Jakob van Hoddis
Hans Davidsohn, connu sous le pseudonyme Jakob van Hoddis, est un poète allemand expressionniste, né le à Berlin, mort en 1942 à Sobibor. Ami de Georg Heym, il fut l'un des précurseurs du dadaïsme. Poète, juif et malade mental, il est l'une des victimes les plus symboliques de la politique d'extermination des nazis.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Hans Davidsohn |
Pseudonyme |
Jakob van Hoddis |
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Père |
Hermann Davidsohn (d) |
Membre de |
Der Neue Club (en) |
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Lieu de détention |
Fin du monde (d) |
« Nous sommes ici à l'extrême pointe de la poésie allemande », écrit André Breton, « la voix de Van Hoddis nous parvient de la plus haute et la plus fine branche de l'arbre foudroyé[note 1]. »
Biographie
Après une scolarité marquée par de nombreux conflits avec ses professeurs, Hans Davidsohn entreprend des études d’architecture, puis de philologie classique. Il est radié des registres de l’Université de Berlin pour « fainéantise ».
En , il fonde avec quelques amis le Nouveau Club. Début 1910 il prend le pseudonyme « Jakob van Hoddis », anagramme de Hans Davidsohn. Il se lie d’amitié avec Georg Heym, qu’il présente au Nouveau Club.
En , il part pour l’Italie en passant par Prague (où il rencontre Max Brod). Ce voyage, dont on ne sait rien, donne naissance à plusieurs poèmes.
Le a lieu la première soirée du Cabaret Néopathétique.
Le poème Weltende (Fin du monde) paraît en janvier 1911 dans le journal Der Demokrat.
En , son ami Georg Heym se noie en patinant sur la Havel. Hoddis ressent quelque temps après de premiers troubles psychiques.
Interné de force en , il s’échappe de l’hôpital et s’installe à Paris pour quelques semaines.
Quelques jours après la déclaration de guerre, il est admis dans une clinique privée. En 1915, il est accueilli dans la famille d’un pasteur, en forêt de Thuringe.
Bien qu'il soit empêché de fréquenter les milieux littéraires, il n’en est pas oublié : en 1916, son poème Hymne est republié dans la revue Cabaret Voltaire où il est salué comme précurseur du dadaïsme.
En 1922, il est accueilli chez l’aubergiste Julius Dieterle à Tübingen, comme autrefois Hölderlin chez le menuisier Zimmermann. En , il est conduit dans un centre neurologique. Diagnostiqué schizophrène, il ne quittera plus les institutions psychiatriques.
Après l’accession d’Hitler au pouvoir, toute la famille de Hoddis quitte l’Allemagne pour fuir les persécutions antisémites du nouveau régime. Sa mère le confie à une clinique psychiatrique israélite.
Le , les malades et les soignants sont tous déportés au camp de Sobibor et gazés, probablement en mai ou .
Notes et références
Notes
- Anthologie de l'humour noir, Livre de poche, 1984, p. 349
Références
Bibliographie
Fin du monde, traduit de l'allemand par Jean François Eynard et Gérard Pfister, préface de Gérard Pfister collection "Neige", Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 2013.