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Jean-Louis Baghio'o

Jean-Louis Baghio'o, écrivain afro-caribéen de nationalité française, est le nom de plume de Victor Jean-Louis, né le à Fort-de-France (Martinique) dans une famille originaire de Sainte-Anne (Guadeloupe) et décédé à Paris 12e le [1].

Jean-Louis Baghio'o
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Victor Jean-Louis
Nationalité
Activité
Père
Henri Jean-Louis Baghio'o (d)
Fratrie
Autres informations
Distinction

Il est le frère de Moune de Rivel.

Biographie

Fils d'Henri Jean-Louis (dit Baghio'o, premier magistrat noir des Antilles françaises et auteur de La Bible africaine) et de Fernande de Virel, grande violoniste et musicienne, Victor Jean-Louis est envoyé en France pour y faire ses études, en compagnie de son frère aîné, Edward, dès 1923. Diplômé de l'Institut électrotechnique de Grenoble en 1930, le jeune ingénieur part construire des barrages hydroélectriques en Égypte avant de réorienter ses activités professionnelles vers la prise de son pour la radio et le cinéma.

Entre 1939 et 1945 il est officier de l'armée française, capturé par les Allemands puis réfugié en Suisse avant de rejoindre la Résistance aux côtés de Robert Desnos, Léon-Gontran Damas et Marguerite Duras[2] et de participer en tant qu'assistant technique de Pierre Schaeffer au Studio d'Essai, à la libération des ondes de Paris.

Après la guerre, nommé directeur technique du Service des Émissions de la France d'Outre-Mer à la Radio-diffusion française, Jean-Louis Baghio'o proteste violemment contre le racisme de certains collaborateurs et ce qu'il appelle la « coloniaiserie ». Il rédige ses premiers textes littéraires et publie le conte Issandre le mulâtre. De 1951 à 1954 il retourne pour la première fois aux Antilles près de son père vieillissant et s'installe avec sa femme et ses cinq enfants à Gourbeyre en Guadeloupe. Il y enseigne les mathématiques au Collège technique Saint Jean Bosco sur les flancs de la Soufrière et traduit ses retrouvailles avec l'univers antillais dans un recueil de poèmes à deux voix (Les Jeux du soleil) et dans les ébauches de ce qui deviendra son chef-d'œuvre, le roman Le Flamboyant à fleurs bleues, pour lequel il remporte le prix des Caraïbes en 1975.

De retour en France, l'ingénieur du son est chargé par l'ORTF de la construction et de la direction de plusieurs stations de radio en Afrique, dans le contexte difficile de la décolonisation. Il conçoit le roman autobiographique et mémoire à deux voix Le Colibri blanc, dans lequel la télépathie sert parfois de moyen de communication aux protagonistes éparpillés entre France, Antilles et Afrique.

Retraité, Jean-Louis Baghio'o se consacre davantage aux lettres, par l'étude des langues (créoles, italien et espagnol) mais aussi par celle de la littérature, en soutenant un mémoire de maîtrise sur Aimé Césaire et Saint-John Perse à l'Université de Vincennes en 1981. Il est également membre du jury du prix des Caraïbes.

Jean-Louis Baghio'o s'éteint à Paris le , foudroyé par une attaque cérébrale quelques heures seulement après sa page de traduction quotidienne du Quichotte. Il venait de finir la correction de son ultime roman, Choutoumounou, suite du Flamboyant à fleurs bleues, évoquant le Paris antillais des années 1920 et 1930.

Ĺ’uvres

Romans
  • Issandre le mulâtre, prĂ©face de Catherine Dunham, Paris, Ă©ditions Fasquelle, 1949, 175 p.
  • Le Flamboyant Ă  fleurs bleues, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1973. Prix des CaraĂŻbes 1975. Paris, Ă©ditions CaribĂ©ennes, prĂ©face de Maryse CondĂ©, 1981, 232 p.
  • Le Colibri blanc, Paris, Ă©ditions CaribĂ©ennes, 1981, 308 p.
  • Choutoumounou, prĂ©face de Mireille Sacotte, Paris, L'Harmattan (Lettres des CaraĂŻbes), 1995, 316 p.
Essais
  • L'IngĂ©nieur du son dans le cinĂ©ma, la radio-diffusion et Ă  la tĂ©lĂ©vision, Paris, Ă©ditions Chiron, 1949.
  • La Dialectique radio-tĂ©lĂ©vision en Afrique, Paris, Éditions Ocora, 1963.
  • « Hommage Ă  LĂ©on Gontran Damas », Paris, PrĂ©sence Africaine, 1979.
  • « Deux poèmes, deux poètes : une lecture sĂ©mantique du Cahier d'un retour au pays natal d'AimĂ© CĂ©saire et de Pour fĂŞter une enfance de Saint-John Perse », mĂ©moire de maĂ®trise (non publiĂ©), UniversitĂ© Vincennes-Paris VIII, 1981.
Poésie
  • Chant des Ă®les, divertissement poĂ©tique mis en musique par H. Tomasi, Paris, Radio-diffusion française, 1945.
  • Les Jeux du soleil, Paris, Ă©ditions Coop Arts Graphiques, 1960.
Ĺ’uvre traduite
  • The Blue Flame-Tree, trad. Stephen Romer, Manchester, Carcanet Press, 1990.

Études sur J.-L. Baghio'o

  • Charles W. Scheel, « Les romans de Jean-Louis Baghio’o et le rĂ©alisme merveilleux redĂ©fini », in PrĂ©sence africaine no 147, 1988, p. 43-62.
  • Lauren Yoder, « Mythmaking in the Caribbean: Jean-Louis Baghio’o and Le Flamboyant Ă  fleurs bleues », in Callaloo, automne 1989, p. 667-679.
  • Charles W. Scheel, « Hommage Ă  Victor Jean-Louis Baghio’o » (texte de l’eulogie prononcĂ©e au Père Lachaise le ), in PrĂ©sence Africaine no 153, 1er sem. 1996, p. 260-264.
  • Hal Wylie, « Choutoumounou [recension du roman de Jean-Louis Baghio’o] », in World Literature Today (University of Oklahoma), Hiver 1996.
  • Charles W. Scheel, Chapitre « Trois rĂ©alistes-merveilleux antillais: Alejo Carpentier, Jacques S. Alexis et Jean-Louis Baghio'o Â» in RĂ©alisme magique et rĂ©alisme merveilleux. Des thĂ©ories aux poĂ©tiques, prĂ©face de Daniel-Henri Pageaux, collection Critiques littĂ©raires, L'Harmattan, 2005, p. 163-204.

Liens externes

Notes

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