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Jean Bouhier de Savigny

Jean Bouhier, né le à Dijon où il est mort le , est un jurisconsulte et magistrat français, également historien, traducteur, bibliophile et érudit renommé, membre de l'Académie Française.

Jean Bouhier
Le président Bouhier par Nicolas de Largillierre - Dijon, musée des Beaux-arts
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Sa vie et son Ĺ“uvre

Issu d’une riche famille, Jean Bouhier est jurisconsulte et premier président à mortier au parlement de Bourgogne en 1704, poste dont il démissionne en 1728 pour se consacrer à ses travaux historiques et littéraires à la suite de son élection à l’Académie française en 1727.

Il entretient un vaste rĂ©seau de correspondants dans toute l’Europe. Il est renommĂ© autant pour son Ă©rudition que pour la splendide bibliothèque qu’il a hĂ©ritĂ©e de ses ancĂŞtres et qu’il met Ă  la disposition des poètes et des lettrĂ©s qu’il reçoit Ă  Dijon dans son hĂ´tel Bouhier de Savigny au 12 rue Vauban. Ă€ la fin de sa vie, sa bibliothèque, qu’il n’a eu cesse d’enrichir, compte quelque 35 000 ouvrages et 2 000 manuscrits. « On dit qu’à force de gribouiller dans les marges des livres qu’il annotait tout en les lisant, Bouhier dĂ©figurait les plus belles Ă©ditions de Henri Estienne et d’Antoine VĂ©rard. Un de ses hĂ´tes a dĂ©crit la splendeur sobre des rayons de sa bibliothèque, en bois de rose et drapĂ©s de soie, sur lesquels reposaient les Ă©ditions rares et les longues rangĂ©es de manuscrits[1]. » Toutes ses collections seront dispersĂ©es après sa mort et vendues en majeure partie Ă  l’abbaye de Clairvaux en 1784.

Outre son traité sur les coutumes du duché de Bourgogne, considéré comme son œuvre majeure, Jean Bouhier est l’auteur de plusieurs ouvrages de jurisprudence ainsi que de nombreuses dissertations. Il a traduit aussi les classiques latins, dont certains en collaboration avec l’abbé d’Olivet. Toutefois, au dire de ses contemporains, les traductions de Bouhier, à qui sa femme disait : « Chargez-vous de penser et laissez-moi écrire[2] », étaient plus appréciées pour leur exactitude que pour leur style.

Il possédait une copie manuscrite contenu en un volume in folio des Extraits des Arrêts et Jugements rendus par le Conseil Privé de Philippe le Bon, Duc de Bourgogne... de Étienne Pérard[3]

D’Alembert a dit de lui : « Jurisprudence, philologie, critique, histoire ancienne et moderne, histoire littéraire, traductions, éloquence et poésie, il remua tout, il embrassa tout, et, dans la plupart, il fit des preuves distinguées et dignes de lui[4]. »

Son frère Claude Bouhier de Lantenay, sera le second évêque de Dijon en 1744.

Principaux ouvrages

Histoire et jurisprudence
  • TraitĂ© de la succession des mères en vertu de l’édit de Saint-Maur, avec une dissertation sur les droits de la mère en la succession de ses enfans, au cas de la substitution pupillaire, principalement par rapport Ă  l’usage du Parlement de Dijon (1726)
  • Dissertation sur la reprĂ©sentation en succession, suivant la coutume du duchĂ© de Bourgogne, avec une explication de l’article XXV de la mĂŞme coutume (1734)
  • TraitĂ© de la dissolution du mariage pour cause d’impuissance, avec quelques pièces curieuses sur le mĂŞme sujet (1735)
  • SupplĂ©ment au Journal du règne d’Henri IV, depuis le jusques au ; depuis le 1er de l’an 1598 jusques en 1602 et depuis le 1er de janvier 1607 jusques au mois de (1737)
  • Les Coutumes du duchĂ© de Bourgogne, avec les anciennes coutumes tant gĂ©nĂ©rales que locales de la mĂŞme province (2 volumes 1742-46)
  • Ĺ’uvres de jurisprudence (2 volumes, 1787-88)
Traductions
  • Tusculanes de CicĂ©ron (1737)
  • PoĂ«me de PĂ©trone sur la guerre civile entre CĂ©sar et PompĂ©e, avec deux Ă©pĂ®tres d’Ovide, en vers français, avec des remarques et des conjonctures sur le poĂ«me intitulĂ© Pervigilium Veneris (1737)
  • Les Amours d’ÉnĂ©e et de Didon, poĂ«me traduit de Virgile, avec diverses autres imitations d’anciens poĂ«tes grecs et latins (1742)
  • Remarques sur CicĂ©ron (1746)
  • Recherches et dissertations sur HĂ©rodote (1746)
Souvenirs et correspondance
  • Souvenirs de Jean Bouhier, prĂ©sident au Parlement de Dijon, extraits d’un manuscrit autographe inĂ©dit et contenant des dĂ©tails curieux sur divers personnages des XVIIe et XVIIIe siècle (1866)
  • Correspondance littĂ©raire (1974)

Propriétés, mobiliers

  • Livre d'Heures reliĂ© en plein veau aux armes de Jean Bouhier, prĂ©sident du Parlement de Bourgogne[5]

Notes et références

  1. « Bouhier used to read his books and make notes upon them; and it is said that he carried the practice to such excess as to deface with marginal scribblings the finest work of Henri Estienne and Antoine Vérard. A visitor to his library described the sober magnificence of the rosewood shelves with silken hangings in which the rare editions and long rows of manuscripts were ranged. » Charles Isaac Elton & Mary Augusta Elton, The Great Book-Collectors, chapitre XV, 1893.
  2. Tyrtée Tastet, Histoire des quarante fauteuils de l’Académie française depuis la fondation jusqu’à nos jours, 1635-1855, volume IV, p. 288, 1855.
  3. Abbé Philibert Papillon, Bibliothèque des auteurs de Bourgogne,Dijon 1742, 2.vol, t.II, p.134,
  4. Cité par Tyrtée Tastet, Op. cit., p. 287.
  5. Manuscrit sur vélin de 100 folios soit 208 pages écrites, dont 12 pages de calendrier, 14 lettrines sur autant de pages décorées, 12 grandes peintures, texte en latin, écrit aux encres noire et rouge, têtes de chapitre décorées à pleine page de motifs floraux, 12 x 18, première moitié du XVe siècle. Vente à Roubaix, salle des ventes par May, Duhamel et associés SVV M. Hutrelle, reproduction photographique p.97 La Gazette de Drouot N°34 du 8 octobre 2004. Vendu à Lille en 1942 et acheté par Emile Raoust. Prix au marteau 42500 euros

Bibliographie

  • Charles des Guerrois, Le PrĂ©sident Bouhier, sa vie, ses ouvrages, et sa bibliothèque, Paris, 1855, [lire en ligne].
  • Jacques Chiffoleau, « Le crime de majestĂ©, la politique et l'extraordinaire. Note sur les collections Ă©rudites de procès de lèse majestĂ© du XVIIe siècle et leurs exemples mĂ©diĂ©vaux », in Yves-Marie BercĂ© (dir.), Les procès politiques (XIVe-XVIIe siècles). Actes du colloque de Rome (20-), Rome, Collection de l'École française de Rome [no 375], 2007, p. 577-662.

Liens externes

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