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Jean-Marie Duhamel

Biographie

NĂ© Ă  Saint-Malo le , Jean Marie Duhamel est le fils d'Alexandre RenĂ© Duhamel. Ce dernier fit des Ă©tudes de thĂ©ologie Ă  l'universitĂ© d'Angers oĂą il fut reçu docteur, puis fut ordonnĂ© prĂŞtre. Il est Ă©lu curĂ© de la paroisse de Saint-Malo en , prĂŞte serment de fidĂ©litĂ© Ă  la Nation en puis renonce Ă  la prĂŞtrise. Il est ensuite employĂ© comme bibliothĂ©caire et se marie en 1794. Sans revenu, il devient faussaire, ce qui lui vaut d'ĂŞtre condamnĂ© Ă  20 mois de prison. En 1798, il est Ă  nouveau arrĂŞtĂ© et condamnĂ© Ă  12 ans de bagne. Il est libĂ©rĂ© du bagne de Brest en 1811 et meurt en 1836 Ă  Saint-Malo.

Jean Marie Duhamel, dont le père est donc au bagne durant tout l'enfance, fait ses Ă©tudes secondaires au lycĂ©e de Rennes. Il part ensuite en 1814 Ă©tudier Ă  Paris Ă  l'École polytechnique[1], cependant l'ensemble des Ă©lèves est licenciĂ© en 1816. Il s'inscrit alors Ă  la facultĂ© de droit de Rennes, mais en est exclu pour ses opinions libĂ©rales. Il retourne alors Ă  Paris en 1819 et se voue Ă  l'enseignement. Il enseigne chez M. Berthier et aux institutions Massin et Mayer, et parallèlement obtient le baccalaurĂ©at ès sciences et les licences ès sciences mathĂ©matiques et physiques Ă  la facultĂ© des sciences de Paris. Le il est nommĂ© agrĂ©gĂ© pour les sciences au lycĂ©e Louis-le-Grand, puis chargĂ© de l'enseignement des mathĂ©matiques en seconde le . Il quitte cet emploi le pour ouvrir, rue de Vaugirard, une Ă©cole prĂ©paratoire pour l'admission aux Ă©coles polytechnique, militaire et de marine. En 1835 celle-ci est incorporĂ©e au sein du collège Sainte-Barbe et Duhamel en restera le directeur des Ă©tudes jusqu'en 1837. En 1834 il obtient le doctorat ès sciences devant la facultĂ© des sciences de Paris, il a alors 37 ans, et l'annĂ©e suivante on lui confie la supplĂ©ance de FrancĹ“ur Ă  la chaire d'algèbre supĂ©rieure de la facultĂ© des sciences de Paris, charge qu'il conserve jusqu'en 1840. Il est ensuite en 1841 chargĂ© de confĂ©rences de mĂ©canique et calcul diffĂ©rentiel Ă  l’École normale puis y est nommĂ© maitre de confĂ©rences de calcul diffĂ©rentiel en remplacement d'AbĂ©lard LĂ©vy. Il quitte ces fonctions en 1849 (remplacĂ© par Victor Puiseux), pour occuper la chaire d'algèbre supĂ©rieure et gĂ©odĂ©sie Ă  la facultĂ© des sciences[2] en remplacement de FrancĹ“ur, admis Ă  la retraite.

Parallèlement Ă  son enseignement dans les Ă©tablissements du second degrĂ© puis Ă  l’École normale et Ă  la facultĂ© des sciences, Duhamel enseigne Ă  l’École polytechnique durant près de 40 ans. En 1830 il est chargĂ© de remplacer provisoirement Coriolis pour les rĂ©pĂ©titions d'analyse et mĂ©canique (auprès de Mathieu et Navier), puis est nommĂ© rĂ©pĂ©titeur de gĂ©odĂ©sie, machines et arithmĂ©tique sociale l'annĂ©e suivante (en remplacement de Savary nommĂ© professeur). En il succède Ă  Navier, dĂ©cĂ©dĂ©, comme professeur d'analyse et de mĂ©canique (Le Verrier le remplace comme rĂ©pĂ©titeur). En 1840 il est, après trois Ă©checs en 1836, Ă©lu membre de l'AcadĂ©mie des sciences, en remplacement de Poisson dans la section de physique[3] (il en sera le prĂ©sident pendant l'annĂ©e 1862). Cette mĂŞme annĂ©e il prend la place d'examinateur permanent laissĂ©e vacante par le dĂ©cès de Poisson (Liouville lui succède comme professeur). Ă€ la suite du dĂ©cès de Coriolis, directeur des Ă©tudes, en , Duhamel lui succède en 1844[4]. Pour remplacer Duhamel dans ses fonctions d'examinateur l'AcadĂ©mie et le conseil de perfectionnement prĂ©sente un seul candidat, LamĂ©, mais le ministre refuse de le nommer et maintient provisoirement Duhamel dans ses fonctions d'examinateur. Les problèmes d'impartialitĂ© que pose alors ce cumul de deux fonctions incompatibles selon le règlement de l'Ă©cole entraine un mouvement de contestation des Ă©lèves qui conduit au licenciement de la promotion et Ă  la rĂ©organisation du conseil de perfectionnement. Celui-ci, dorĂ©navant seul habilitĂ© Ă  proposer le classement des candidatures aux fonctions vacantes, propose LamĂ© pour le poste d'examinateur, proposition cette fois acceptĂ©e par le ministre. Duhamel quitte ses fonctions de directeur des Ă©tudes en , il y est remplacĂ© par Bomart. Deux mois plus tard il remplace comme professeur d'analyse Liouville, contraint de dĂ©missionner en raison d'une nouvelle loi restreignant les cumuls. Il y professe selon un « style classique », se permettant cependant des pointes contre « des gens qui se croient gĂ©omètres »[3]. En 1869 il prend sa retraite et est remplacĂ© dans ses deux chaires, Ă  la facultĂ© des sciences et Ă  l’École polytechnique, par Charles Hermite.

