Jacques Grumbach
Jacques Grumbach, né le à Paris 12e et mort assassiné le près du Pas-de-Bouc, dans le massif de l'Aston à Gestiès en Ariège, est un journaliste, militant socialiste ainsi qu'un résistant français.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 40 ans) Gestiès |
SĂ©pulture | |
Nationalité | |
Activités | |
Fratrie | |
Enfant |
A travaillé pour | |
---|---|
Parti politique |
Biographie
Jacques Grumbach, proche de Léon Blum et de la SFIO, est journaliste au Populaire[1]. Il adhère à la SFIO en 1925[1]. Il a également été rédacteur en chef du journal socialiste Révolte (22 numéros de à août-) sous la direction de Paul Favier[1]. Il seconde également son père Jules Grumbach dans la gestion de l'entreprise familiale de négoce de tissus[1].
Il se présente deux fois aux législatives dans l'Aube dans la circonscription de Nogent-sur-Seine (1932) et dans celle d'Arcis-sur-Aube (1936)[1]. Il est conseiller général du canton de Romilly de 1934 à 1940[1]. Il a également été conseiller municipal de Romilly à partir de 1935[1].
Dès 1940, il entre en résistance. Il fonde avec Daniel Mayer le journal du Populaire clandestin à Marseille dès le début de la guerre[1].
Circonstances du décès
Jacques Grumbach est chargé par la Résistance de traverser la frontière franco-espagnole pour ensuite rallier Londres afin d'y remettre une certaine somme d'argent en sa possession[2]. Parti d'Ussat-les-Bains le 24 novembre 1942[3], un petit groupe comprenant notamment le maire de Belfort Pierre Dreyfus-Schmidt (1902-1964), conduit en montagne par le passeur républicain espagnol Lazare Cabrero, se dirige vers le port de Siguer frontalier avec l'Andorre[3]. Dans des conditions climatiques difficiles, Jacques Grumbach se casse une cheville lors de l’ascension à proximité du Pas-de-Bouc. Alors que le groupe continue son ascension, Lazare Cabrero abat alors Jacques Grumbach d'une balle dans la tête, après lui avoir dérobé l'argent que la victime transportait ; il précipite ensuite le corps dans le vide[2].
Les restes du corps de Jacques Grumbach sont retrouvés le 27 septembre 1950[4] dans le ravin de Monescur sous le pic du Pas-des-Aigles[3] sur le territoire communal de Gestiès. Lors du procès de Lazare Cabrero en mai 1953 devant la cour d'assises de Foix, ce dernier plaide que les ordres étaient de « tuer les clients gravement blessés plutôt que de les abandonner en montagne ou de compromettre, à cause d’eux, la sécurité du convoi »[2]. Lazare Cabrero est acquitté par les jurés[2].
Jacques Grumbach est enterré auprès de son frère Jean-Pierre Melville au cimetière parisien de Pantin (8e division)[5].
Famille
Il est le frère du cinéaste Jean-Pierre Melville et le père de Rémy Grumbach[6].
Références
- « GRUMBACH Jacques », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, .
- Jean-Pierre Perrin, « Lignes de fuite à travers les Pyrénées », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- André-Louis Sanguin, « La fuite des Juifs à travers les Pyrénées pendant la Seconde Guerre mondiale, une géographie de la peur et de la survie », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 126, N°287,‎ , pages 303-304 (lire en ligne)
- « Le squelette du Pas-de-Bouc était celui de Jacques Grumbach, rédacteur au " Populaire " », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- « MELVILLE Jean-Pierre (Jean-Pierre Grumbach : 1917-1973) », sur landrucimetieres.fr.
- « "Jean-Pierre (Melville) était un homme qui tenait profondément à la famille" », Le Monde, : « Mais je crois que ce qu'on soupçonnait le moins, c'est que Jean-Pierre était un homme qui tenait profondément à la famille. Il avait pour son frère Jacques, mon père, une réelle admiration et a été très influencé par lui. ».