Jacques d'Espinay
Jacques d'Espinay, est un prélat breton du XVe siècle. Il fut le seul évêque de l'éphémère évêché de Redon, puis évêque de Saint-Malo puis de Rennes.
Jacques d'Espinay | |
Biographie | |
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Naissance | Champeaux (France) |
Décès | |
Évêque de l'Église catholique | |
Ordination épiscopale | |
Dernier titre ou fonction | Évêque émérite de Rennes |
Évêque de Rennes | |
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Évêque de Saint-Malo | |
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Évêque de Redon | |
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | |
Biographie
Il est le fils cadet de Robert d'Espinay et de Marguerite de la Courbe. Son père, grand maître d'hôtel et conseiller du Duc Pierre II de Bretagne, s'efforça à placer ses enfants à des places honorifiques. Il essaya de faire de nommer Jacques comme évêque de Rennes en 1447. N'ayant pas obtenu gain de cause, il a obtenu, le , la création d'un dixième évêché en Bretagne, à Redon, pour Jacques. Cet évêché dura 6 mois car une bulle du suspend l'exécution de la précédente jusqu'à nouvel ordre.
Jacques d'Espinay est l'oncle de Robert d'Espinay évêque de Lescar en 1482, Jean évêque de Mirepoix en 1485, Jean le jeune évêque de Valence en 1491 et du futur cardinal André d'Espinay archevêque de Bordeaux.
Les transferts de 1450
Le , Jacques est nommé évêque de Saint-Malo mais le siège lui est disputé par Jean L'Espervier nommé par bulle en juillet suivant. L'évêque de Rennes Robert de La Rivière étant mort le , Jacques est transféré à l'évêché de Rennes par bulle d'avril 1450 mais là aussi il se heurte à l'élu Jean de Coëtquis. Il prête serment le et entre enfin en grande pompe à Rennes comme évêque le . De par cette cérémonie, il aurait dû payer au baron de Vitré la somme de 64 écus d'or[1]. L'évêque refuse et les serviteurs d'Anne de Laval qui était venu collecter la monnaie sont battus[2]. Cette altercation montre sous un nouveau jour les interactions qui existaient entre la famille de Laval et la famille d'Espinay. Il démontre que des problèmes pouvaient exister malgré une relation entre les familles normalement harmonieuses. Dans le cas, le problème fut vite réglé par un membre de la famille d'Espinay, et l'évêque accepta de payer son argent à Anne de Laval[3]. Cette opposition semble avoir été sans lendemain et sans grandes conséquences, puisque Jacques retrouve rapidement des relations amicales avec la famille de Laval, en dépit d'oppositions grandissantes entre l'évêque et le duc de Bretagne. Il sera choisi pour célébrer le mariage de Jean de Laval-La Roche Bernard et de Jeanne du Perier, le /1470[4].
L'excommunication des paroissiens de Saint-Grégoire
Jacques d'Espinay ayant été insulté dans le village de Saint-Grégoire, excommunia tous les paroissiens ; l'excommunication ne fut levée que contre le paiement d'une rente perpétuelle de 872 boisseaux de blé, que cette pauvre paroisse payait encore au XVIIIe siècle[5].
Fin de carrière
Jacques d'Espinay demeure l'un des représentants du parti pro français en Bretagne ce qui lui vaut l'inimitié de Pierre Landais , conseiller écouté du duc François II de Bretagne, dont la politique visait à maintenir l'autonomie duché. Dès 1474 les deux hommes s'opposent lors d'un synode tenue par l'évêque de Rennes au cours duquel Jean le lyonnais, abbé de Sainte-Melaine mais aussi ambassadeur et conseiller du duc est excommunié au nom du chapitre. Une commission pontificale sollicitée par Landais parvient à la cour bretonne en . L'évêque de Rennes est dépossédé de son diocèse qui est confié fin au chantre de Saint-Malo Jacques Troussier pour l'administration spirituelle et à Jacques de La Villéon pour l'administration du temporel. Jacque d'Espinay meurt en janvier suivant évêque émérite de Rennes et son siège épiscopal est attribué à Michel Guibé neveu de Landais..
Bibliographie
- B.-A. Pocquet du Haut Jussé - Les Papes et les ducs de Bretagne. Essai sur les rapports du Saint-Siège avec un état Paris, 1928, t. II, p. 803-809.
- Bernard & Jacqueline Le Nail - Pays de Vitré - Hommes et femmes remarquables Vitré, 2005, les Portes du Large
Voir aussi
Notes et références
- Texte du 9 novembre 1450. Voir aussi les droits de Jeanne de Laval à l'entrée de Guillaume Brillet dans la ville, 27 novembre 1431. Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 2 EL 78.
- Sur les causes de l'altercation : voir les lettres sur l'essai de Jean d'Espinay, 17 juin 1461 dans A. Lejeune, Le conseil ducal de Bretagne au début du principat de François II (1459-1463), thèse. L'acte du 30 mai 1461 indique son mécontentement et celui de ses amis par rapport au rôle joué par Anne et ses officiers. (p. 303).
- Agrément entre Jacques d'Espinay et Anne de Laval, 11 avril 1453/54, Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 F 912.
- Broussillon, La maison de Laval, N° 1716.
- Pitre-Chevalier, La Bretagne ancienne et moderne, Paris, W. Coquebert, , page 567.