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Jean-Julien Weber

Biographie

Jean Julien Weber est né le 13 février 1888 à Lutterbach, sous domination allemande, dans une famille d'origine alsacienne et de tradition militaire qui a opté pour la nationalité française. Ses parents étaient Albert Weber, vétéran de la guerre franco-prussienne et militaire de carrière, et Marie Hürler.

Destiné à une carrière ecclésiastique, il entre au séminaire en octobre 1905 mais doit faire son service militaire au 35e régiment d'infanterie en 1909. Il entre dans le peloton des officiers de réserve le 1er octobre 1910 comme caporal, il en sort le 1er octobre 1911 avec le grade de sous-lieutenant pour terminer les études. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1912. De 1913 à 1914, il étudie exégèse biblique à l'Institut biblique de Rome, où il obtient un doctorat en théologie[1].

Le 2 août 1914, Jean-Julien Weber s'engage volontairement[2] comme lieutenant de réserve du 21e régiment d'infanterie de Langres. Il débute la guerre débute dans les Vosges puis en Alsace – il légèrement blessé à la jambe au combat de Muckenbach – pour la bataille des Frontières. Il participe ensuite à la défense sur la Marne, ensuite à Notre Dame de Lorette où il subit sa deuxième blessure, au visage. Par la suite, il s'absente du front pendant près d'un an (mai 1915 à avril 1916), puis revient en Champagne et est nommé capitaine. Puis viennent la Somme et la seconde bataille de la Marne, prélude à l’effondrement allemand et l’armistice, vécu dans les Ardennes. Ayant survécu, l'officier-prêtre retourne enfin dans son Alsace libérée[3].

Entre les deux guerres, il est nommé directeur du séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux où il fut directeur de 1919 à 1926, puis Supérieur du Séminaire de philosophie, de 1926 à 1942. Il y enseigna la philosophie jusqu’en 1939.

Il porte à nouveau l'uniforme en septembre 1939 en tant qu'aumônier militaire. En 1942 il reprend ses services religieux pour être nommé supérieur du Grand Séminaire Saint-Sulpice de Paris jusqu’à ce qu’il soit nommé, le 1er juin 1945 coadjuteur de Mgr. Charles Ruch, évêque de Strasbourg, avec le titre d’évêque de Messene, pour lui succèder à sa mort quelques mois plus tard, le 29 août de la même année[4]. Il a commencé son épiscopat en visitant les villages les plus touchés par la guerre, dépensant sans relâche pour les aider à se relever de leur ruine. Au cours de son épiscopat, il consacra 39 nouvelles églises. En créant un office diocésain de pastorale liturgique, il s'efforce de promouvoir le renouveau liturgique qui a été l'une des caractéristiques de son épiscopat. Il investit des sommes colossales dans la modernisation et l'agrandissement des collèges épiscopaux. Le 30 avril 1958 il reçoit le titre d'assistant au trône pontifical, puis il est élevé au rang d'archevêque à titre personnel le 25 mars 1962. Il aura un rôle fondamental dans l'Église alsacienne d'après-guerre, en participant aussi au Concile Vatican II[5].

L'archevêque-évêque de Strasbourg a pris sa retraite le 30 décembre 1966, laissant le souvenir d'un évêque très populaire et profondément aimé. Après avoir beaucoup écrit sur l'armée et la religion, il meurt le 13 février 1981 au monastère des Sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé, où il s'était retiré.

Carrière religieuse

Armoiries et devise

[[Fichier:|100px|Blason]] Blasonnement :
D'azur à la fasce vivrée d'or accompagnée en chef du monogramme sulpicien d'argent accosté à dextre et à senestre de deux fleur de lys d'or, et en pointe de la couronne d'Alsace aussi d'or.
« Utrique fidelis »
Fidèle è l'un et à l'autre
Commentaires : Armoiries en tant que Évêque titulaire de Messéne et Coadjuteur de Monseigneur l'Évêque de Strasbourg (1945)

Ouvrages

Par Jean-Julien Weber
  • Sur les pentes de Golgotha, Un prĂŞtre dans les tranchĂ©es, NuĂ©e Bleue, 320 pages (ISBN 2-716505-292)
  • La vierge Marie dans le nouveau testament, 1951, 130 pages
  • Le Mont Saint Odile, 1971, 70 pages
  • Le psautier du BrĂ©viaire Romain, 1951, 887 pages
  • OĂą en sont les Ă©tudes bibliques ?, 1968, 240 pages

Hommages

La place jouxtant la basilique de Lutterbach porte son nom depuis 1988. Au cimetière militaire de Grendelbruch, dans lequel reposent certains de ses compagnons de guerre, une allée porte son nom depuis 2014. En 2021, un "Pont Jean-Julien Weber, archevêque de Strasbourg" est inauguré à Lautenbach (Bade-Wurtemberg) pour rendre hommage à son œuvre de réconciliation franco-allemande entamée dès 1945 par des interventions en faveur de la population du Bade-Wurtemberg.

Jean Julien Weber pendant la Première Guerre mondiale

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

Notes et références

  1. « Mgr Jean-Julien Weber (1888-1981), chanoine d’honneur », sur www.chapitre-frejus-toulon.fr (consulté le )
  2. En tant que prêtre, il pouvait être dispensé.
  3. « Weber, Jean Julien (1888-1981) – Témoignages de 1914-1918 » (consulté le )
  4. « Archbishop Jean-Julien Weber [Catholic-Hierarchy] », sur catholic-hierarchy.org (consulté le )
  5. Antoinette Auber, « Une place pour un évêque resté fidèle à son village », L'Alsace,‎
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