Il meurt Ă  Paris le .

Famille

Jean-Marie Duhamel était l'époux de la sœur du médecin Alexandre Bertrand, père de l'archéologue Alexandre Bertrand et du mathématicien Joseph Bertrand dont il était donc l'oncle. Charles Hermite, ayant épousé la sœur de Joseph Bertrand, lui était également apparenté.

Recherches

Duhamel a travaillé sur les équations aux dérivées partielles et a appliqué sa méthode à la théorie de la chaleur, à la mécanique rationnelle et à l'acoustique. Ses études en acoustique ont porté sur les cordes vibrantes, et sur la vibration de l'air dans des tubes cylindriques et coniques. Sa technique en théorie de la chaleur était mathématiquement comparable à l'œuvre de Fresnel en optique.

Ses théories sur la transmission de la chaleur dans les structures cristallines ont été élaborées sur la base des travaux de Fourier et de Poisson. Le principe de Duhamel dans les équations aux dérivées partielles est né de ses travaux sur la distribution de la chaleur dans un solide avec une température variable.

Théorème de Duhamel et règle

Le nom de Duhamel est par ailleurs associé à un théorème, le théorème de Duhamel, et à un critère de convergence des séries, la règle de Duhamel de 1839, maintenant appelée la règle de Raabe-Duhamel.

En anglais, la formule de variation des constantes est appelée le principe de Duhamel (en).

Hommages

Plaque de la rue Jean-Marie Duhamel Ă  Rennes.

Distinction

Commandeur de la LĂ©gion d'honneur.

Autres hommages

Publications

  • Problèmes et dĂ©veloppements sur diverses parties des mathĂ©matiques, 1823 (avec Reynaud).
  • De l'influence du double mouvement des planètes sur les tempĂ©ratures de leurs diffĂ©rents points, Paris, Guiraudet, (lire en ligne)
  • Physique mathĂ©matique. ThĂ©orie mathĂ©matique de la chaleur, Paris, Guiraudet, (lire en ligne)
  • Cours d'analyse de l'École polytechnique, 1840-1841, 2 vol.
  • Cours de mĂ©canique de l'École polytechnique, 1845-1846, 2 vol.
  • ÉlĂ©ments de calcul infinitĂ©simal, 1860. RĂ©Ă©dition BiblioLife, 2010 (ISBN 1148539883 et 9781148539881)
  • MĂ©moire sur la mĂ©thode des maxima et minima de Fermat et sur les mĂ©thodes des tangentes de Fermat et Descartes, Paris, Firmin-Didot, 1860.
  • Des MĂ©thodes dans les sciences du raisonnement, 1866-1872, 5 vol.
  • Articles et mĂ©moires dans le Journal de l'École polytechnique, 1832-1840.
  • Contributions au Journal de MathĂ©matiques Pures et AppliquĂ©es de Joseph Liouville, 1839-1856.
  • Contributions dans les MĂ©moires des savants Ă©trangers, 1834-1843.
  • Comptes rendus de l'AcadĂ©mie des sciences, 1836-1866.

Sources bibliographiques

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, Ă©ditions de 1858 et de 1893
  • RenĂ© Kerviler, « Jean-Marie-Constant Duhamel », dans RĂ©pertoire gĂ©nĂ©ral de bio-bibliographie bretonne, t. 12 (DEM-DUL), Rennes, Plihon et HervĂ©, (lire en ligne), p. 466-468

Notes et références

  1. Il avait été reçu au concours d'admission de 1813, mais avait préféré démissionner et repasser le concours l'année suivante pour améliorer son rang d'entrée.
  2. Il est présenté en première ligne par le conseil de la faculté et le conseil académique.
  3. Kerviler 1900, t. 12, p. 466 [lire en ligne].
  4. L'Académie avait établi le classement des candidats suivant : Chevreul, Duhamel, Lamé ; tandis que le conseil de perfectionnement de l'école avait mis Duhamel en tête avec la liste suivante : Duhamel, Chevreul, Lamé.
  5. (en) « 19617 Duhamel (1999 PH1) », sur nasa.gov, NASA (consulté le ).

Liens externes

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