Jean-Pierre Barrot
Jean-Pierre Barrot (né Jean-Pierre Bloch[1] en 1915 et mort le ) est un résistant de la Seconde Guerre mondiale, puis un journaliste, un éditeur, un distributeur et producteur de films et un cinéaste.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 71 ans) 14e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Jean-Pierre Bloch |
Nationalité | |
Activités | |
Enfant |
Il est une des figures du cinéma français d'après-guerre, remis en cause dans les années 1950 par les critiques et cinéphiles de la nouvelle vague.
Biographie
Né Bloch en 1915, appelé Barrot, il aurait écrit sous un pseudo dans L'Intransigeant de Léon Bailby vers 1935. Il effectue son service militaire en 1937, de deux ans, prolongé à la déclaration de guerre de 1939[2] - [3]. Proche des communistes, il devient résistant pendant la guerre[2] - [4]. Après la guerre, il est avec Jean Vidal un des fondateurs de L'Écran Français, revue de cinéma[2] qu'il a dirigée, et des Lettres françaises.
En qualité de distributeur de films, il a été le premier à distribuer les films de Ingmar Bergman et de Yasujirō Ozu en France. Il a produit des téléfilms de haute qualité, dont un sur Honoré de Balzac, et a réalisé un documentaire sur Georges de la Tour[5]. Il a dirigé l'une des plus importantes sociétés de doublage de films : Télécinex[6]. Dans les années 1950, son éloge du cinéma français d'après-guerre, parlant « d'œuvres de qualité plutôt que de révélations » a été critiqué par les adeptes de la nouvelle vague et plus particulièrement par François Truffaut, qui veut secouer le monde du cinéma et remettre en cause le culte du réalisme psychologique et le goût pour les adaptations littéraires[7] - [8] - [9]. Le cinéphile François Truffaut, dès l'âge de 16 ans, multipliait les lettres à « la rédaction de L’Écran français de questions en tout genre, occupant à lui seul la rubrique du courrier des lecteurs » et connaissait Jean-Pierre Barrot pour l'avoir côtoyé dans les ciné-clubs[3].
Il est le père de Marine Barrot et d'Olivier Barrot, auteur et journaliste de télévision, entre autres animateur d'Un livre, un jour sur France 3.
Il est mort en 1987[3] et est inhumé au cimetière parisien de Pantin dans la 19e division.
Bibliographie
- Olivier Barrot, L'Écran français, 1943-1953: histoire d'un journal et d'une époque, Les Éditeurs français réunis, (lire en ligne).
- Valérie Vignaux, Jacques Becker, ou, L'exercice de la liberté, Éditions du CEFAL, (lire en ligne).
- Antoine de Baecque, La Cinéphilie: Invention d'un regard, histoire d'une culture (1944-1968), Fayard, (lire en ligne).
- Bernard Pivot, « "Livret de famille", version Barrot », Journal du dimanche,‎ (lire en ligne).
- Olivier Barrot, Le Fils perdu, Gallimard, (lire en ligne).
- Cinzia Fumaroni, Écritures et réécritures dans l’œuvre de François Truffaut, Edizioni Esordienti, (lire en ligne).
- (en) Tim Palmer et Charlie Michael, Directory of World Cinema: France, Intellect Books, (lire en ligne).
- (en) Colin Crisp, French Cinema—A Critical Filmography: Volume 2, 1940–1958, Indiana University Press, (lire en ligne).
Références
- Par décret en date du 26 janvier 1965, il est autorisé à prendre pour patronyme Barrot. Encyclopédie des changements de noms (période 1963-1982) d'Emmanuel Ratier, Faits & Documents, 1995. Page 40.
- Pivot 2012, Le Journal du dimanche (JDD).
- Barrot 2012.
- Barrot 1979, p. 29.
- (en) « Jean-Pierre Barrot », sur IMDb
- « Lettre archivée », sur Office national du film du Canada
- de Baecque 2003.
- Fumaroni 2012.
- Palmer et Michael 2013.