est rĂ©Ă©lu avec 59,20 % des voix en 1990.

Au cours de ses deux mandats Ă  la tĂŞte de la Ville, il s’avère un politicien au style consensuel, mais affirmĂ©. D’une soliditĂ© et d'une probitĂ© souvent soulignĂ©es, il fait face Ă  de nombreuses tempĂŞtes, notamment celle crĂ©Ă©e par l’aile radicale du syndicat des cols bleus de la Ville, et mène de nombreuses batailles fructueuses comme celle du maintien de l’HĂ´tel-Dieu au centre-ville, tout en se faisant remarquer sur de nombreuses tribunes nationales et internationales pour sa maĂ®trise des dossiers et sa capacitĂ© Ă  transiger avec les diffĂ©rents paliers de gouvernement et organisations internationales. Communicateur rigoureux, refusant de cĂ©der Ă  la facilitĂ©, il Ĺ“uvre avec force et conviction au service des citoyens montrĂ©alais.

Réalisations de Jean Doré et du RCM (1986-1994)


DĂ©centralisation

L’administration RCM crée les bureaux Accès-Montréal. Il découpe la Ville en 9 arrondissements dotés de conseils d'arrondissements.

Urbanisme et aménagement urbain

Dès 1987, l'administration élabore un plan directeur du centre-ville, adopte des règlements pour le contrôle des démolitions et met en place des programmes de protection et de mise en valeur du patrimoine bâti. Montréal adopte à l'occasion de son 350e anniversaire (1992) le premier plan d'urbanisme de son histoire, fruit d’une concertation des acteurs du développement de la métropole et de l’appareil municipal.

Grands projets urbains

De grands projets urbains transforment la ville. La consolidation du centre-ville et notamment le déménagement de l'OACI dans le futur quartier international; le Faubourg Québec, le Faubourg Saint-Laurent et le Faubourg des Récollets pour repeupler le centre de Montréal, la revitalisation des anciennes usines Angus, le désenclavement du Sud-Ouest et le développement des abords du Canal Lachine ou du Quartier des Musées en témoignent. Sans oublier la mise en valeur du Vieux-Port, de la rue de la Commune et du Champ-de-Mars, la construction du Musée d’archéologie et d’histoire de la Pointe-à-Callières et la rénovation du Marché Bonsecours.

Des ententes conclues au fil des ans vont permettre la réalisation de plusieurs autres projets, tels que la construction du pont Wellington et du boulevard Henri-Bourassa pour désenclaver le Nord-est montréalais et de projets urbains structurants comme la renaturalisation du Mont-Royal, l'implantation du Cirque du Soleil dans Saint-Michel et la réfection de la portion ouest de la rue Sainte-Catherine.

Les femmes et Montréal

Dès sa création, le RCM s’engage à faire une place importante aux femmes à Montréal. Léa Cousineau et les femmes du caucus s’emploient, avec l’appui de Jean Doré, à changer les choses. Les femmes ont dorénavant accès aux postes de cadre et aux emplois non traditionnels, des programmes d'accès à l'égalité sont mis en place. Montréal se dote d’un règlement restreignant l’affichage pornographique. On exige de tous les services de la culture au service de police et à l’aménagement des parcs qu’ils intègrent à tous les niveaux les besoins et les préoccupations des Montréalaises.

Le 350e anniversaire de Montréal

Les cĂ©lĂ©brations de 1992 auront Ă©tĂ© l’occasion pour la MĂ©tropole de se doter, avec l’aide des gouvernements, de nouveaux Ă©quipements dont l’amĂ©nagement du Vieux-Port, le BiodĂ´me, le MusĂ©e de la Pointe-Ă -Callières, le rĂ©amĂ©nagement de l’île Sainte-HĂ©lène et de plusieurs grandes places publiques, dont le belvĂ©dère du Mont-Royal, le Champ-de-Mars et la place Émilie-Gamelin. 

Ville animée, métropole culturelle

Jean Doré prend sur lui de convaincre les maires de la CUM de tripler en trois ans le budget du Conseil des arts, donnant ainsi de véritables moyens au Conseil tel qu’on le connaît aujourd’hui.

Une vision de métropole

C’est à la demande de Jean Doré qu’a été mis sur pied le groupe de travail sur Montréal et sa région. Montréal plaide en faveur d’une véritable ville-région et de la mise en commun de la promotion touristique, de la promotion économique à l’étranger, du soutien à la culture, du développement collectif et de la planification stratégique du territoire. L’Administration propose aussi pour la première fois la consolidation des secteurs urbanisés de l’agglomération. Il faut plusieurs années pour que soit constituée la Communauté métropolitaine de Montréal et dix ans de plus pour qu’elle adopte son premier plan de développement. C'est aussi à la demande du RCM que le gouvernement du Québec crée un premier comité ministériel de développement du Grand Montréal. En 1994, avant les élections québécoises, Jean Doré convient avec les chefs des grands partis, Daniel Johnson et Jacques Parizeau, des gestes à poser pour donner à Montréal un véritable statut de métropole.

Montréal, ville internationale

L’administration et son maire Jean DorĂ© s’affairent Ă  attirer de nombreux sièges sociaux  et Ă  dĂ©velopper des relations privilĂ©giĂ©es avec les grandes villes et Ă  les concrĂ©tiser par des protocoles de collaboration et des Ă©changes d’expertises. En , MontrĂ©al accueille notamment les maires de New York, Paris, Moscou, Mexico et Tokyo dans le cadre du Sommet des grandes villes du monde. Jean DorĂ© est dĂ©signĂ© comme porte-parole des villes au grand Sommet de la Terre Ă  Rio de Janeiro.

L'après-carrière politique

Jean DorĂ©, dĂ©fait par Pierre Bourque aux Ă©lections de 1994, tente en vain un retour en politique aux Ă©lections municipales de 1998, sous la bannière d'Équipe MontrĂ©al.

Après sa carrière politique, il occupe le poste de Directeur principal, dĂ©veloppement des affaires, financement institutionnel et services bancaires Ă  la Caisse centrale Desjardins. Il est Ă©galement actif dans les milieux communautaires et culturels de MontrĂ©al et prĂ©side la Fondation des Auberges du cĹ“ur du QuĂ©bec, qui soutient près d'une trentaine de maisons d'hĂ©bergement pour les jeunes sans-abri ou en difficultĂ©, de 2001 Ă  2011. Ă€ sa retraite, il combat un cancer du pancrĂ©as diagnostiquĂ© Ă  l'Ă©tĂ© 2014[2]. Il en meurt le [1].

Notes et références

  1. « L'ex-maire de Montréal Jean Doré est décédé », ici.radio-canada.ca le 15 juin 2015.
  2. Michèle Ouimet, « L'ultime combat de Jean Doré », sur La Presse (Montréal), le 25 novembre 2014.

Voir aussi

Lien interne

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