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Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, baptisé à Narbonne le et mort à Belleville (Paris) le , est un compositeur, violoniste et chef d'orchestre français[1].

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville
Description de cette image, également commentée ci-après
Naissance
Narbonne, Drapeau du royaume de France Royaume de France
DĂ©cès (Ă  60 ans)
Belleville, Drapeau du royaume de France Royaume de France
Activité principale compositeur
Style Musique baroque
Conjoint Anne-Jeanne Boucon
Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville par Charles-Nicolas Cochin et Delatre.

Biographie

Bien qu'appartenant à une génération ultérieure, Mondonville est contemporain de Jean-Philippe Rameau. Il naît dans une famille aristocratique occitane qui a connu des revers de fortune. Entre 1735 et 1737, on le trouve comme maître des violonistes aux « concerts de Lille[2] ». Il s'installe à Paris en 1738 et est engagé, grâce à la protection de Madame de Pompadour, comme violoniste au Concert Spirituel.

Pendant les années 1740, il poursuit sa carrière de violoniste, même si le motet Venite exultemus Domino, publié en 1740, lui vaut le poste de sous-maître de musique de la Chapelle, précisément du quartier du mois de juillet. En 1747, il épouse Anne-Jeanne Boucon, claveciniste célèbre à qui Rameau avait dédié en 1741 une de ses pièces de clavecin en concert[3], œuvre qui reprenait une formule mise au point par Mondonville lui-même dès son opus III en 1734[4].

Dans la querelle des Bouffons (1752 à 1754), il prend le parti de la musique française. Sa pastorale héroïque Titon et l'Aurore (en), dont la première a lieu le 9 janvier 1753 à l'Académie royale de musique, est un événement important destiné à imposer la supériorité de la tragédie lyrique française. Pourtant, l'année suivante, Mondonville compose le livret et la musique de son opéra en occitan, Daphnis et Alcimadure, où, par des emprunts à différents intermèdes italiens représentés en France à la même époque, se perçoit nettement l'influence du style italien.

Entre 1734 et 1755, il compose 17 grands motets, dont seules neuf partitions nous sont parvenues. La musique de Mondonville se caractérise par son inventivité et son expressivité. On peut citer la lenteur hiératique du Dominus regnavit l'impétuosité du Elevaverunt flumina et le lyrisme du Gloria patri dans le même motet (Dominus regnavit), ou bien le modernisme fougueux du verset Jordanis conversus est retrorsum dans le motet In exitu Israel. Grâce à une grande maîtrise orchestrale et vocale, Mondonville apporte au genre du grand motet — genre dominant du répertoire de la Chapelle royale jusqu'à la Révolution — une couleur, un dramatisme inhabituel, qui font de ses œuvres des créations remarquables de la musique baroque.

En 1755, après la mort de Pancrace Royer, Mondonville le remplace au titre de directeur du Concert Spirituel jusqu'en 1762.

Ĺ’uvres

Musique de chambre

  • Sonates pour violon et basse continue (1733), op. 1
  • (6) Sonates en trio pour deux Violons avec la basse continue Ĺ’uvre Second, DĂ©diĂ©es Ă  Monsieur le Marquis de la Bourdonnaye, gravĂ©es par Le Duc (1734)
  • Les Sons harmoniques, sonates pour violon et basse continue op.4 (1738). La prĂ©face contient les premières sources Ă©crites du jeu d'harmoniques (Paris et Lille)
  • Concerto pour violon (1739), perdu
  • Concert de violon avec chant (1747), perdu
  • Concert de violon avec voix, orchestre et chĹ“urs (1752), perdu
  • Concert Ă  3 chĹ“urs (1738), perdu

Musique pour clavier

  • Pièces de clavecin en sonates avec accompagnement de violon op. 3 (transformĂ©es une dĂ©cennie plus tard en 6 Sonates en Symphonies) (1734)
  • Pièces de clavecin avec voix et/ou violon op. 5 (1748)

Opéras

Oratorios

  • Les IsraĂ©lites Ă  la montagne d'Horeb, (1758), perdu
  • Les Fureurs de SaĂĽl (1759), perdu
  • Les Titans, (1760), perdu

Pastorales

  • Titon et l'Aurore (en) (1753), pastorale-hĂ©roĂŻque en 1 prologue et 3 actes
  • IsbĂ© (1742), pastorale-hĂ©roique en 1 prologue et 5 actes (1742)

Ballets

  • Érigone, ballet en un acte, livret de Charles-Antoine Leclerc de La Bruère, Versailles, Théâtre des petits appartements,
  • Les Projets de l'Amour, opĂ©ra-ballet en 3 entrĂ©es-livret de l'abbĂ© de Voissenon, "L'Hymen et l'Amour", "Jupiter et Calisto", "Mirzele", dansĂ© Ă  l'OpĂ©ra du château de Versailles le
  • Le Carnaval du Parnasse (1749), ballet-hĂ©roĂŻque en 1 prologue et 3 actes
  • VĂ©nus et Adonis (1752), ballet-hĂ©roĂŻque en 1 acte

