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Jean Calmette

Jean Calmette, nĂ© le [1] Ă  Rodez, Aveyron (France) et dĂ©cĂ©dĂ© en fĂ©vrier 1740 Ă  Chikballadur, Karnataka (Inde) Ă©tait un prĂȘtre jĂ©suite français, missionnaire en Inde du Sud et indianiste.

Jean Calmette
Biographie
Naissance
DécÚs
(Ă  47 ans)
Chikballadur Drapeau de l'Inde Inde
Nationalité
française
Formation
Sanskrit, philosophie et théologie
Activité
Missionnaire, indianiste, écrivain
Autres informations
Ordre religieux

PremiÚres années en Inde

EntrĂ© Ă  17 ans, le , au noviciat des jĂ©suites de Toulouse, Jean Calmette enseigne quelque temps en France et reçoit l'ordination sacerdotale avant de partir pour l’Inde en 1725. Il arrive Ă  PondichĂ©ry le . Durant quelques annĂ©es il est missionnaire dans la rĂ©gion de langue tamoule autour de Vellore.

Initiation au brahmanisme

De 1730 Ă  sa mort il sera dans la rĂ©gion de langue tĂ©lougou, (maintenant Andhra Pradesh). À Ballapuram, Calmette frĂ©quente les Ă©coles brahmaniques oĂč s’enseigne le sanskrit et les autres disciplines hindoues (y compris l’astronomie et les sciences naturelles). Il y atteint un tel niveau de connaissance de la langue que les brahmanes acceptent de l’initier Ă  la science des textes sacrĂ©s, les VĂ©das. Cette faveur peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une vĂ©ritable initiation religieuse Ă  l’hindouisme. Max MĂŒller a Ă©crit que le PĂšre Calmette est le premier Ă  obtenir le texte complet des quatre VĂ©das. Dans ces VĂ©das, aux dires mĂȘme de Calmette, se trouvent des trĂ©sors de littĂ©rature, des traitĂ©s de grammaire, de philosophie et d’astronomie.

L'Ă©tude dĂ©taillĂ©e de Ludo Rocher sur le « faux VĂ©da » Ezour vedam mentionne Jean Calmette parmi les auteurs potentiels de ce fameux texte[2]. La nouvelle preuve prĂ©sentĂ©e par Urs App en 2010 indique que l'auteur de l’Ezour vedam Ă©tait en fait Jean Calmette ; ce texte, publiĂ© en 1778 par Guillaume de Sainte-Croix, fut une source importante de l'orientalisme naissant ainsi que du dĂ©but des Ă©tudes europĂ©ennes sur les VĂ©das et la littĂ©rature religieuse et philosophique de l'Inde ancienne[3]. Il a jouĂ© un rĂŽle important dans la pensĂ©e de Voltaire Ă  partir de 1760.

Écrivain en langue sanskrite

Calmette est passionnĂ© de sanskrit et d’orientalisme. Avec l’aide d’amis brahmanes il tire des VĂ©das des vĂ©ritĂ©s religieuses fondamentales communes Ă  toutes les religions comme l’unicitĂ© de Dieu, les attributs divins, etc. Il compose des ‘slokas’ (textes versifiĂ©s en sanskrit) contenant les vĂ©ritĂ©s de la foi chrĂ©tienne (son ouvrage Satyaveda sara Sangraham en contient 172) et traduit les Ɠuvres de Roberto de Nobili en sanskrit: Le grand catĂ©chisme de la foi et la RĂ©futation de la transmigration des Ăąmes. Il encourage Ă©galement ses chrĂ©tiens Ă  Ă©crire dans la langue sacrĂ©e. La bibliothĂšque royale de Paris fut enrichie de nombreux manuscrits telougous et sanskrits qu’il envoya. Malheureusement la collection que lui-mĂȘme et ses compagnons (Jean-François Pons, Nicolas Possevin, Gaston-Laurent CƓurdoux) avait rassemblĂ©e Ă  PondichĂ©ry fut perdue lors de la suppression de la Compagnie de JĂ©sus (1773). Certains affirment qu'il fut le vĂ©ritable auteur de l'Ezour Veidam, un faux inspirĂ© des recueils de poĂ©sie Ă©pique en sanskrit, dans le but de ridiculiser les croyances populaires hindoues Ă  la cour de France. L'Ɠuvre pourrait en revanche bien ĂȘtre produite par d'autres missionnaires jĂ©suites.

Ce travail prometteur fut interrompu par la mort prématurée de Jean Calmette en 1740 ; il avait à peine 48 ans.

ƒuvres

  • (en sanskrit) Satyaveda sara Sangraham

Bibliographie

  • J. Bach, Le P. Calmette et les missionnaires indianistes, Paris, 1868
  • Joseph Dahlmann, "Missionary pioneers and Indian languages." Trichinopoly: Catholic Truth Society of India, 1940 (cf. Rays Supplement, November 1941).
  • G. Dharampal, La religion des Malabars: : Tessier de QuĂ©ralay et la contribution des missionnaires europĂ©ens Ă  la naissance de l'indianisme, Immensee: Nouvelle Revue de science missionnaire, 1982
  • InĂšs G. Zupanov, Marie Fourcade, François Pouillon (Ă©d.), Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, IISMM / Karthala, , 1007 p. (ISBN 978-2-84586-802-1, lire en ligne) Éditions IISMM-Karthala, 2008 (voir la fiche biographique)

Références

  1. Si cette date est donnĂ©e traditionnellement, on remarquera qu’aucun baptĂȘme au nom de Jean Calmette ne peut ĂȘtre relevĂ© dans les registres paroissiaux de Rodez (Notre-Dame ou Saint-Amans). En revanche un Jean Calmette est baptisĂ© le 4 mai 1693. Une seule famille semblant porter ce patronyme Ă  cette Ă©poque, dans cette ville, on peut imaginer qu’il s’agit de la mĂȘme personne. Si c’est le cas, Jean Calmette Ă©tait fils de François Calmette, docteur en mĂ©decine, auteur d’un AbrĂ©gĂ© de mĂ©decine thĂ©rapeutique Ă©ditĂ© en 1690 Ă  Lyon, et de Marie-Jeanne de Jouery. (GĂ©nĂ©alogies d'Aveyron, par Bernard Aldebert)
  2. Ludo Rocher (1984).Ezourvedam: a French Veda of the eighteenth century . University of Pennsylvania Studies on South Asia 1. Amsterdam/Philadelphia: J. Benjamins, 1984. (ISBN 978-0-915027-06-4)
  3. (en) Urs App (2010). The Birth of Orientalism. Philadelphia: University of Pennsylvania Press, p. 372-407. (ISBN 978-0-8122-4261-4)

Liens externes

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