Jean Boniface Textoris
Jean Boniface Textoris est un chirurgien, médecin en chef de la Marine impériale né le à Toulon et mort le à Néoules dans le Var.
Nom de naissance | Jean Boniface Textoris |
---|---|
Naissance |
Toulon |
Décès |
NĂ©oules |
Nationalité | Français |
Pays de résidence | France |
DiplĂ´me | |
Profession |
MĂ©decin |
Activité principale |
Chirurgien, médecin en chef de la Marine impériale |
Distinctions |
Chevalier de la LĂ©gion d'honneur le
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Ascendants |
Boniface Textoris, Henriette Brémond |
Conjoint |
Marie Élisabeth Jaume |
Biographie
Son père est Boniface Textoris, chirurgien de la Marine et sa mère, Henriette Brémond. Il épouse Marie Élisabeth Jaume[1] : leur fille Sophie Héloïse (1805-1836) épousera Fortuné Joseph César Racord, chirurgien de l'hôpital français de Smyrne de 1836 à 1849[2].
Ancien RĂ©gime et RĂ©volution
Dès le , à 14 ans, Jean Boniface Textoris est employé dans les hôpitaux de la Marine à Toulon comme chirurgien auxiliaire[3]. Attaché au service de santé du bagne de Toulon, il y attrape le typhus importé par une chaîne de condamnés arrivés à cette époque[4].
Le , il devient aide chirurgien sur la frégate la Minerve (en) qui est envoyée dans l'Adriatique pour en observer les côtes et les positions. La campagne de cette frégate correspond aux stations navales de la marine de guerre pour assurer la présence française en Méditerranée orientale et la sécurité de son commerce au Levant[5]. Il prend, lors de ce voyage, des notes qui constitueront la base du mémoire qu'il lira sur les antiquités de l’île de Thasos, à l'académie de Toulon, dont il sera un des fondateurs et le premier secrétaire[4].
Il est chirurgien major le sur le brick Chasseur jusqu'au puis sur la corvette Brune (en) jusqu'au , puis la frégate Sensible (en) et enfin la frégate Iris (en) jusqu'au comme second chirurgien, puis sur le Duquesne comme chirurgien major jusqu'au . Il passe ensuite sur la frégate Vestale ( au ), le vaisseau Berwick ( au ), l'Aquilon ( au ), le Jemmapes (en) (1796), le Tonnant jusqu'au [3]. A ce titre il participe à la chute de la république de Venise. De retour à Toulon, il soigne au lazaret de Toulon, les équipages de l'escadre du vice-amiral Brueys et contracte lui-même « la maladie régnante »[4].
Le , il embarque sur le vaisseau Annibal (en), chargé de se rendre en Espagne pour soigner les blessés de la bataille d'Algésiras[3]. De retour de Cadix, il s'enferme de nouveau dans le lazaret car il a encore contracté « la maladie régnante »[4].
Il embarque ensuite sur le brick le Speedy (), le vaisseau Formidable (), le vaisseau Bucentaure ( au ) sous le commandement du vice-amiral Latouche-Tréville[3].
Le , il est reçu docteur en médecine à Montpellier où sa thèse inaugurale porte sur le scorbut[6].
Empire
Textoris rembarque sur le Formidable le avec le titre de médecin en chef de l'escadre sous les ordres du vice-amiral Latouche-Tréville, puis à nouveau sur le navire amiral Bucentaure du au , sous le commandement du vice amiral Villeneuve, où il devient chirurgien major le 28 mars 1805. Il participe à ce titre à la bataille de Trafalgar le où le navire amiral français se rend à l'ennemi avec à son bord l'amiral Villeneuve, miraculeusement indemne alors que le navire est très lourdement endommagé, quasi démâté, et couvert de cadavres et de blessés.
Pris en remorque par le HMS Conqueror, le Bucentaure rompt son câble de remorque. Les officiers français encore à bord reprennent le navire aux Britanniques et, malgré l'état du vaisseau, mettent cap sur Cadix en pleine tempête. Au petit matin, alors qu'il est en vue du port, il s'échoue dans la houle, et malgré les tentatives pour l'alléger et le dégager, le navire commence à sombrer. Quelque 450 rescapés trouvent refuge sur L'Indomptable venu au secours. À bord de l’Indomptable se trouvent alors plus de 1 200 hommes (équipage et rescapés du Bucentaure). Durant la soirée du 23 octobre, la tempête rompt ses ancres et le drosse à son tour à la côte. Seuls 150 hommes auront la vie sauve.
Le 28 octobre 1805, il embarque sur le vaisseau le Héros en tant que médecin en chef de l'armée puis passe avec le même titre sur le transport hôpital Achille le [3], frété à Cadix pour conduire à Toulon les blessés de l'armée navale de l'Amiral Rosily[7].
Le , il passe sur le Commerce de Paris jusqu'au [3].
Il rembarque le sur le Duquesne jusqu'au .
Restauration
Jean Boniface Textoris passe en 1816 au port de Marseille, où il est chargé du service de santé[3].
En 1821, à la suite de l'épidémie de fièvre jaune en Catalogne[8], les habitants de Marseille prennent peur[6]. Textoris, voulant les rassurer, lit dans une séance du de la Société royale de médecine de Marseille, un Aperçu sur la fièvre jaune[9] - [10].
Il est nommé vice-président, puis président de cette même société le . Atteint d'une ophtalmie, suivie de névralgies sus-orbitaires et de douleurs rhumatismales, il est contraint de demander sa retraite après trente ans du service.
Jean Boniface Textoris meurt Ă NĂ©oules (Var), le Ă 55 ans.
Distinctions et hommages
Ĺ’uvres textuelles
Références
- Bulletin des lois de la Republique Francaise, vol. 8, t. 11, Impr. Nationale des Lois, (Pensions de veuves sur Google Livres).
- Fortuné Joseph César Racord, Essai sur le scorbut chez les gens de mer, (Essai sur le scorbut chez les gens de mer sur Google Livres).
- « Cote LH/2582/41 », base Léonore, ministère français de la Culture
- Notice biographique sur J.-B. Textoris par Pierre-Martin Roux (1791-1864) sur Gallica
- Sylviane Llinares, « Voyage par mer et tourisme aristocratique au XVIIIe siècle », Histoire, économie & société, vol. 2,‎ , p. 15-35 (lire en ligne, consulté le ).
- Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, Chez Beck, (Wikisource)
- Lieutenant de vaisseau Jean-Michel Roche, « Dictionnaire des bâtiments de la Flotte de guerre française de Colbert à nos jours », sur www.netmarine.net (consulté le ) : « Achille : Bâtiment léger parlementaire (1806 -) », p. 4.
- François-Victor Bally, André-F. François, Histoire médicale de la fièvre jaune, observée en Espagne, Paris, Imprimerie de Selves fils, , 663 p. (lire en ligne).
- La France littéraire ou dictionnaire bibliographique, Paris, Firmin Didot frères, libraires, (Wikisource)
- Pierre-Martin Roux, Coup d’œil sur la fièvre jaune et sur diverses mesures sanitaires auxquelles elle a donné lieu, à Marseille, pendant les mois de septembre et octobre 1821 : Suivi de quelques réflexions sur la salubrité publique, Marseille, Camoin, , 292 p. (Aperçu sur la fièvre jaune sur Google Livres), p. 115-143.