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Jean Améry

Hans Mayer, alias Jean Améry, est un écrivain et essayiste autrichien né à Vienne le et mort à Salzbourg (suicide) le .

Jean Améry
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  65 ans)
Salzbourg
SĂ©pulture
Nom de naissance
Hans Chaim Mayer
Nationalité
Domiciles
Activités
Période d'activité
Ă  partir de
Autres informations
Membre de
Lieux de détention
Distinctions
Grand prix de littérature de l'Académie bavaroise des beaux-arts ()
Prix de journalisme de la ​​Ville de Vienne (d) ()
Archives conservées par
Vue de la sépulture.
Jean Amery (Hans Mayer) par Felix De Boeck 1951
Jean Améry (Hans Mayer) par Félix De Boeck 1951

Biographie

Né à Vienne, capitale de l'Empire austro-hongrois, Hans Mayer est issu d'une double culture : son père est juif et sa mère catholique, avec des origines juives. Son père meurt lors de la Première Guerre mondiale. Il est éduqué en catholique par sa mère. Il retourne à Vienne en 1926 et commence des études qu'il ne termine pas. En 1930, il commence à travailler sous la direction de Léopold Langhammer comme bibliothécaire dans une université populaire.

À ce moment-là, Hans Mayer, élevé dans la religion catholique donc, est pétri des valeurs traditionnelles autrichiennes. Il ignore les créations avant-gardistes et de gauche pourtant abondantes dans Vienne à cette époque. Élevé en province, il aime la littérature de terroir populaire. Il parle d'ailleurs le patois tyrolien. Il commence à écrire des romans (Le Pont, et en 1935, Les Naufragés).

Il émigre au moment de l'Anschluss en 1938 en Belgique où il milite et se fait arrêter et enfermer à deux reprises. Il est emprisonné, après l'invasion allemande, dans le camp de concentration de Gurs, dans le sud de la France. Il est arrêté par la Gestapo en du fait de ses activités dans la Résistance belge. Torturé au fort de Breendonk, il est ensuite déporté à Auschwitz-Monowitz en raison de ses origines juives. Après la guerre, il gagne sa vie en écrivant des articles pour une agence de presse suisse. Mais le procès pour crime contre l'humanité des SS ayant sévi à Auschwitz, qui a lieu à Francfort entre 1963 et 1965, lui permet de rompre « l'obscur envoûtement qui le paralysait ». Il couche par écrit son témoignage et ses réflexions dans un célèbre essai paru en 1966 en Allemagne Par delà le crime et le châtiment. Cet ouvrage, qui se veut une description de « la situation de l'intellectuel dans un camp de concentration »[2], utilise l'introspection et l'observation de ses propres expériences psychiques pour faire de l'écriture un véritable processus d'exploration des effets de la barbarie sur la victime qui y est livrée[3]. L'intellectuel juif de langue allemande exilé devient une référence morale. Les essais Du vieillissement (1968) et Porter la main sur soi (1976) rencontrent un lectorat important.

Améry se montre très critique envers ceux qui pardonnent et ceux qui oublient. Si elle veut tirer la leçon de ses erreurs, la culture occidentale doit analyser celles-ci dans le cadre de la morale dont elle se prévaut. C’est alors seulement que le vécu des victimes pourrait trouver un sens.

Il se suicide en 1978 dans un hĂ´tel de Salzbourg.

Cet esprit solitaire fut très proche de la poétesse, romancière et essayiste autrichienne Ingeborg Bachmann et de Günther Anders.

Primo Levi, dans son livre Les naufragés et les rescapés, reprend pour un chapitre où il fait une référence constante à Améry, le titre d'un de ses essais, L'intellectuel à Auschwitz.

Bibliographie

Ĺ’uvres

  • Par-delĂ  le crime et le châtiment - Essai pour surmonter l'insurmontable, Arles, Actes Sud, 1995 [Ă©d. originale 1966]
  • Du vieillissement, Paris, Payot, 1991 [1968] ; rĂ©Ă©d. Petite Bibliothèque Payot, 2009
  • Lefeu ou la dĂ©molition, Arles, Actes Sud, 1996 [1974]
  • Porter la main sur soi - Du suicide, Arles, Actes Sud, 1999 [1976]
  • Charles Bovary, mĂ©decin de campagne, Arles, Actes Sud, 1995 [1978]
  • Les NaufragĂ©s, Arles, Actes Sud, 2010 [1935]
  • « L’homme enfantĂ© par l’esprit de la violence » [1969], traduit de l'allemand par Julie-Françoise Kruidenier et Adrian Daub, dans Les Temps modernes, Gallimard, 2006/1, no 635-636 sur Cairn.info.

Biographies et Ă©tudes

  • Irène Heidelberger-Leonard, Jean AmĂ©ry, Arles, Actes Sud, 2007
  • Sous la direction de JĂĽrgen Doll, Jean AmĂ©ry (1912-1978). De l'expĂ©rience des camps Ă  l'Ă©criture engagĂ©e, Paris, L'Harmattan, 2006
  • Anne Henry, "Shoah et TĂ©moignage. LĂ©vi face Ă  AmĂ©ry et Bettelheim", Paris, L'Harmattan, 2005
  • W. G. Sebald, Avec les yeux de l’oiseau de nuit : sur Jean AmĂ©ry (p. 143–162) In Campo Santo : traduit de l’allemand par Patrick Charbonneau et Sibylle Muller : Titre original : Campo Santo : Actes Sud, 2009 pour la traduction française. (ISBN 978-2-7427-8080-8)
  • 2009: «El sĂ­ndrome de Al-Andalus. Relatos de expoliaciĂłn y violencia polĂ­tica», en J. Casquete (ed.), Comunidades de muerte, Barcelona, Anthropos, págs. 19-54; “La razĂłn desposeĂ­da de la vĂ­ctima. La violencia en el PaĂ­s Vasco al hilo de Jean AmĂ©ry”, Bilbao, Cuadernos Escuela de Paz.

Notes et références

  1. « http://www.dla-marbach.de/kallias/aDISWeb/bf/index.html?ADISDB=BF&WEB=JA&ADISOI=11820 »
  2. Jean Améry, Par-delà le crime et le châtiment. Essai pour surmonter l'insurmontable, trad. de l'allemand par F. Wuilmart, Actes Sud, 1995, p. 7
  3. Daniel Oppenheim, « L'Expérience de la barbarie par l'intellectuel et l'éthique du témoignage selon Jean Améry », dans Plurielles, no 19, Paris, AJHL, 2015.

Annexes

Articles connexes

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