Grands Motets

Parmi les 17 grands motets composés par Mondonville, seuls neuf nous sont parvenus :
  • Dominus regnavit (Psaume XCVI) (1734)
  • Jubilate Deo (Psaume XCIX) (1734)
  • Magnus Dominus (Psaume XLVII) (1734)
  • Cantate domino (Psaume CXLIX) (1742)
  • Venite exultemus Domino (Psaume XCIV) (1743)
  • Nisi Dominus ædificavit (Psaume CXXVI) (1743)
  • De profundis (Psaume CXXIX) (1748)
  • CĹ“li enarrant gloriam Dei (Psaume XVIII) (1750)
  • In exitu Israel (Psaume CXIII) (1753)

Petits motets

  • Regina coeli
  • Simulacra gentium
  • Regna terrae
  • In decachordo psalterio
  • Benefac Domine bonis
  • In Domino laudabitur anima mea
  • Laudate Dominum quia bonus
  • Paratum cor meum... et psalmum
  • Protector meus et in ipso
  • Quare tristis es... et quare conturbas
  • Venite
  • Spera in Deo quoniam adhuc

Discographie

Les motets

  • Grand motet: Cantate Domino, Chorale des Jeunesses Musicales de France, Orchestre Jean-François Paillard, dir. Louis Martini, Erato (1963)
  • Grand motets : Venite exultemus, Dominus regnavit, Orchestre De Chambre Jean-François Paillard, dir. Jean-François Paillard, Erato (1981)
  • Grands motets : Venite exultemus ; De profundis. Petits motets : Regna terrae ; In decachordo psaltorio ; Benefac Domine, Gillian Fisher, Charles Daniels, Stephen Varcoe, London Baroque, New College Oxford Choir, dir. Edward Higginbottom, 1 CD Hyperion (1988) (OCLC 517682353) ; rĂ©Ă©dition, 1 CD Hyperion, coll. « Helios » (2000) (OCLC 50117510)
  • Grands motets : Dominus regnavit, In exitu IsraĂ«l, De profundis, Les Arts florissants, dir. William Christie, 1 CD Erato (1997) (OCLC 255380558)
  • Grand motets : Coeli enarrant, Venite Exultemus, Jubilate Deo, Chantres de la Chapelle, Ensemble baroque de Limoges, dir. Christophe Coin, (1 CD Auvidis AstrĂ©e (1997)
  • Grand motet: Nisi Dominus, Le Parnasse Français, dir. Louis Castelain, Disponible uniquement sur YouTube (2003)[5]
  • Grands motets : Cantate Domino, Magnus Dominus, De profundis, Nisi Dominus, Purcell Choir, Orfeo Orchestra, Chantal Santon-Jeffery, Mathias Vidal, dir. Gyögy Vashegyi, Glossa (2016)
  • Grands motets : In exitu IsraĂ«l, Dominus Regnavit, Coeli enarrant, ChĹ“ur & Orchestre Marguerite Louise, dir. GaĂ©tan Jarry, Château de Versailles Spectacles (2022)

Musiques instrumentales

Ĺ’uvres lyriques

Hommages

Notes et références

  1. « DANS LA BIB' À LÉON #4 JEAN-JOSEPH CASSANEA DE MONDONVILLE », sur https://archivesdepartementales.aude.fr/, (consulté le )
  2. Edmond Lemaître, La Part lilloise de grands motets de Rameau et Mondonville, opéra de Lille, mars 2010.
  3. Girdlestone, op. cit., p. 600.
  4. Beaussant, op. cit., p. 262.
  5. Louis Castelain, « Mondonville, Nisi Dominus. Grand motet. Édition de Louis Castelain. », Éditions du Centre de musique baroque de Versailles,‎ (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Philippe Beaussant (dir.), Rameau de A Ă  Z, Paris, Fayard, , 397 p. (ISBN 2-213-01277-6) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Cuthbert Girdlestone, Jean-Philippe Rameau : His life and work, New York, Dover Publications, coll. « Dover books on music, music history », , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1957), 631 p. (ISBN 0-486-26200-6, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Roberte Machard, Jean Joseph Cassanea de Mondonville, virtuose, compositeur et chef d'orchestre, Ă©tude biographique, thèse, 1977
  • Jean-Paul Montagnier, « From Opera Seria to French Grand Motet. Thoughts on a RĂ©cit from Mondonville’s Venite exultemus », dans Fiori Musicali. Liber amicorum Alexander Silbiger, sous la direction de Claire Fontijn et Susan Parisi (Sterling Heights, Michigan : Harmonie Park Press, 2010), pp. 465–477 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Liens externes

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